UFC-Que Choisir de Nantes

Santé

Les indicateurs (2012) de qualité des établissements de Santé en Loire-Atlantique

Les indicateurs de qualité : dans quels buts ?

Le Ministère chargé de la santé et la Haute autorité de Santé (HAS) ont mis en place un recueil des indicateurs de qualité des soins dans les établissements de santé, publics comme privés avec pour objectifs :

  • Fournir aux établissements de santé des outils et méthodes de pilotage et de gestion de la qualité.
  • Répondre à l’exigence de transparence portée par les usagers.
  • Aider à la décision dans les politiques d’intervention à l’échelon régional et national.
  • Améliorer l’efficacité de la procédure de certification des établissements réalisée par l’HAS.

Les indicateurs reposent sur des objectifs prioritaires de santé publique et d’organisation des soins. Ils permettent un suivi dans le temps et des comparaisons entre établissements de même nature, véritables facteurs d’amélioration de la prise en charge des patients.

Les indicateurs de qualité des soins sont intégrés aux contrats budgétaires entre l’Agence Régionale de Santé (ARS) et les établissements de santé.

Les données des établissements seront très prochainement diffusées sur internet – avec des comparaisons en vue de faciliter leur compréhension – et mises à disposition du public par les établissements.

Cette implication collective des pouvoirs publics et des acteurs de terrain vise à assurer la confiance des patients et des usagers dans le système de soins hospitaliers.

Quels sont ces indicateurs ?

A ce jour, il existe deux grandes familles d’indicateurs :

Un indicateur viendra compléter dans les prochains mois ces deux familles : celui mesurant (par enquête-sondage) la satisfaction des patients hospitalisés.

Que permettent ces indicateurs ?

Chaque année, les résultats individuels de chaque établissement répondent à l’obligation de transparence instaurée par la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (Loi HPST du 21 juillet 2009).

Leur diffusion publique est réalisée via le site ministériel Platines, qui présente le profil des établissements de santé en médecine-chirurgie-obstétrique, en soins de suite et de réadaptation, en hospitalisation à domicile, et en psychiatrie. Dans un délai de deux mois à compter de la date de publication nationale des indicateurs sur le site Platines, chaque établissement doit mettre à la disposition du public les résultats le concernant, accompagnés de données de comparaison. Si cette obligation est en général respectée, il faut bien constater qu’actuellement la diffusion des résultats n’est guère compréhensible pour le grand public.

Les derniers résultats des indicateurs de qualité dans les établissements de santé ont été publiés en novembre 2012 (sur les données 2011).

Dans les tableaux qui suivent, les critères de notation sont évaluées sur 100, la note 100 correspondant à la note maximale, cette note est souvent accompagnée d’une évaluation par *, l’obtention de 3* pouvant être considérée comme un résultat satisfaisant.

La lutte contre les infections nosocomiales :

Nous avons retenu trois indicateurs sur les 7 existants : le reflet global, le bon usage des antibiotiques, le staphylocoque doré.

Le reflet global : Il est la synthèse en un score unique de 6 indicateurs reprenant entre autres l’organisation, les moyens, et les actions mises en place afin de lutter contre les maladies nosocomiales, dans l’établissement.

Le bon usage des antibiotiques : C’est un score regroupant le calcul du nombre de réunions par an de la commission antibiotique de l’établissement, les moyens mis en place (comme l’existence d’une prescription informatisée des médicaments) et les actions mises en œuvre comme la prévention et la surveillance de la consommation d’antibiotiques).

Le Staphylocoque doré (résistant à la méticilline) :

Le staphylocoque doré est une bactérie à l’origine de nombreuses infections ou intoxications alimentaires. Elle est particulièrement redoutée en milieu hospitalier, où elle est souvent en cause dans les infections nosocomiales.

Cet indicateur est présenté sous la forme d’un taux défini par le nombre de patients hospitalisés, chez lesquels au moins une souche de ce staphylocoque a été isolée dans l’année, rapporté à 1000 journées d’hospitalisation. Plus le taux est élevé, plus le risque sur le staphylocoque est important.

Lutte contre les infections nosocomiales (année 2011) :

Reflet global (score agrégé activités 2011) Bon usage des antibiotiques (ICATB) Staphylocoque doré
CHU Nantes 87/100
***
76/100
**
0,19
Clinique Brétéché Nantes 90/100
**
100/100
***
0,198
Centre Catherine de Sienne Rezé 96/100
***
100/100
***
Non renseigné
Clinique Jules Verne Nantes 87/100
***
90/100
***
0,07
NCN 94/100
***
95/100
***
0,13
Polyclinique de l’Atlantique Saint-Herblain 90/100
***
100/100
***
0,05
Polyclinique de l’Europe Saint-Nazaire 79/100
***
78/100
***
Non renseigné
CH Châteaubriant 77/100
***
78/100
***
0,22
CH Ancenis 84/100
***
90/100
***
0,24
CH Saint-Nazaire 85/100
***
99/100
***
0,28
Polyclinique de l’Océan Saint-Nazaire 93/100
***
100/100
***
0,13
Clinique Saint Augustin Nantes 92/100
***
90/100
***
0,13
Centre René Gauducheau 98/100
***
100/100
***
Non renseigné
Hopital local de Pornic 69/100
***
71/100
***
0,02
Hôpital local intercommunal Guérande 49/100
**
46/100
***
0,31
Clinique Sainte-Marie 84/100
***
100/100
***
Non renseigné
La Qualité de la prise en charge en médecine, chirurgie, obstétriqueNous avons sélectionné 4 indicateurs.

  • Le partage d’informations au cours d’une hospitalisation :

Il s’agit de l’évaluation de la qualité de la tenue du dossier des patients hospitalisés (comme par exemple : la présence ou non d’un document médical relatif à l’admission ou la présence d’un examen médical d’entrée renseigné ou non).

  • La communication avec le médecin traitant:

L’indicateur concerne le délai d’envoi du courrier de fin d’hospitalisation. Il représente le pourcentage de séjours pour lesquels le courrier de fin d’hospitalisation est envoyé dans un délai inférieur ou égal à 8 jours avec les éléments qualitatifs indispensables à la continuité des soins.

  • La mesure de la douleur :

Cet indicateur mesure la réalisation et la notification de l’évaluation de la douleur dans le dossier patient au moyen d’une grille d’analyse spécifique.

  • La mesure du poids, ou dépistage des troubles nutritionnels:

En médecine-chirurgie-obstétrique, c’est le pourcentage de patients pour lesquels une mesure du poids est réalisée lors des 48 premières heures de l’hospitalisation.

En soins de suite et réadaptation, c’est le pourcentage de patients pour lesquels une mesure du poids est faite dans la 1ere semaine du séjour puis dans les 15 jours.

Qualité de la prise en charge en médecine, chirurgie, obstétrique (année 2011) :

Partage d’informations Communication avec le médecin traitant Mesure de la douleur Mesure du poids
CHU Nantes 70/100
*
39/100
*
45/100
*
74/100
*
Clinique Brétéché Nantes 92/100
***
59/100
*
98/100
***
78/100
**
Centre Catherine de Sienne Rezé 57/100
*
5/100
*
99/100
***
34/100
*
Clinique Jules Verne Nantes 76/100
*
35/100
*
96/100
***
63/100
*
NCN 61/100
*
4/100
*
96/100
***
86/100
**
Polyclinique de l’Atlantique Saint Herblain 90/100
***
64/100
*
93/100
***
96/100
***
Polyclinique de l’Europe Saint-Nazaire 55/100
*
10/100
*
100/100
***
94/100
***
CH Châteaubriant 84/100
**
54/100
*
81/100
**
84/100
**
CH Ancenis 89/100
***
68/100
*
74/100
**
85/100
**
Polyclinique de l’Océan Saint-Nazaire 74/100
*
49/100
*
99/100
***
90/100
***
Clinique Saint Augustin Nantes 71/100
*
9/100
*
94/100
***
89/100
**
CH Saint-Nazaire 77/100
**
50/100
*
53/100
*
78/100
**
Centre René Gauducheau 83/100
**
50/100
*
89/100
***
94/100
***
Hôpital local de Pornic 88/100
***
43/100
*
58/100
*
78/100
**
Hôpital local intercommunal de Guérande 85/100
***
60/100
*
9/100
*
60/100
*
Clinique Sainte-Marie 70/100
*
40/100
*
100/100
***
75/100
**
La qualité de la prise en charge en soins de suite et réadaptation (année 2011) :
Partage d’informations Communication avec le médecin traitant Mesure de la douleur Mesure du poids
CHU Nantes 73/100
*
31/100
*
41/100
*
60/100
*
Clinique Brétéché Nantes 88/100
***
99/100
***
94/100
***
95/100
***
CH Châteaubriant 78/100
**
78/100
**
70/100
**
50/100
*
CH Ancenis 85/100
***
49/100
*
13/100
*
71/100
**
Hôpital local de Pornic 82/100
**
55/100
*
61/100
*
54/100
*
Hôpital local intercommunal de Guérande 86/100
***
76/100
**
18/100
*
34/100
*
Commentaires de la commission santé de l’UFC Que Choisir de NANTES
Ces indicateurs, issus du site du Ministère, sont fréquemment utilisés pour réaliser les palmarès des cliniques et hôpitaux que vous pouvez lire dans de nombreux hebdomadaires. Pour notre part, nous nous sommes refusé à faire un classement départemental, car les situations sont très différentes d’un établissement à un autre. Par exemple, la lutte contre le staphylocoque doré sera plus facile dans un hôpital ou une clinique n’ayant pas d’activité chirurgicale.Ces indicateurs montrent, néanmoins, qu’il y a encore de très gros efforts à réaliser pour obtenir une qualité satisfaisante de la prise en charge des patients, dans nos établissements de santé du département.

  • Globalement, la lutte contre les maladies nosocomiales est bien prise en charge, avec néanmoins des écarts importants pour des établissements de même nature, sur des infections liées au staphylocoque doré.
  • On observe des écarts très importants entre établissements, dans la tenue du dossier patient, source principale d’informations entre les professionnels de santé qui vous soignent.
  • La situation est anormale, dans la plupart des établissements, pour les délais de transmission à votre médecin traitant des informations nécessaires à votre suivi. C’est incompréhensible, à l’ère de l’informatique !
  • Il reste de gros progrès à réaliser dans certains établissements sur la prise en charge de la douleur.

Des bénévoles UFC Que Choisir assurent la représentation des usagers dans un grand nombre des établissements cités. Ils interviennent fréquemment sur ces questions de qualité des soins, et ils sont naturellement à votre disposition pour vous fournir des informations complémentaires.


Avril 2018
par Fanny GUERIN et Gérard ALLARD