UFC-Que Choisir de Nantes

Environnement

La qualité sanitaire des piscines en Loire-Atlantique

Le contrôle sanitaire des piscines

En Loire Atlantique, près de 160 piscines recevant du public font l’objet d’une surveillance sanitaire régulière par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et par certains services communaux d’hygiène et de santé (dont Nantes).

La nécessité d’un contrôle sanitaire se justifie parce que la pratique d’activités aquatiques en piscine peut générer des risques sanitaires, liés à la dégradation de la qualité de l’eau, de la propreté des sols et de la qualité de l’air.

Les principaux risques sont d’ordre :

  • Microbiologique (bactéries, virus, champignons microscopiques…).
  • Chimique (dérivés du chlore à forte dose, provoquant des irritations des yeux et de l’appareil respiratoire…).

Depuis l’été 2013, les résultats de la surveillance sanitaire des piscines de la région Pays de la Loire sont mis en ligne sur le site de l’ARS Pays de la Loire (rubrique votre santé, votre environnement).

Les bulletins correspondant aux derniers contrôles réalisés y sont accessibles par commune, puis par établissement. Ces bulletins doivent également être affichés visiblement dans les piscines, pour la bonne information des usagers.

Ces bulletins indiquent les taux de conformité (microbiologique, chimique) et l’interprétation sanitaire de la qualité de l’eau de baignade (bonne, moyenne, insuffisante, mauvaise).

Cela concerne toutes les piscines accessibles au public, qu’elles soient privées ou publiques.

La qualité sanitaire des piscines de Loire Atlantique

Comme en 2014, l’UFC-Que Choisir a examiné la situation sanitaire de 49 piscines ouvertes toute l’année, à partir des résultats enregistrés depuis juillet 2014, mis en ligne sur le site de l’ARS (environ 12 relevés).

Sur les 120 bassins des 49 établissements contrôlés :

  • 35 % ne présentent aucune non-conformité.
  • 34 % présentent une non-conformité.
  • 19 % présentent de 2 à 4 non-conformités.
  • 12 % présentent 5 non-conformités ou davantage.

Si globalement ces résultats sont en progrès par rapport à notre dernière étude de 2014, il faut souligner de fortes disparités entre les piscines :

  • Les piscines à gestion communale ou intercommunale obtiennent les meilleurs résultats, à l’exception de celles de La Baule (AQUABAULE : 21 non-conformités pour 6 bassins), GUÉMÉNÉ-PENFAO (17 non-conformités pour 3 bassins) et PIRIAC (16 non-conformités pour 6 bassins).
  • Les petits bassins, les pataugeoires, et surtout les SPA rencontrent le plus de difficultés à respecter les normes.
  • Les piscines dites de remises en forme obtiennent de très loin les plus mauvais résultats.

Les établissements présentant des fréquences d’anomalies inadmissibles

  • ANCENIS (ISLE AUX BULLES) : 1 seul bassin et 16 anomalies dans l’année (à la fois bactériologiques et chimiques) ; un seul relevé dans l’année présentait des résultats normaux ; cet établissement a été classé 3 fois en « eaux de mauvaise qualité ».
  • SAVENAY (VITAL FORM) : 1 seul bassin et 12 anomalies (à la fois bactériologiques et chimiques) ; l’établissement a été classé 3 fois en « eaux de mauvaise qualité ».
  • ORVAULT (QUINTESSIA RESORT) : 12 anomalies (non-conformités chimiques) ; l’établissement a été classé 3 fois en « eaux de mauvaise qualité ».
  • LA BERNERIE (Clos du Grand Moulin) : 11 anomalies pour le SPA, avec 3 classifications en « eaux de mauvaise qualité ».
  • GUÉMÉNÉ-PENFAO : les 3 bassins (grand bain, pataugeoire, SPA) enregistrent chacun 5 anomalies (non conformités chimiques), avec 1 classification en « eaux de mauvaise qualité ».
  • LA BAULE (AQUABAULE) : pour les 2 SPA, 13 anomalies (à la fois bactériologiques et chimiques).
  • PIRIAC (Centre aquatique du Pays Blanc) : 8 anomalies (non-conformités chimiques) pour le SPA, avec une classification en « eaux de mauvaise qualité ».

Pour la plupart de ces établissements, publics ou privés, ces anomalies sont souvent répétées, et déjà relevées l’année dernière.

Ces résultats sont très inquiétants, car cela laisse à penser que le gestionnaire n’agit que ponctuellement (après les contrôle de l’ARS ?), et que cette situation anormale est fréquente, avec les risques pouvant en résulter pour les utilisateurs.

Le classement des eaux en « mauvaise qualité » doit normalement entraîner la fermeture temporaire du bassin concerné, et naturellement un avis aux baigneurs. La fermeture n’est souvent d’ailleurs que de très courte durée (quelques heures).

Paradoxalement, les résultats concernant les piscines de la Ville de Nantes ne figurent toujours pas sur le site de l’ARS, ni sur celui de Nantes : nous l’observons pour la deuxième année consécutive, et notre demande n’a donc pas été suivie d’effet…


Avril 2018
par Gérard ALLARD