UFC-Que Choisir de Nantes

Ateliers citoyens, Environnement, Santé

Air Intérieur : de la pertinence de nos actions

Aujourd’hui tout le monde intervient en conseils, recommandations, alertes, concernant la qualité de notre environnement quotidien et ses dangers. Il en est ainsi des polluants que nous respirons à l’intérieur de notre habitat, des substances dangereuses cachées dans certains produits ménagers, ajoutées aux mauvais usages que nous pouvons faire de ces produits.

Les alertes portent également sur la présence de composants toxiques, voire cancérigènes, mutagènes, repro-toxiques, ou plus simplement allergisants, entrant dans la composition d’un nombre important de produits familiers. Même si les doses actives qui sont présentes dans chacun de ces composants peuvent paraitre très faibles considérées individuellement, leur concentration et leurs effets croisés (effet cocktail) dans notre organisme peuvent conduire à des pathologies très graves. Auparavant, on disait que « c’est la dose qui fait l’effet ». Aujourd’hui, il est avéré que, même pris en doses extrêmement faibles, l’addition et la concentration de ces produits dans notre organisme conduisent autant à une dégradation de notre santé.

Voilà déjà plusieurs années que l’UFC-Que Choisir de Nantes est engagée dans ce domaine d’actions d’information, de prévention, de sensibilisation, de conseils, auprès des consommateurs. Vos témoignages et le traitement des fiches d’évaluation de nos actions nous confortent sur la pertinence des projets que nous portons. Parmi nos actions, examinons-en trois.

La Qualité de l’Air Intérieur

En 2014, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a conduit une première étude qui évaluait à hauteur de 19 milliards d’euros le coût pour la société de l’exposition de la population à 6 polluants présents dans notre air intérieur (le benzène, le trichloréthylène, le monoxyde de carbone, le radon, les particules et la fumée environnementale du tabac). Ces 6 polluants causeraient environ 20.000 décès par an.

Depuis, de nouveaux chiffrages ont été publiés, prenant en compte la présence du formaldéhyde, des composés organiques volatils (COV), des agents organiques comme les moisissures… Même s’il est admis que quantifier le coût d’une pollution est chose peu aisée, du fait que l’on appréhende mal l’impact de certains polluants sur notre santé (plus les effets cocktail), tous ces chiffrages sont de nature à donner le vertige.

C’est donc pour répondre à cette nécessité de sensibiliser nos concitoyens qu’a été mobilisée depuis 4 ans, à l’UFC-Que Choisir de Nantes, une équipe de bénévoles dédiée à cette problématique de la qualité de l’air intérieur, agissant dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement, avec le soutien de l’ARS (Agence Régionale de Santé) et de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) et du Conseil Régional.

Nous avons communiqué au moyen de réunions, ateliers, émissions radio sur France Bleue Loire Océan, articles dans ce journal, distribution de dépliants, portant sur les différents types de polluants de notre air intérieur, leur origine et leur impact sanitaire. En outre, notre association cible depuis un an les professionnels de la petite enfance (directeurs de crèches, assistantes maternelles, responsables santé des communes), et les parents ou futurs parents.

Ainsi, pour le seul département de Loire-Atlantique, 100 assistantes maternelles, 145 élèves aides-soignants, 20 professionnels de la petite enfance, ont déjà été sensibilisés aux effets de la pollution de notre air intérieur sur la santé des jeunes enfants.

L’ambition de notre projet est de multiplier ces rencontres de sensibilisation et de prévention auprès d’un public élargi. Les citoyens commencent à prendre conscience que des gestes simples, comme aérer brièvement mais plusieurs fois chaque jour son logement, été comme hiver, peut contribuer de façon efficace à améliorer sa santé.

Les produits ménagers : derrière les beaux emballages, des dangers cachés

Dans ce domaine, nos actions auprès des consommateurs (hommes et femmes) ont révélé un besoin de rupture par rapport à des a priori solidement ancrés, comme : « si ça ne sent pas bon, ça ne peut pas être propre ! » Egalement, la confusion qui voudrait que  » le plus dans le dosage » doit entrainer  » le mieux dans le résultat ». Outre l’aspect économique immédiat, l’impact au niveau de la pollution de notre environnement, y compris à l’instant de l’emploi du produit, n’est plus à démontrer.

Le législateur impose l’apposition de cryptogrammes sur les emballages de certains produits pour alerter de la nature d’un danger. Mais tous les ateliers que nous avons animés dans ce domaine, notamment ceux en partenariat avec la Mutualité Française, ont souligné la difficulté des consommateurs à appréhender la signification de ces pictogrammes et les conséquences sanitaires des produits. De plus, l’obligation de leur présence intervient seulement si les caractéristiques physico-chimiques des matières actives contenues dans le produit se situent au-delà d’un seuil fixé règlementairement (toxicité, corrosivité, inflammabilité et tension de vapeur). Il suffit donc à l’industriel de se positionner juste en-dessous de ce seuil, chaque fois que possible, pour ne plus entrer dans le champ d’application de l’obligation d’étiquetage, alors que le risque demeure, même s’il est un peu minoré.

La conséquence est une perception réduite de l’importance des dangers et une perte de vigilance dans l’utilisation de ces produits. Rappelons que des alternatives existent, peu onéreuses, efficaces, naturelles et écologiques.

Parmi les plus utilisées, citons le vinaigre blanc (pour le détartrage dans la salle de bains ou les toilettes) ; les cristaux de soude, (à ne pas confondre avec la soude caustique) excellent dégraissant dans le nettoyage des éléments de la cuisine ; le bicarbonate de soude (pour désodoriser le réfrigérateur) ; le savon noir ; le citron ; l’argile… Dans tous les cas, bien que naturels et non polluants, il convient de s’assurer de leur compatibilité avec le matériau concerné (métal, tissus, marbre…)

Le risque d’exposition au RADON

Ce risque, auquel on impute environ 2.000 décès par an par cancer du poumon, est encore trop méconnu des ligériens dont, selon l’IRSN (Institut de sûreté et de radioprotection nucléaire), 50 % des communes de la région présentent « un potentiel radon moyen ou élevé ».

Rappelons que le radon est un gaz radioactif, inodore et incolore, d’origine naturelle, provenant du sous-sol, notamment granitique. Dilué dans l’atmosphère, il est sans effet sur notre santé. Par contre, piégé dans un espace clos (habitat), il peut atteindre des concentrations élevées pouvant avoir un fort impact sanitaire.

C’est pour prévenir ce risque que nous organisons des réunions publiques d’information et de sensibilisation avec la participation de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire), le soutien financier de l’ARS et de la DREAL et l’appui de communes partenaires soucieuses de leur mission de santé publique.

A l’issue d’une réunion publique de présentation de l’opération, nous remettons des dosimètres aux volontaires entrant dans certains critères d’habitat, afin de leur permettre de mesurer le niveau de leur exposition éventuelle. Nous assurons la gestion de l’analyse des résultats et leur communication aux intéressés, dans une confidentialité absolue.

Des conseils de réduction d’exposition sont donnés à l’occasion de cette réunion ainsi qu’au moment de la restitution des résultats en fonction de leur niveau.

Pour connaitre le niveau d’exposition de votre commune, sur internet tapez « IRSN potentiel radon commune », puis dans « Connaître le potentiel de ma commune » entrez son nom. Si elle est répertoriée « potentiel moyen ou élevé », cela signifie que « la probabilité dans la proportion des bâtiments présentant des concentrations en radon élevées est plus importante que dans le reste du territoire ».

Si vous souhaitez qu’une réunion publique d’information sur ce risque soit organisée, avec possible distribution de dosimètres, contactez votre mairie et informez-nous de votre démarche (contact@nantes.ufcquechoisir.fr en précisant « opération Radon »), afin que nous prenions contact avec votre maire.

Compte tenu des délais (réservation des salles, publication dans le bulletin municipal et affichages), il faut que l’opération soit lancée avant octobre pour une mise en œuvre des réunions publiques entre novembre et mi-janvier.

Merci d’avance de vos initiatives !


Juillet 2016 par Jean-Pierre SARRAZIN

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