UFC-Que Choisir de Nantes

Infos pratiques

Commerce : action de groupe contre la plateforme VINTED

L’application VINTED cartonne sur le marché de la revente d’occasion entre particuliers. Mais les pratiques commerciales de ce cet opérateur sont critiquables, selon l’association UFC-Que Choisir, qui lance une action de groupe contre la société lituanienne.
Pour chaque affaire traitée sur l’application VINTED, l’acheteur supporte une commission curieusement présentée par la plateforme.
Il s’agit d’une sorte d’assurance, puisqu’elle est désignée sous le nom de « protection acheteurs ». Elle est aussi annoncée comme facultative, mais son montant est systématiquement facturé, et n’apparaît qu’en fin de transaction.
Présenter une option en supplément, sans donner la possibilité de l’accepter ou non, c’est une tromperie. Ainsi, dans le tunnel de commande, l’acheteur n’a aucune action disponible pour choisir ou non la commission de « protection acheteur ».
En outre, le montant facturé est dissimulé jusqu’à la fin de l’opération d’achat. Il apparaît brièvement avant la validation, dans une mention illisible, et disparaît ensuite du récapitulatif de commande, qui ne comporte que le prix de l’objet et les frais de livraison.
Cette rémunération n’est pas forcément injustifiée, encore que le modèle économique de VINTED repose largement sur la publicité ciblée par l’exploitation des informations personnelles des utilisateurs.
Mais le procédé est clairement contraire aux dispositions qui s’imposent aux professionnels dans la vente en ligne. Or, VINTED n’est que commissionnaire ou courtier, mais il fournit bien une prestation payante, et doit donc en indiquer le prix, clairement et avant toute commande.
Le volume de transactions concernées est considérable, puisque VINTED est le 4ème site de commerce en ligne sur le sol français, avec plus de 15 millions de visiteurs uniques par mois.
C’est pourquoi, après une mise en demeure infructueuse, l’association de défense des consommateurs engage une action de groupe devant le Tribunal de Paris. L’enjeu est le remboursement des sommes facturées illégalement depuis 2016. Les utilisateurs concernés pourront se manifester après la décision du Tribunal sur la recevabilité de cette demande.

Août 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes