UFC-Que Choisir de Nantes

Hypermarchés, hyper sucrés

Notre enquête – accablante -sur le marketing alimentaire dans la grande distribution révèle que les confiseries sont à nouveau présentes aux caisses d’une très large majorité de magasins visités en Loire-Atlantique.
Il est démontré par les autorités de santé publique que la surconsommation d’aliments trop riches contribue plus que jamais au développement des maladies cardiovasculaires, au diabète et à l’obésité. C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir de Nantes dénonce les multiples techniques promouvant ces aliments provoquant l’obésité, particulièrement auprès des enfants.
En 2008, la ministre de la Santé avait demandé aux industriels et distributeurs de s’engager à ne plus mettre en avant de sucreries, à hauteur d’enfants devant les caisses de magasins. La plupart des enseignes l’avaient formellement promis, afin d’éviter toute contrainte réglementaire.
Mais alors qu’à partir de 2008 les confiseries avaient progressivement disparu des caisses, en 2024 elles sont à nouveau massivement exposées dans 21 des commerces sur 25 visités, soit 84 % d’entre eux.
Une enquête a été réalisée au niveau national pour vérifier la pérennité des initiatives prises en 2008 par la grande distribution. Les bénévoles nantais ont ainsi relevé dans 25 magasins de Loire-Atlantique la présence et le type de confiseries présentées aux passages en caisse. Il s’agit d’articles « tous publics » et de confiseries spécifiquement destinées aux enfants, ainsi que d’autres formes de marketing alimentaires portant sur les produits destinés au très jeune public.
Dans 84 % des magasins visités, les confiseries sont revenues aux caisses
Parmi les confiseries avec sucre tous publics, nos enquêteurs ont relevé notamment des bonbons TIC-TAC, des MENTOS, des dragées M&M’S, des barres chocolatées TWIX et SNICKERS.
Dans 7 magasins sur 25, soit 28 % des magasins visités, les présentoirs aux sorties de caisses proposent des articles spécifiquement destinés aux enfants, comme des bonbons KINDER et HARIBO.
L’Agence nationale de sécurité des aliments demande depuis 2004 la suppression des confiseries aux caisses. Mais force est de constater 20 ans plus tard l’incapacité totale des professionnels à s’autoréguler et à limiter la surexposition des enfants au marketing de l’alimentation trop sucrée ou trop riche en graisses.
Têtes de gondoles, présentoirs, mascottes… l’inadmissible ciblage des enfants
Loin de se limiter aux entrées de caisses, le marketing alimentaire utilise une grande variété d’outils pour attirer l’attention des enfants partout dans les magasins. On remarque ainsi la mise en avant en tête de gondole, les palettes placées au milieu des allées, des présentoirs avec utilisation de mascottes. Les parents sont également ciblés, à travers des actions promotionnelles sous forme de grandes affiches ou de présentoirs qui incitent à l’achat de produits riches en sucre ou en graisses.
Parmi les exemples relevés en Loire-Atlantique, on peut citer notamment :
  • La palette disposée en tête de gondole avec action promotionnelle de 40 % relevée dans le magasin AUCHAN, route de Vannes à Saint-Herblain.
  • L’installation comprenant plusieurs palettes posées en tête de gondole observée dans le magasin CARREFOUR, route de Paris à Nantes.
  • La palette placée dans une allée principale notée dans le magasin LECLERC, route de Paris à Nantes.
  • La palette placée dans une allée principale relevée dans l’HYPER U, route de Sucé-sur-Erdre à Carquefou.
  • La palette placée au passage en caisse présente dans le magasin LIDL à Guérande.
Le retour des produits sucrés en présentoirs de caisses est en contradiction totale avec l’engagement pris à l’époque par la grande distribution, pour lui éviter une contrainte légale. Il est ainsi démontré que le volontariat des professionnels est un leurre, incapable de protéger les jeunes consommateurs. Aussi, l’association exhorte les pouvoirs publics à interdire la promotion des aliments les plus déséquilibrés et, dans cette attente, enjoint les magasins du département de cesser sans délai ce marketing irresponsable.
Liste des magasins enquêtés :
Liste des magasins malbouffe

December 2024 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
4 décembre 2024

ACCES AUX TRANSPORTS EN COMMUN : L’UFC-Que Choisir de Nantes et Saint Nazaire révèle les « zones blanches » de notre département

Le recours aux transports en commun plutôt qu’aux véhicules individuels constitue un levier primordial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les dépenses des consommateurs. C’est pourquoi les associations UFC-Que Choisir de Nantes et Saint-Nazaire rendent public un état des lieux de l’accès aux transports en commun en Loire-Atlantique. Celui-ci montre que pour de nombreux foyers, se passer d’une voiture est inimaginable. Il est important de permettre au plus grand nombre d’habitants de notre département de disposer d’une offre de qualité des transports en commun. Notre association appelle donc à une refonte de la politique des transports, pour garantir une mobilité durable et équitable.
« Au quotidien, prenez les transports en commun » : c’est l’un des messages qui doivent obligatoirement être présents dans toute publicité en faveur de véhicules terrestres à moteur. Notre association a cartographié la réalité de leur accessibilité aux transports en commun. Cette mesure permet de mesurer à quel point ce message, qui découle de la loi d’orientation des mobilités de 2019, reste un voeu pieux pour beaucoup d’entre nous.
Seulement 12 % des déplacements domicile-travail des habitants du département réalisés en transports en commun
Dans notre département, les transports en commun sont pratiqués pour les déplacements domicile-travail dans 12 % des trajets (données 2021). Cette part a certes augmenté de 0,6 % depuis 2014, mais la place de l’utilisation de la voiture individuelle, 72,3 % en 2021, reste très largement prédominante. Il faudrait donc élargir les offres alternatives de déplacements dans notre territoire sur ces trajets souvent quotidiens, pour permettre un basculement d’usage, de l’automobile aux transports en commun.
Près de 20 % des habitants de Loire-Atlantique n’ont pas accès aux transports en commun à proximité de leur domicile
Disposer d’un accès à une gare ou station de transport en commun à proximité de son domicile ne constitue pas une condition suffisante pour que les transports publics soient effectivement utilisés par les consommateurs. Ce choix dépend également des dessertes assurées, de la fréquence des passages ou encore de la ponctualité. Pour autant, il s’agit bien d’une condition nécessaire. Dans notre département, notre analyse montre que dans 71 % des communes, plus de la moitié des ménages n’ont aucun accès aux transports en commun dans un rayon de 10 minutes de marche de leur domicile. À l’échelle du département, cette absence d’accès facilité à un transport en commun concerne 18,7 % des habitants (17,4 % en moyenne nationale).
Un réseau ferré encore trop centré sur les grandes villes
Les transports ferrés sont des éléments structurants pour la mobilité collective et offrent souvent un potentiel de desserte supérieur à celui des bus. En nous focalisant donc spécifiquement sur l’accès aux gares, notre étude montre que 94,6 % des habitants du département n’ont pas un accès à une gare à moins de 10 minutes de marche de chez eux. En prenant en compte la possibilité d’accéder à une gare en utilisant un vélo, on constate que ce sont encore 62 % des habitants qui résident à plus de 10 minutes en vélo d’une gare.
Des initiatives de collectivités dans notre département à développer
Depuis septembre, l’Agglo de Clisson Sèvre et Maine propose gratuitement l’accès à une offre de bus électriques à partir de la gare de Clisson pour Gétigné. De même, l’Agglo de Pornic Pays de Retz a mis en place une navette urbaine, qui dessert gratuitement 18 points d’arrêts, dont la gare SNCF de Pornic entre Sainte-Marie sur mer et Clion sur mer. La mise en place par la Région Pays de la Loire du transport à la demande sur plusieurs territoires de notre département devrait aussi contribuer à opérer une mutation vers des modes plus vertueux pour notre environnement.
Un modèle de financement qui aggrave les inégalités territoriales
Le financement des transports publics dépend aujourd’hui en grande partie des contributions des entreprises locales, concentrées dans les grands centres urbains. Cette particularité pénalise les territoires moins urbanisés, où les autorités locales n’ont pas les moyens de développer des services publics de transport adaptés aux besoins des habitants. Un rééquilibrage s’avère indispensable pour garantir un accès équitable aux transports en commun dans notre département.
Face à cette situation, l’UFC-Que Choisir appelle à une refonte de la politique des transports, pour permettre le développement d’une mobilité durable et équitable. Celle-ci suppose :
  • Des investissements ambitieux dans les réseaux de transports en commun, pour assurer une offre de qualité au-delà des seules zones urbaines afin de réduire la dépendance à la voiture.
  • Une refonte du financement des autorités organisatrices des mobilités locales garantissant les ressources nécessaires pour le développement des transports en commun, en particulier en zones
    rurales et périurbaines.
  • Une révision des règles d’aménagement du territoire pour intégrer les mobilités aux décisions d’urbanisme, avec les besoins de logement, et favoriser ainsi une réelle inclusion des populations.

Afin de mesurer plus précisément les réalités auxquelles sont confrontés les consommateurs dans l’accès aux transports en commun, nous demandons aussi :

  • D’une part, une fiabilisation des données officielles de localisation des arrêts de transports en commun.
  • D’autre part, leur enrichissemnt par des aspects qualitatifs de l’offre (fréquence, ponctualité).

 

Ce qui va dans le bon sens en Loire-Atlantique :
https://aleop.paysdelaloire.fr/trajets-les-plus-recherches/transport-la-demande
https://heoh-mobilite.fr/transports-collectifs/ligne-de-bus-gare-de-clisson-getigne/


December 2024 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
2 décembre 2024