UFC-Que Choisir de Nantes

Environnement, Santé

Qualité de l’air intérieur : agissez pour votre santé

Depuis 30 ans, nous n’avons cessé de calfeutrer l’intérieur de nos logements afin de maîtriser notre consommation et notre dépense d’énergie. Désormais, l’air n’y circule plus et ne se renouvelle plus.

Interrogez votre entourage : si vous évoquez avec lui la pollution, il pensera plus immédiatement à la pollution émise par les véhicules ou par l’industrie, et moins à celle qui se situe à l’intérieur de nos maisons. Or, on estime que l’air intérieur est cinq à dix fois plus pollué que l’air extérieur. En effet, l’air intérieur est composé de l’air extérieur additionné de ce qui compose l’air de votre intérieur et qui peut être nocif pour votre santé.

Les sources de pollution sont nombreuses : composés organiques volatiles, benzène, moisissures, monoxyde de carbone, etc. Mais il est également aisé de s’en préserver, à condition de les connaître et d’agir en conséquence.

Les composés organiques volatiles (COV) se trouvent dans de nombreux matériaux de construction, d’isolation, de finition et de décoration. Les COV présentent un risque pour la santé et certains sont même des perturbateurs endocriniens. Depuis 2013, une étiquette vous indique le niveau d’émission en composés organiques volatiles des produits de construction, des revêtements de mur ou de sol et des peintures et vernis.

Le niveau d’émission est indiqué selon une échelle allant de A+ (émissions très faibles) à C (émissions fortes).

La présence d’humidité due à une aération insuffisante ou à un système de ventilation non entretenu est de nature à engendrer le développement de moisissures. Ces moisissures sont malsaines : les émissions de spores peuvent être allergisantes voire toxiques.

Protégez-vous simplement en ventilant après les activités qui produisent beaucoup d’humidité, en évitant de faire sécher le linge à l’intérieur, en vérifiant et en entretenant chaudière et ventilation mécanique continue chaque année.

Des appareils mal entretenus ou mal réglés peuvent également être à l’origine d’émanation de monoxyde de carbone, gaz toxique voire mortel en moins d’une heure.

Qu’en est-il des produits d’entretien ? Si le vinaigre d’alcool et le savon noir sont actuellement plébiscités par les consommateurs, c’est bien parce que de nombreuses substances chimiques utilisées dans les produits ménagers sont néfastes pour la santé et l’environnement. D’après une enquête UFC-Que Choisir, 91 % des produits d’entretien contiennent du formaldéhyde qui est un cancérigène respiratoire ! Ils peuvent également contenir des phtalates (perturbateur endocrinien) et du sodium laureth sulfate (irritant pour la peau et les yeux).

La prévention s’impose donc : un nettoyant multi-usages labellisé Ecocert, du bicarbonate de soude et du vinaigre d’alcool nettoieront tout aussi bien votre logement, à moindre coût et sans impact négatif sur votre santé et celle de votre entourage.

Magazines et sites internet regorgent désormais de recettes à partir de ces produits de base. Vous y trouverez certainement celles qui vous conviennent.

L’UFC-Que Choisir a pointé à plusieurs reprises la nocivité des désodorisants et sprays d’intérieur. Nombre d’entre eux dégagent en effet des composés organiques volatiles dont certains peuvent être toxiques, et d’autres émettent également des particules fines. La combustion des bougies et de l’encens dégage également du monoxyde de carbone, quant au papier d’Arménie il dégage du formaldéhyde et du benzène !

Bannir tous les produits odorants, c’est déjà grandement améliorer la qualité de l’air de son domicile.

« Substances toxiques dans les cosmétiques » c’est le titre d’un article paru dans le Que Choisir d’avril 2016. Substances allergènes, irritantes, cancérogènes, perturbateurs endocriniens, vous pouvez à juste titre être étonné par ce qui compose parfois vos savons, shampooings, dentifrices. Là encore la précaution est de mise mais rassurez-vous, les solutions existent ! Fiez-vous aux tests et enquêtes de Que Choisir et aux labels exigeants.

Le label Charte Cosmétique Bio est aujourd’hui considéré comme le plus apte à garantir que les produits sont réellement écologiques : les parfums et colorants de synthèse, les parabens, les silicones, les matières issues de la pétrochimie et les produits éthoxylés (PEG) sont interdits.

Les perturbateurs endocriniens particulièrement nocifs

Le système endocrinien est composé de glandes endocrines qui sécrètent des hormones, également appelés « messagers chimiques ». Le système endocrinien régule notamment : le métabolisme de base, la croissance, les fonctions reproductives, le comportement et l’humeur.

Les perturbateurs endocriniens contenus dans certains produits vont perturber ou interférer avec le système hormonal et sont suspectés d’être en grande partie responsables de l’augmentation de troubles et pathologies tels que les cancers hormono-dépendants, l’infertilité, le diabète, l’hyperactivité…

Les femmes enceintes et les jeunes enfants particulièrement exposés !

Les études toxicologiques et les données épidémiologiques concordent désormais pour pointer la nocivité des produits chimiques. Les fœtus et les jeunes enfants, en plein développement, sont dans une période de grande vulnérabilité. “Les professionnels de santé reproductive sont les premiers témoins de l’augmentation de troubles de la santé chez leurs patients » déclarait Gian Carlo Di Renzo, Secrétaire Honoraire de la Fédération Internationale des Gynécologues Obstétriciens (FIGO). Face à ce constat la FIGO a donc lancé un appel en septembre 2015 pour que les professionnels de santé se mobilisent afin de diffuser les messages de prévention auprès des femmes enceintes. En France l’association « Alerte des médecins sur les pesticides » a lancé une campagne pour protéger les enfants des perturbateurs endocriniens. L’association appelle les médecins à diffuser des messages simples : utiliser des récipients en verre plutôt qu’en plastique, encourager à manger des fruits et légumes bio, utiliser moins de cosmétiques, bannir insecticides et herbicides des jardins.

Ce sont également ces messages que l’UFC développe auprès du grand public et des professionnels.

Votre association locale agit !

Dans le cadre du 3ème Projet Régional Santé Environnement, la commission santé de l’UFC-Que Choisir Pays de la Loire agit pour limiter l’exposition du grand public et des professionnels aux polluants de l’air intérieur, soutenue par l’ARS (Agence Régionale de Santé) et la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).

L’UFC intervient donc sous forme d’ateliers, de cours, de conférences, auprès du grand public, des parents, des assistantes maternelles, des sages-femmes, des élèves aides-soignantes et des aides-soignantes des SSIAD (Services de Soins Infirmiers à Domicile).
Depuis 2014, des réunions publiques d’information sur le risque radon sont également organisées au cours desquelles des dosimètres sont distribués pour que les personnes volontaires mesurent leur niveau d’exposition.

Résumé des gestes simples pour protéger sa santé et celle de son entourage :

  • J’aère mon habitation au moins 10mn matin et soir.
  • Je n’obstrue pas les aérations.
  • Je fais vérifier chaque année les appareils de chauffage et la ventilation mécanique contrôlée (VMC).
  • J’évite les parfums d’intérieur et tout ce qui contient des composés organiques volatils (COV).
  • Je choisis des produits labellisés.
  • Je vérifie l’étiquette des émissions de COV des produits de bricolage et de décoration.
  • Je bannis insecticides et pesticides.

Février 2017 par Hélène DEVAUX et Maryvonne BUNEL