Versement d’assurance-vie retardé : AG2R en faute
L’histoire de notre adhérent CB est exemplaire de certaines pratiques des assureurs, en particulier pour le délai de versement et le montant du capital d’assurance-vie. Il s’agissait de deux contrats STRATEVIE AG2R (LA MONDIALE), souscrits par deux époux (les parents de CB), en 1993, avec des versements strictement identiques, aux mêmes dates (le dernier en 2003). Monsieur est décédé le 10 mars 2010. Selon relevé de situation au 5 juin 2011, le contrat de Monsieur aurait fait l’objet d’un rachat pour 109.325,63 €, alors que celui de Madame (sa veuve à cette époque), s’établissait à un montant d’épargne de 113.878,04 €.La déclaration du décès de Monsieur à l’assureur a connu des péripéties :
Suite aux réclamations de notre adhérent (son fils), l’assureur AG2R a refusé toute indemnisation complémentaire, estimant avoir respecté ses obligations, et justifiant le retard (un an, tout de même…) par une erreur d’adresse qui ne lui serait pas imputable. Notre adhérent avait exercé un recours auprès du médiateur de l’assureur AG2R : même réponse. Il avait ensuite recouru auprès du Médiateur de la fédération des assurances (FFSA) : cet organisme, en revanche, a considéré le retard apporté comme fautif, et a fixé l’indemnisation à un montant équivalant « aux intérêts qu’aurait produit le capital perçu durant la période du 10 mars 2010 au 12 mai 2011, au double de l’intérêt légal », soit 1.397,62 €. A ce stade, Monsieur CB nous a sollicités, pour avoir un avis sur cette indemnisation. Nous avons convenu ensemble que le compte n’y était pas, puisqu’avec un montant total versé de 106.660 € environ, on restait tout de même loin de la valeur notifiée par l’assureur sur le contrat de Monsieur, entre son décès et le versement : 109.325 €, soit une différence de près de 3.000 € ! C’est dans ces conditions que notre association a d’abord mis en demeure l’assureur de payer la juste valeur du capital, puis (à défaut de réponse satisfaisante), préparé une convocation devant le Juge de proximité de Paris : la demande se montait à 2.820 € en principal. Cette belle histoire d’assurance apporte plusieurs enseignements :
L’UFC-Que Choisir dénonce depuis longtemps le dispositif typiquement français de médiation interne aux entreprises, sans indépendance réelle dans ses pratiques et sa culture : en matière d’assurance-vie comme en d’autres, faites-vous respecter, et ne perdez pas de temps avec les médiateurs internes des grandes entreprises ! |
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Janvier 2015 | par Hervé LE BORGNE |