On a gagné
SNOWLEADER a corrigé son site
« Les chaussures MEINDL, un must pour la rando ! ».
C’est en ces termes que le site SNOWLEADER annonce son article phare : des chaussures de montagne, de fabrication allemande, très appréciées des spécialistes. Cela donne envie aux amateurs de poursuivre la lecture, et le site n’en finit pas de séduire, en expliquant le choix très sélectif des cuirs, pour fabriquer ces chaussures, dont la plupart « offrent une très bonne étanchéité par tous les temps ».
Madame V, déjà très tentée par ce produit, est définitivement convaincue lorsqu’elle lit « des chaussures imperméables et résistantes qui gardent vos pieds au sec ! ». C’est ainsi qu’elle a passé commande d’une paire de chaussures de randonnée MEINDL ARIZONA LADY 3000.
Confiante et sereine, ses chaussures aux pieds et son bâton de marche à la main, la cliente est partie passer ses vacances à la montagne, en vue de belles promenades en cette saison estivale.
Seulement la météo n’était pas vraiment au rendez-vous, et après une longue marche par temps de pluie, notre randonneuse a eu la très désagréable surprise de constater que ses chaussures n’étaient absolument pas imperméables !
A son retour, elle a donc adressé une réclamation au vendeur. Le site SNOWLEADER a répondu après avoir consulté le fabricant, et décliné toute possibilité de dédommagement ou de prise en charge au titre de la garantie, au motif que le modèle choisi possédait certes, une doublure en cuir (le fameux sélectionné avec soin), mais était dépourvu de « membrane GORE-TEX », seule capable d’assurer l’imperméabilité des chaussures.
Mais c’était là un mauvais raisonnement. En effet, tout vendeur professionnel (en particulier dans une vente en ligne) doit informer précisément le client, avant la commande, des caractéristiques du produit proposé. Pour l’efficacité de cette obligation, la loi prévoit que c’est à SNOWLEADER de démontrer qu’il a bien fourni cette information sur son site, ce jour-là, à cette cliente en particulier, et préalablement à la validation de son achat.
Or sur ce site, Madame V avait flashé sur une annonce de chaussures de randonnée « la plupart du temps » étanches. Si tel modèle du même fabricant ne l’était pas, cette caractéristique aurait dû être soulignée particulièrement, afin de renseigner utilement les amateurs, sensibles à cette qualité.
Cette caractéristique étant un élément appréciable pour ce type de produit, on peut même soutenir que Madame V n’aurait pas acheté cette paire de chaussures, si elle avait été convenablement alertée sur son défaut d’imperméabilité, « membrane GORE-TEX » ou pas, d’ailleurs.
C’est l’argumentation que l’association a développée dans la réclamation au vendeur : les dispositions du Code de la consommation précitées étant d’ordre public, leur inobservation peut entraîner la nullité du contrat et permettre ainsi à la cliente d’obtenir le remboursement du produit litigieux.
Après une mise en demeure restée infructueuse, notre adhérente a accepté de poursuivre sa démarche devant le tribunal d’instance de Nantes. Lors de la première phase, dite de la conciliation, SNOWLEADER a fini par admettre un manquement à son devoir d’information. Cette entreprise a consenti à rembourser à sa cliente le montant des chaussures de randonnée, ainsi que les frais engagés par elle pour faire valoir ses droits.
Depuis cet instructif incident, on peut observer que le site de vente SNOWLEADER a modifié les caractéristiques du modèle de chaussures MEINDL ARIZONA LADY (la fameuse paire achetée par Madame V), qui est désormais présenté avec la mention « produit non imperméable »…
On saura maintenant qu’une randonnée avec des chaussures confortables présente un fort risque de pieds détrempés, en cas de météo défavorable, si la « membrane GORE-TEX » est absente. C’est tellement évident que SNOWLEADER ne pensait même pas à l’indiquer sur son site : il suffisait de l’expliquer après… Mauvais calcul, pour un leader.
Juin 2018 | de Marie De VILLENEUVE |