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Les contrats obsèques tiennent mal leurs promesses

L’automne et la Toussaint font revenir la mémoire des défunts. Mais ceux qui sont encore vivants sont la cible des assureurs, banquiers, magazines et fossoyeurs, pour souscrire un contrat obsèques, garantie de tranquillité…
Il faut pourtant faire le tri, pour éviter à ses héritiers de mauvaises surprises, en plus du chagrin.
Il faut surtout distinguer au moins deux catégories d’offres : le contrat en capital et celui en prestation.
L’assurance obsèques en capital : peu d’intérêt
L’assureur garantit le versement d’un « capital » aux héritiers désignés, après le décès de la personne qui souscrit le contrat.
En contrepartie, le futur défunt verse à l’assurance une somme importante (2.000 à 4.000 €), en une seule fois. Ou bien le contrat prévoit un versement prélevé chaque mois, jusqu’au décès de celui qui verse (on ne sait donc pas d’avance le coût total de cette garantie).
Le « capital » garantit sera versé aux bénéficiaires désignés à l’avance sur le contrat, mais à condition qu’ils soient toujours vivants, qu’ils retrouvent le contrat signé et qu’ils démontrent à l’assurance leur qualité de bénéficiaires.
En définitive, c’est une formule coûteuse pour la personne qui veut ainsi préparer ses obsèques (l’assureur retient chaque année 25 % environ des cotisations versées), alors qu’une somme placée sur un support d’épargne classique (livret) produit le même résultat pour des proches bénéficiant d’une procuration, sans aucun frais pour eux, ni surtout pour le défunt !
Celui qui veut épargner à ses proches des frais d’obsèques peut aussi laisser 3 à 4.000 € en permanence sur son compte bancaire : sans frais, et avant clôture du compte, le banquier paiera directement à l’entreprise la facture remise par les héritiers, qu’ils aient ou non procuration (le maximum légal est de 5.000 € pour cette dette de succession).
L’assurance obsèques en prestation : mauvaises surprises
Dans la formule en prestation, le souscripteur prépare ses obsèques en confiant toute l’organisation à une entreprise (le plus souvent un groupe de pompes funèbres).
C’est un choix plus judicieux, mais à condition de prendre quelques précautions :
  • Il ne faut surtout pas désigner à l’avance telle entreprise funéraire : à l’époque du décès, ce professionnel peut avoir disparu, ou les obsèques peuvent se dérouler à l’autre bout de la France. En outre, l’entreprise en question, ou son successeur, expliquera le plus souvent aux héritiers que ce n’est pas possible à ce prix, et qu’il faut ajouter des suppléments…
  • Définir à l’avance le détail des prestations : le mieux pour celui qui paie à l’avance son enterrement, est de définir lui-même les caractéristiques de la cérémonie, du cercueil, de la tombe. Les proches n’auront plus qu’à vérifier la conformité de l’organisation proposée, à la commande prévue par le défunt.
  • Retenir un organisme centralisateur : pour les proches du défunt, il faut que les choses soient simples et sans frais ; l’idéal est un organisme consultable sur un numéro de téléphone ou une adresse spécifique, qui établira un descriptif, trouvera les professionnels, et règlera tous les détails de la cérémonie, comme des accessoires.
Les précautions à prendre sur un contrat d’obsèques
  • L’opérateur funéraire a l’obligation de détailler les prestations choisies et prévues au contrat, qu’elles soient standardisées ou personnalisées.
  • Le contrat doit faire apparaître clairement ce qui n’est pas couvert : le caveau, la pierre tombale, parfois le transport du corps, l’ouverture ou la fermeture de la sépulture, le salon funéraire, les faire-part, les frais de creusement de fosse ou d’achat d’une concession

Novembre 2018 d’après Que Choisir