Finances : des frais de gestion élevés en assurance-vie
Les frais de gestion prélevés sur les formules d’épargne vendues par les banques peuvent sérieusement dégrader le rendement annoncé. Le rendement de l’assurance-vie est déjà faible, mais les prélèvements des gestionnaires n’arrangent pas les choses.
Placer son argent dans les produits d’assurance-vie peut être décevant, malgré les promesses pseudo techniques ou emballées d’un commercial qui songe surtout à sa commission.
Bien des particuliers ont vécu cette mésaventure : rendement minable, et parfois même une perte nette en capital.
Les versements périodiques sont placés en titres de Bourse ou de fonds intermédiaires, dont la valeur peut augmenter avec le temps, ou la cote. Mais la tendance peut aussi être à la baisse, et le temps peut faire perdre de l’argent.
La déception provient souvent de l’ignorance des consommateurs, qui ne savent pas que ce placement est coûteux, avant même de rapporter. En effet, les versements du client sont taxés par les intermédiaires : rémunération du commercial (qui vend le produit), de l’assureur (qui finance un risque de décès), et l’organisme gestionnaire (qui facture chaque année l’administration des fonds placés).
Le taux moyen des frais de gestion prélevés chaque année sur les placements est proche de 2 %, dans les produits financiers spéculatifs (placés en titres de Bourse) : c’est autant de moins pour le rendement attendu par l’épargnant.
Cela fait beaucoup de frais, en définitive : si les performances de la Bourse ne sont pas au rendez-vous, le client peut même perdre une bonne partie de son capital.
Octobre 2019 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Alimentation : bio mais pas trop
Le bio est à la mode, et les appétits qu’il suscite ne sont pas seulement alimentaires. Le commerce et l’industrie de l’agro-alimentaire pourraient bien lui faire perdre son âme.
Le bio alimentaire représente 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ce marché en croissance soutenue, profite désormais aussi à la grande distribution, qui écoule la moitié du volume.
L’effet multiplicateur des hypermarchés ne provoque pas seulement de la croissance. Il est en train de modifier les fondamentaux du bio, portés par les acteurs historiques : bio agriculteurs de longue date et réseaux de magasins spécialisés. Les nouveaux opérateurs sur ce marché sont des agriculteurs récemment convertis, de grandes coopératives, des centrales d’achat, des multinationales de l’alimentation.
Ces arrivants appâtés par la croissance de ce marché voudraient aussi en modifier les règles, pour augmenter les volumes.
L’affaire des serres chauffées illustre ces tentations : il a fallu un an pour que les représentants de la filière bio obtiennent un encadrement strict des projets de serres grandioses, destinées à écouler des légumes labellisés bio hors saison. Contre la FNSEA et COOP de FRANCE, qui argumentaient sur la concurrence étrangère, la fédération nationale de l’agriculture biologique et ses alliés distributeurs ont obtenu l’interdiction de mise sur le marché de légumes d’été en label bio avant le 1er mai.
Pour le consommateur, le bio a des vertus qui ne se réduisent pas à la qualité alimentaire : c’est un mode de production respectueux de l’environnement, un approvisionnement local et le bien-être animal. Il n’est pas certain que le commerce de masse supporte facilement ces contraintes.
Octobre 2019 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Ah ! L’eau
Depuis longtemps, dans nos actions, nos chroniques, nous attirons l’attention sur l’impérieuse nécessité de comprendre la place de l’eau dans nos sociétés, notre environnement naturel. La relation de vie -et quelquefois de survie -que nous avons avec cet élément, s’articule avec d’autres fondamentaux comme l’air pour respirer, la terre pour se nourrir.
Nous avons la chance de pouvoir satisfaire ce besoin essentiel : nous servir de l’eau. Tout le monde sur terre ne peut pas se laver avec de l’eau potable : nous, si. Il paraît même qu’on s’en sert beaucoup (trop) pour arroser les cultures.
L’eau est tellement accessible chez nous que nous en oublions sa fragilité et les inventions des hommes pour installer des dispositifs de consommation si commodes. Ouvrir le robinet, tarder à le fermer, profiter du jet, rejeter le surplus : c’est tellement (trop) simple.
Mais qui consomme (avec davantage d’eau sale), pour quel usage (avec quel gâchis), et qui paye le plus cher (les plus nombreux, comme souvent), pour faire fonctionner un système aussi pratique ? Voilà ce que notre association demande aux décideurs, à l’opinion, d’examiner d’un peu plus près.
Les « Assises de l’Eau » étaient une occasion récente d’y mettre les pieds (dans l’eau) : j’en reste assis, sans pouvoir me lever contre, ni vouloir me coucher devant certaines mesures envisagées par ces débats. Je suis surtout sidéré par l’absence de maîtrise sur le dispositif. On s’accorde sur des constats préoccupants, mais on ne parle pas de contraintes régulatrices, encore moins de sanctions. Allons donc, des sanctions, mais ce n’est pas imaginable : nous sommes dans une phase de concertation (depuis plus de 20 ans).
Disons plutôt que les perspectives tirées de ces débats publics comportent quelques ambitions vertueuses, mais des moyens incertains.
Les objectifs prioritaires sont la protection des captages d’eau potable, les économies de consommation, la préservation des écosystèmes aquatiques. Mais la question du financement reste ouverte, ou évasive, ou envasée. Comme l’eau sale.
Voici un aperçu, dans cette panoplie étonnante, de ce qui relève de la fantaisie anecdotique, de l’amusement des foules, ou des effets de la fumette :
- Au titre des plaisanteries financières : augmenter les redevances, surtaxer les saisonniers ainsi que les résidents secondaires, mais soulager les ménages modestes, et récompenser les modes agricoles économes en eau (reste à s’entendre sur leurs définitions).
- Au chapitre inépuisable de la communication : recruter des « ambassadeurs de l’eau » en service civique, afin de sensibiliser les particuliers aux économies d’eau potable.
- Au rang des alternatives révolutionnaires : réutiliser des eaux plus ou moins usées (les « eaux grises »), mieux gérer l’eau des centrales hydroélectriques, ajouter une exigence d’économie d’eau dans les normes de construction neuve.
Alors, c’est un peu comme si les taxes sur l’eau étaient actuellement bien employées. Ou bien, c’est comme si faire couler moins d’eau en se lavant les dents allait arranger les choses. Ou encore, c’est comme si les normes de construction neuve devaient être alourdies.
Vous avez dit enfumage ?
Tout cela n’est pas très sérieux. Ce n’est pas à la hauteur des enjeux. Ce n’est pas digne d’un sujet aussi vital.
L’UFC-Que Choisir rappelle que la sobriété de tous (y compris les industriels de l’agriculture) et un programme cohérent de restauration des milieux aquatiques, seraient les véritables moyens d’améliorer la situation financière et environnementale du système.
- Les associations veulent une politique ambitieuse de la gestion de l’eau potable en France :
- Réduction des consommations d’eau.
- Protection et restauration des ressources.
- Développement d’une agriculture plus écologique.
- Financement équitable de l’assainissement.
- Déploiement des moyens humains et financiers nécessaires.
Octobre 2019 | par Jean BOURDELIN |
Mutuelles santé, sans Harmonie
Chacun cherche à être bien remboursé pour ses dépenses de soins : c’est une des conditions pour se garder en bonne santé, avec l’information et l’hygiène de vie. Mais trouver un organisme fréquentable et avantageux n’est pas chose facile. Pour ceux qui ne sont pas salariés, notre association peut vous aider.
Obligatoire, mais pas pour tous
La sécurité sociale est obligatoire, pour tous. C’est aussi un droit, d’où la gratuité pour les plus démunis, qui ont accès à la CMU (couverture maladie universelle).
Mais l’assurance maladie ne couvre pas la totalité des dépenses, surtout depuis les progrès des techniques de soins. Elle ne rembourse pas bien non plus l’optique, le dentaire, l’audition, même si cela va s’améliorer, dans les prochains mois (on parle de « zéro reste à charge » dans ces trois domaines, au moins pour des formules de base).
Le rôle de l’assurance complémentaire santé est d’améliorer le remboursement du régime général. Cette couverture est obligatoire pour tous les salariés, mais c’est aussi un marché.
Chez les salariés, c’est l’administration (dans le secteur public) ou l’entreprise (dans le privé) qui sélectionne un organisme de son choix, et participe au financement. Les salariés supportent donc un coût plus faible, mais ils n’ont pas le choix.
Il reste les non salariés (travailleurs indépendants, étudiants, retraités), qui doivent trouver l’organisme idéal, c’est-à-dire avec de bonnes garanties, à un coût supportable.
Pour cela, il faut savoir s’orienter dans un marché très encombré, par les compagnies d’assurance comme par les centaines d’organisme du monde de la mutualité.
Une démarche originale
La fédération UFC-Que Choisir s’intéresse à ce marché, pour des raisons de pouvoir d’achat, de concurrence et d’accès aux soins. Elle a mis en ligne un comparateur qui permet de s’orienter dans les offres d’une cinquantaine d’organismes (mutualistes ou non).
Certaines grandes villes de France ont aussi une démarche très responsable dans ce domaine, avec des propositions d’assurance santé répondant à un cahier des charges, et réservées aux habitants.
Dans l’agglomération nantaise, des municipalités ont mis au point une telle formule. Notre association a été sollicitée par les responsables de NANTES et SAINT-HERBLAIN, pour aider à la mise au point du tableau de garanties, et sélectionner les meilleures offres.
C’est Liliane BLIN, notre spécialiste bénévole en assurance, qui a principalement contribué à ce projet. Elle a fourni un important travail d’examen des garanties, vérification des tarifs, enquête en client mystère. Sa compétence et son exigence à l’égard des professionnels ont été fort utiles à la sélection des formules proposées et organismes retenus.
Le choix, plutôt difficile
Nous avons pensé faire profiter nos adhérents des enseignements à tirer de cette démarche. Cela se concrétise dans ce numéro de CONSO’NANTES, avec l’article (en actualités, page 3) sur une sélection de quatre mutuelles santé, qui nous paraissent présenter les meilleures offres, en termes de prix et de garanties. C’est un sujet d’actualité, parce que la résiliation d’un contrat de mutuelle santé doit s’effectuer en fin d’année, et souvent fin octobre au plus tard.
Nous organiserons également des séances d’information avec ces tableaux, pour alimenter nos ateliers citoyens de sensibilisation des consommateurs aux problématiques du quotidien (les RV CONSO).
La sélection, sans la plus grosse
Notre tableau présente seulement quatre organismes, assez peu connus, et relevant d’un périmètre plutôt local.
Nous n’avons pas retenu HARMONIE, la plus importante (depuis 2012) des mutuelles interprofessionnelles. En réalité, cet organisme très dominant (y compris dans sa communication) présente des tarifs nettement plus élevés, pour des prestations et avantages comparables.
Certes, cette mutuelle a annoncé vouloir anticiper la réforme du « reste à charge zéro », dès le 1er juillet 2019, ce qui est très méritoire. Mais les modalités de cette mesure, fort avantageuse pour ses adhérents, n’ont été confirmées aux professionnels de santé et agences HARMONIE que plusieurs semaines après cette date. Cafouillage ?
Octobre 2019 | par Hervé LE BORGNE |
France Bleu
Découvrez (ou réécoutez) le podcast de l’émission « la vie en bleu » du lundi 30 septembre 2019.
A l’antenne, notre juriste Charline CHAILLOU et Hervé LE BORGNE font le point sur les prélèvements frauduleux .
Bonne écoute (cliquez sur le lien ci-dessous)
Octobre 2019 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |