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Santé : médecins sans cadeaux c’est mieux

Plusieurs études sur les ordonnances de médecins généralistes montrent que les prescriptions ne sont pas les mêmes selon que le praticien accepte ou non des rémunérations ou des avantages de l’industrie pharmaceutique.

Des chercheurs de la faculté de médecine de Rennes ont réalisé une étude intéressante sur l’influence des laboratoires dans les prescriptions médicales.
Ce programme de recherche est parti de la pratique des marques de médicaments, qui financent des visiteurs médicaux pour informer et conseiller les médecins généralistes.
C’est un budget considérable pour l’industrie pharmaceutique, alors que rien ne l’y oblige. On peut donc penser que cet investissement est rentable. Il est même assez probable que cette rentabilité se mesure à l’augmentation des ventes de produits préconisés par ces employés commerciaux.
Mais il n’y a pas que les visiteurs médicaux : les laboratoires offrent des cadeaux, proposent des congrès, rémunèrent des contributions de médecins généralistes, au moins pour ceux qui acceptent.
En France, ces avantages doivent être obligatoirement déclarés par les bénéficiaires, depuis 2013. Cette information est intégralement publiée sur le site Transparence santé.
Les chercheurs de la faculté de Rennes ont donc croisé ces données nominatives avec celles de l’Assurance maladie, concernant les mêmes praticiens. Leur étude porte sur les ordonnances de 41.000 généralistes libéraux.
Le résultat est instructif, puisqu’il montre que les médecins qui acceptent des invitations au restaurant, des remboursements de frais de congrès, ou des aides pour leurs équipements, délivrent aux patients des prescriptions plus coûteuses pour l’Assurance maladie. Leurs confrères qui ne reçoivent aucun avantage des laboratoires prescrivent davantage de médicaments génériques, et nettement moins de calmants, somnifères, ou autres vasodilatateurs permanents.