Santé : l’ordre des médecins défaillant
Santé : Ordre des médecins défaillant
La Cour des comptes a vérifié le fonctionnement de l’Ordre des médecins. Cette autorité de contrôle financier, indépendante du gouvernement, peut mener des investigations sur tout organisme recevant des fonds publics, ce qui est le cas des Chambres et Ordres professionnels, subventionnés par l’État.
La Cour des comptes a rendu un rapport très critique sur la gestion de l’Ordre des médecins. Il est vrai que cette autorité a déjà une réputation de réalisme et de sévérité, pour le fonctionnement des administrations.
Mais dans le cas de l’Ordre des médecins, c’est l’étendue des domaines observés qui peut paraître étonnante.
Cet organisme est accusé d’abord d’avoir présenté des comptes non sincères. Il est aussi jugé par la Cour comme très conservateur et corporatiste, au détriment de l’intérêt général.
Ainsi, le contrôle des contrats passés entre les médecins et les laboratoires n’est pas réalisé par l’Ordre, mais par des sous-traitants. Ils ne sont jamais considérés dans leur ensemble pour un même praticien, mais à l’unité. Cette méthode est donc coûteuse et peu efficace. En outre, en cas d’avis défavorable de l’Ordre sur un de ces contrats, il n’y a ni contrôle ni sanction du respect de cette décision.
L’Ordre ne sanctionne pas davantage les refus de soins. Lorsque des patients se sont tournés vers cet organisme pour dénoncer des pratiques telles que les rendez-vous impossibles, ou les honoraires dissuasifs, plus de la moitié des recours ont été rejetés.
De manière générale, d’ailleurs, les plaintes contre les médecins sont enregistrées avec beaucoup de réticences. L’Ordre des médecins a inventé une distinction improbable entre « plainte » et « doléance ». Les « doléances » représentent près de 80 % des courriers reçus, et ne seront pas traitées en conseil de discipline.
Janvier 2020 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Energie : offres LINKY, danger
Énergie : offres LINKY, danger
Le transfert de données personnelles à partir du compteur LINKY est réglementé par la Commission Informatique et Libertés (CNIL), qui a interdit au distributeur ENEDIS de transmettre librement aux fournisseurs. Mais cette règle ne s’applique plus lorsque le client accepte une « offre LINKY », c’est-à-dire un abonnement personnalisé, en fonction des variations de consommation d’électricité, mesurées par le compteur communicant.
Les transmissions par le gestionnaire ENEDIS des données de consommations instantanées au fournisseur des clients équipés en LINKY sont réglementées par l’autorité de la sécurité informatique, la CNIL : c’est une fois par mois seulement, pour établir la facturation.
Mais si le fournisseur fait souscrire à son client un abonnement spécial, dit « offre LINKY », il faut savoir que cette règlementation ne s’applique plus. Au prétexte d’adapter le tarif aux habitudes du ménage, le fournisseur va obtenir du gestionnaire de réseau ENEDIS un accès direct aux enregistrements du compteur. Sa consommation mesurée presque à la minute est alors connue du fournisseur (EDF, TOTAL ou ENGIE).
En réalité, des clients ont souscrit à ces offres spéciales sans avoir bien compris cette ouverture totale de leurs habitudes de consommation au fournisseur. On leur a vendu la formule comme moins chère, en adaptant au plus juste leurs volumes d’énergie. Ils ont en fait autorisé le fournisseur à consulter les enregistrements de leur compteur LINKY en temps réel.
Pourtant, ces offres ne présentent aucun avantage supplémentaire en termes de prix. Pour profiter vraiment du prix le plus bas, il faudrait utiliser ses appareils électriques seulement en fin de semaine (contrat ENGIE « WEEK-END », ou vivre la nuit (contrat TOTAL « HEURES SUPER CREUSES »). Le coût de ces abonnements est nettement plus élevé que dans les offres ordinaires les mieux placées.
Le mieux reste de changer de contrat après consultation d’un vrai comparateur d’énergie, indépendant de tous les fournisseurs, comme celui disponible gratuitement sur QUECHOISIR.ORG.
Janvier 2020 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
LEBONCOIN : au coin !
Le consommateur dispose d’un délai de rétractation de 14 jours dans le cadre d’un contrat conclu à distance (sur internet, par exemple). Mais si le consommateur souhaite que la prestation de services soit exécutée immédiatement, il doit en faire la demande expresse et écrite au professionnel. Il abandonne alors la possibilité de se rétracter, car il devra payer ce qui aura été exécuté.
Mais le Code de la consommation prévoit clairement que toute clause par laquelle le consommateur abandonne son droit de rétractation est nulle.
Si on n’a rien demandé, on bénéficie donc toujours de ce droit de rétractation !
Nous avons utilisé ce raisonnement pour défendre un consommateur contre les conséquences des pratiques du site LEBONCOIN.
La société LBC propose en effet à ses clients une sorte de prime, liée aux achats effectués sur la plateforme, et appelée « crédits » : ce sont des options payantes, qui permettent d’optimiser les annonces en ligne de l’annonceur, mais pas d’acheter les objets des autres annonceurs.
Monsieur T. n’avait pas bien compris cette formule, lors d’un achat auprès d’un particulier sur LEBONCOIN. Il a donc acheté par erreur pour 300 € de ces fameux « crédits ».
Après avoir compris l’inutilité pour lui de cet « avantage », il a donc voulu se rétracter pour récupérer ses 300 €.
Mais la société LBC a refusé sa rétractation : ses conditions générales de vente prévoient qu’en validant sa commande pour acheter des crédits, le consommateur accepte que LEBONCOIN commence à exécuter la prestation, et renonce de ce fait à son droit de rétractation.
C’est dans ces conditions que Monsieur T. s’est adressé à l’association, un peu dépité de se voir opposer cette clause contractuelle.
Nous avons alors démontré que la motivation présentée par LEBONCOIN comme acceptée par le client (avec les conditions générales de vente) n’était pas conforme aux dispositions du Code de la consommation. En effet, le droit de rétractation est un principe absolu, et le client ne peut y renoncer, sauf dans le cas d’une demande d’exécution immédiate. Mais cette demande doit être formelle et explicite, c’est-à-dire validée expressément avec la confirmation de commande en ligne. Elle ne peut donc résulter d’une clause noyée dans les conditions contractuelles du vendeur.
La société LBC n’apportait d’ailleurs pas la preuve d’une telle demande par le client d’encaisser immédiatement ses « crédits » : dès lors, son « achat » pour 300 € de cette « prime » bénéficiait bien de la faculté de rétractation pendant 14 jours.
Quelques jours après, LEBONCOIN a remboursé la somme de 300 €, sans pour autant reconnaitre sa responsabilité. Monsieur T. est satisfait, mais nous allons envisager une procédure plus large contre cette société, pour pratique commerciale illicite
Janvier 2020 | par Cécile PAPILLARD |
Trouver un nouveau médecin : la galère
Une de nos adhérentes témoigne : « J’habite à NANTES, quartier DOULON. Mon médecin traitant part en retraite et les deux autres praticiens du cabinet ne veulent plus prendre de nouveaux patients. J’ai appelé 4 médecins dans mon quartier : refus de m’accepter comme nouvelle patiente. Et pourtant, NANTES n’est pas qualifié de « désert médical », comme certains territoires ruraux. Que faire ? »
Une récente enquête de notre association
L’enquête menée par notre association locale en juin dernier confirme ce témoignage. Nos bénévoles ont contacté anonymement 112 médecins généralistes dans l’agglomération nantaise, pour savoir s’ils acceptaient de nouveaux patients. 43 % des médecins interrogés ont refusé, et 9 % voulaient d’abord voir le patient avant de répondre à cette demande.
Quant aux motifs évoqués par ces professionnels, 84 % déclarent avoir déjà trop de patients, quand 7 % se justifient par leur départ prochain à la retraite.
Le nombre de refus est particulièrement élevé pour la ville de Nantes, puisque sur 34 médecins interrogés, 56 % ont déclaré ne plus accepter de patients supplémentaires.
Par rapport au reste du pays, notre département se situe dans la moyenne nationale de 44 % des généralistes qui refusent les nouveaux patients. Comment s’étonner dès lors que près d’un Français sur dix n’ait pas de médecin traitant déclaré ? (10,5 % en LOIRE-ATLANTIQUE, 11,7 % dans l’agglomération nantaise).
Une menace pour l’accès aux soins
Cette situation ne va pas s’améliorer de sitôt car :
- Contrairement aux affirmations des annonces gouvernementales, la suppression du numérus clausus (encadrement du nombre d’étudiants en médecine) ne pourra porter son plein effet que dans 10 ans. En outre, cela nécessiterait d’augmenter les moyens en formation pour les nouveaux médecins (ce qui n’est pas prévu pour la faculté de médecine de Nantes).
- Les jeunes médecins ont tendance à limiter leur patientèle pour des raisons de qualité de vie (ce qui peut se comprendre). Ainsi, en Pays de la Loire, un médecin généraliste de moins de 40 ans accueille 600 patients, contre 1.000 pour un médecin plus âgé.
Ce constat est d’autant plus préoccupant que notre système de santé est organisé depuis quinze ans autour de la figure du médecin traitant, appelé à gérer l’orientation des usagers dans le parcours de soin. En conséquence, ne pas avoir de médecin traitant expose les usagers à une limitation de leurs remboursements par l’assurance maladie. Cette carence est aussi la conséquence d’un problème plus large de répartition des médecins sur le territoire. La liberté totale d’installation est dénoncée de longue date par l’UFC–Que Choisir, mais aussi par des institutions comme la Cour des Comptes ou la Direction du Trésor.
Trouver un nouveau médecin
La démarche consiste à s’adresser au Conciliateur de l’Assurance Maladie (un formulaire est en ligne sur le site AMELI).
L’association propose d’intervenir également auprès du Conseil de l’Ordre des médecins de Loire-Atlantique.
Les demandes de l’UFC-Que Choisir
- D’abord, l’UFC-Que Choisir demande l’application d’un conventionnement territorial des médecins, pour conditionner les remboursements de leurs soins à l’exercice de leur activité là où sont les besoins de la population, afin de garantir un égal accès aux soins sur tout le territoire.
- Ensuite, elle demande à la Ministre de la Santé de mettre fin à la pénalisation financière des usagers sans médecin traitant, devenue injuste dans les nombreux territoires en pénurie de médecins
- Enfin, notre association réclame d’urgence un système efficace de désignation d’un médecin traitant à chaque usager qui en fera la demande.
Janvier 2020 | par Gérard ALLARD |
Santé : cigarette électronique, danger relatif
Santé : cigarette électronique, risque relatif
Des cas de maladie pulmonaire grave chez des patients utilisateurs de cigarette électronique ont été observés aux États-Unis, mais pas ailleurs. Il s’agit surtout de jeunes, et de liquides frelatés.
Les alertes lancées à propos d’accidents pulmonaires sévères sur des sujets pratiquant le vapotage aux États-Unis, correspondent à la pneumopathie dite lipidique, ou huileuse.
La plupart des victimes ont expliqué avoir respiré en cigarette électronique de l’huile de cannabis d’autofabrication, ou achetée au marché noir. Il est vrai qu’aux États-Unis, le marché du vapotage s’est récemment développé avec des produits associés à la fête, au plaisir, ou à l’évasion plus ou moins hallucinogène.
Ces cas ne permettent donc pas de généraliser ou de certifier que la cigarette électronique présente un danger pulmonaire.
En revanche, le vapotage a permis à de nombreux fumeurs d’arrêter le tabac. Ce serait le cas de 700.000 personnes, selon une estimation de l’organisme Santé publique France.
Or, selon les médecins et addictologues qui se prononcent sur le sevrage tabagique, le risque du vapotage est relatif, en raison du manque d’études sur les effets à long terme des liquides inhalés. Mais le risque du tabac, lui, est absolu. On dispose d’études démontrant son caractère addictif, et sa responsabilité avérée dans des centaines de milliers de décès par cancer du poumon chaque année.
Ainsi, même si l’on ne peut affirmer que la cigarette électronique est sans danger, faute de recul et d’études comparables aux méfaits du tabac, son efficacité pour le sevrage du fumeur est avérée. C’est certainement, à ce jour, un moindre mal.
Janvier 2020 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Santé : microbiote pour la vie
Santé : microbiote pour la vie
Le microbiote est le nom scientifique de la flore intestinale. Mais nous avons aussi un microbiote de la bouche ou de la peau. C’est un milieu bactérien qui nous protège de maladies et infections de toutes sortes.
Le microbiote ou milieu organique, est composé de micro-organismes qui garantissent en grande partie l’état de santé général. Chaque individu a son propre microbiote, plus ou moins riche et diversifié en bactéries efficaces, contre toutes sortes d’agressions ou de déséquilibres.
L’alimentation détermine largement le microbiote intestinal. Il faut surtout manger des aliments riches en fibres, comme les fruits, les légumes secs, les céréales complètes. Une nourriture la plus variée possible, à partir de produits bruts, c’est le meilleur moyen de préserver une flore intestinale efficace pour la régulation de l’organisme.
En revanche, on peut se passer des compléments alimentaires proposés pour améliorer le microbiote. Ces produits d’automédication, comme LACTIBIANE ou PROBIOTIL sont inutiles ou dangereux. Aucune étude scientifique sérieuse n’a démontré leur efficacité. Leur publicité est une grossière tromperie.
De même, les pratiques d’hygiène conditionnent le microbiote de la peau. Le recours aux solvants, au gel antibactérien, ou à des désinfectants sévères détruisent cette protection naturelle. Il ne faut pas confondre une propreté raisonnable de la peau avec la stérilisation clinique. Il est préférable de se laver les mains le moment venu (avant les repas, en sortant des toilettes). Les chercheurs affirment aussi que le bébé qui porte les mains partout, puis à la bouche, avant 3 ans, construit son système immunitaire. En revanche, l’allaitement maternel garantit un microbiote plus riche pour l’enfant.
Janvier 2020 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |