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Le 11 mai 2020

Avec le déconfinement, aujourd’hui, il serait certainement plus judicieux d’évoquer le « jour d’après », ou le « monde d’après ». Mais je laisse en débattre les nombreux experts politiques, économiques, scientifiques, sans oublier les écologistes, les philosophes, les syndicats et les autres.
Ces débats font rage, depuis plusieurs semaines, sans oublier les règlements de compte qui s’annoncent nombreux.
Il y a ceux qui prédisent un futur radieux, où tout sera beau et bien, avec la symbiose entre la nature et l’homme, et le goût de l’Essentiel. D’autres, toujours confiants en l’homme, disent comme Albert Camus : « Au milieu des fléaux, il y a plus de choses à admirer chez l’homme que de choses à mépriser ».
Il y a aussi ceux qui certifient que ce sera pire qu’avant : égoïsmes exacerbés, peurs de l’autre, renfermement, triomphe des néolibéraux, effondrement de l’économie, crise alimentaire.
Le sujet est vaste et nous n’aurons pas assez de toute une vie pour une réponse juste et vraie. De toute façon, rien ne nous persuade que cette crise sanitaire nous fasse changer quoi que ce soit.
L’Homme restera « homme » et, comme d’habitude, ne tirera aucune leçon des « coups et blessures » de la nature et de la vie, même les plus traumatisants.
Mais parlons d’aujourd’hui, le 11 mai 2020, jour du déconfinement !
Le Premier Ministre a dit : « Le 11 mai ne sera pas le début de l’insouciance, ce sera le début de la reprise ».
Certes, pas d’insouciance, mais le droit de se réjouir de cette liberté retrouvée, même avec des masques, mais de préférence « arc-en-ciel ! » ; le droit de revoir enfin sa famille et ses amis, sans embrassades bien sûr et sans effusion (prudence oblige !) ; le droit de courir chez le coiffeur (oui, oui !) ; le droit de retrouver son fleuriste préféré et acheter des pivoines et des géraniums ; le droit de faire provision de tonnes de livres, à la médiathèque.
L’envie aussi de « tendresser » toute l’humanité et de caresser les arbres ; d’avoir une reconnaissance pour les oiseaux qui ont chanté à tue-tête, pendant toutes ces semaines ; de remercier ceux qui, via les réseaux sociaux, nous ont comblé de vidéos, de sourires, de réflexions, de revues de presse.
Mais, un fond de nostalgie persiste : quid de tous ces billets d’abonnements opéra, théâtre, concerts ? Ils se flétrissent dans nos sacs car la « culture » restera interdite un long moment. Plus de dimanche à flâner au musée, ou de « faire une toile », au KATORZA.
Un regret aussi : ne pas pouvoir fêter ce jour, avec les copains, dans un café sympa. Combien de temps encore seront fermés ces lieux de convivialité ?
Légèreté et gravité se mêlent en ce jour. Espoir et crainte, aussi.
Je viens partager ce 11 mai, avec vous ; qu’il soit, pour chacun, prémices de douceur et d’espérance et, plus que jamais, « le moment de rafraîchir notre humanisme ».
Et comme dit Nicolas Hulot, « le temps est venu », pour des lendemains qui chantent ?

Mai 2020 par Mery FAZAL CHENAY