Difficile de respecter la loi pour les fabricants de Camembert
En cette année particulière, avec le nouveau confinement depuis novembre 2020, les enquêteurs ont pourtant poursuivi leur activité, en régime spécial. Les opérations se déroulent en contacts limités, dans un périmètre proche du domicile. C’est ainsi qu’a été réalisée l’étude portant sur les camemberts d’appellation protégée, dans les supermarchés de proximité.
Contexte
Le camembert est un fromage dont l’origine remonte à la révolution française et qui tient son nom du village de Camembert, situé dans le département de l’Orne. L’appellation d’origine protégée (AOP) « Camembert de Normandie » est réservée exclusivement aux fromages au lait cru (décret du 22 novembre 2013) et comporte un cahier des charges contraignant que suivent les petits producteurs normands, défenseurs de leur appellation.
Le problème de ces producteurs vient de la confusion entretenue sur le terme « camembert », qui n’est pas réservé à la Normandie. En effet, le « camembert » est une sorte de fromage, comme le gruyère ou la tomme, qui ne sont protégés que dans leur version originale, souvent avec un nom de lieu.
L’appellation « Camembert de Normandie » est ainsi garantie aux clients par son label, apposé sur chaque boîte, et qui n’est pas propre à ce produit, mais à toutes les AOP.
Objectifs de l’enquête
Le but était de mesurer la persistance d’indications trompeuses chez les producteurs de camemberts génériques (sans appellation d’origine protégée).
Selon l’administration de la Concurrence, consommation et répression des fraudes (DGCCRF), il est interdit à ces producteurs de camembert de faire figurer sur leurs emballages des indications comme « fabriqué en Normandie », ou d’autres mentions suggérant cette région, comme « normand » ou « lait de Normandie ».
Le travail des enquêteurs était donc de vérifier, sur des boîtes de camembert sans label AOP, la présence de références à la Normandie.
Protocole
Les bénévoles de l’UFC-Que Choisir de NANTES se sont déplacés en magasin, pour y relever toutes les irrégularités susceptibles d’entretenir la confusion entre des camemberts génériques et la Normandie.
L’enquête de terrain s’est déroulée du vendredi 29 janvier au lundi 8 février 2021.
Déroulement de l’enquête
Sur l’ensemble du territoire, 487 magasins de grande distribution ont été visités, par les enquêteurs de 88 associations locales de l’UFC-Que Choisir, dans 64 départements.
Les enseignes enquêtées
La grande majorité des magasins visités relève de 5 enseignes de distributeurs : LECLERC, CARREFOUR, INTERMARCHÉ, SUPER U, et LIDL (entre 50 et 75 établissements pour chacune).
Un volume moindre de commerces ont été enquêtés chez AUCHAN, CASINO, ALDI, MONOPRIX (une trentaine pour chaque).
Conclusion
Les résultats collectés montrent que 85 % des points de vente visités proposent des camemberts génériques, dont les étiquettes font allusion à la région normande.
Les mentions trompeuses relevées sont notamment
Sur les produits les plus vendus, de LACTALIS (marques PRÉSIDENT, LANQUETOT, GRAINDORGE), « 100 % lait normand », ou « traditions de Normandie ».
Chez SAVENCIA (marque Le Rustique), » lait collecté en fermes normandes ».
Pour AUCHAN, « lait de Normandie ».
D’autres camemberts génériques ont annexé la région normande dans leur nom, comme « Le Fin Normand », « Petit Normand », ou « Le Bon Normand ».
Toutes les grandes enseignes proposent ces vrais-faux camemberts, qui cherchent à capter la réputation d’un fromage authentique, pour un produit le plus souvent très industriel.
Ainsi, en matière de camembert, l’important est d’examiner attentivement l’étiquette.l
Août 2021 | Gérard AUGOYAT |
Commerce : action de groupe contre la plateforme VINTED
L’application VINTED cartonne sur le marché de la revente d’occasion entre particuliers. Mais les pratiques commerciales de ce cet opérateur sont critiquables, selon l’association UFC-Que Choisir, qui lance une action de groupe contre la société lituanienne.
Pour chaque affaire traitée sur l’application VINTED, l’acheteur supporte une commission curieusement présentée par la plateforme.
Il s’agit d’une sorte d’assurance, puisqu’elle est désignée sous le nom de « protection acheteurs ». Elle est aussi annoncée comme facultative, mais son montant est systématiquement facturé, et n’apparaît qu’en fin de transaction.
Présenter une option en supplément, sans donner la possibilité de l’accepter ou non, c’est une tromperie. Ainsi, dans le tunnel de commande, l’acheteur n’a aucune action disponible pour choisir ou non la commission de « protection acheteur ».
En outre, le montant facturé est dissimulé jusqu’à la fin de l’opération d’achat. Il apparaît brièvement avant la validation, dans une mention illisible, et disparaît ensuite du récapitulatif de commande, qui ne comporte que le prix de l’objet et les frais de livraison.
Cette rémunération n’est pas forcément injustifiée, encore que le modèle économique de VINTED repose largement sur la publicité ciblée par l’exploitation des informations personnelles des utilisateurs.
Mais le procédé est clairement contraire aux dispositions qui s’imposent aux professionnels dans la vente en ligne. Or, VINTED n’est que commissionnaire ou courtier, mais il fournit bien une prestation payante, et doit donc en indiquer le prix, clairement et avant toute commande.
Le volume de transactions concernées est considérable, puisque VINTED est le 4ème site de commerce en ligne sur le sol français, avec plus de 15 millions de visiteurs uniques par mois.
C’est pourquoi, après une mise en demeure infructueuse, l’association de défense des consommateurs engage une action de groupe devant le Tribunal de Paris. L’enjeu est le remboursement des sommes facturées illégalement depuis 2016. Les utilisateurs concernés pourront se manifester après la décision du Tribunal sur la recevabilité de cette demande.
Août 2021 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Pratique : tirages photos et albums en ligne
L’album de photos est un objet culte dans l’histoire personnelle, le couple, ou la famille. Ce produit a beaucoup évolué avec la prise de vues numérique et les prestataires en ligne. Les Français sont de plus en plus nombreux à commander des livres de photos sur mesure, pour un prix très modeste. QUE CHOISIR a testé les meilleures formules.
L’offre de développement et de recueil des photos de famille en albums est aujourd’hui très abondante.
QUE CHOISIR a fait l’essai de ce produit sur une quinzaine de sites en France ou en Europe, avec une centaine de clichés, dans tous les formats, dont certaines images difficiles à traiter, comme les contre-jours, des yeux rouges, des résolutions faibles ou très élevées.
Dans l’ensemble, tous les albums livrés, pour moins de 50 €, sont acceptables. Mais des écarts importants sont relevés entre ces fournisseurs, dans la création, la qualité, et même la livraison.
D’abord, le processus de conception est facilité par des logiciels fournis en ligne ou téléchargeable, pour traiter les images et les mettre en ordre. Il suffit ensuite de les transférer sur le site marchand, pour effectuer la mise en page proprement dite. Cela prend du temps, pour atteindre le résultat souhaité, surtout si toute la famille veut s’y mettre. Sur ce point, l’assistant de VISTAPRINT est le plus satisfaisant, avec des rectifications et ajustements sans défauts. D’autres proposent de multiples options de filtres ou d’effets, dont les plus séduisantes sont celles de SMARTPHOTO, malgré des formules de commentaires assez limitées.
Ensuite, la livraison peut varier de 2 jours à 2 semaines, mais le délai annoncé a été respecté, et le colis bien conditionné. Les fournisseurs les plus rapides sont PIXUM, FLEXILIVRE et PHOTOBOX, et MONALBUMPHOTO le plus lent.
Enfin, la qualité est très variable, et c’est le critère le plus important. Sur ce point, MYFUJIFILM a été décevant, même si son produit n’était pas catastrophique ou inutilisable. Certaines pages se décollent, les couleurs sont jugées fades, et certains tirages moins nets que l’original. SNAPFISH et PHOTOSERVICE présentent également des défauts de reliure. Les meilleurs résultats sont ceux de PIXUM, VISTAPRINT et MYPHOTOBOOK.
Août 2021 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |