Infos pratiques
Commerce : les lunettes restent anormalement chères
Les nouvelles dispositions de remboursement complet des frais d’optique devaient profiter à tous les assurés, depuis 2019. Mais les opticiens ne jouent pas tous le jeu, contrairement aux engagements pris par les organismes professionnels.
La nouvelle réglementation dénommée « 100 % santé » prévoit la prise en charge totale du coût des lunettes, avec une gamme de produits très corrects. Ce programme s’applique aussi au marché des soins prothèses dentaires et auditives. Tout le monde fait un effort partagé pour garantir aux assurés des équipements sans reste à charge : l’assurance maladie, les vendeurs et les assurances complémentaires.
Ainsi, tous les distributeurs d’optique devraient proposer cette formule, systématiquement, et à tous leurs clients, pour leur laisser le choix. Ce n’est pourtant pas le cas, selon les constatations de l’administration de la Répression des fraudes. Plus de la moitié des opticiens n’affichent pas et n’annoncent pas l’offre dite « 100 % santé ». Certains même déconseillent ces modèles, alors que la réglementation leur impose au contraire des critères de qualité, choix et confort assez exigeants.
Le constat est d’ailleurs confirmé par l’assurance maladie, qui observe dans ses comptes que moins de 15 % des achats de lunettes s’effectuent dans la gamme sans reste-à-charge.
Ce comportement de trop nombreux professionnels pour préserver leur chiffre d’affaires se développe au détriment des consommateurs, puisque les conditions de remboursement dans les autres options ont été réduites ou limitées. Ainsi, l’assurance-maladie ne prend plus en charge qu’une paire de lunettes tous les deux ans (sauf exception médicalement justifiée). Les assureurs ont également diminué leur participation aux remboursements des achats de confort.
Aussi, les consommateurs devraient réagir, en exigeant de tout opticien l’application de la réglementation, puisqu’il vend des produits grâce aux remboursements accordés par les assureurs. Le client peut réclamer un devis dans les trois gammes de produits : modèles de base, remboursement partiel mais important, ou prix libres, donc coûteux. Ces trois options doivent être proposées par tout professionnel, à tous les assurés.
A défaut, il faut changer d’opticien, et se tourner vers les réseaux de mutuelles, qui maîtrisent les prix et respectent leurs engagements.
Janvier 2022 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |