UFC-Que Choisir de Nantes

Santé

Alimentation : avec la guerre, changements de recettes industrielles

La guerre en Ukraine a provoqué des pénuries de matières premières pour l’industrie alimentaire. Les producteurs doivent trouver des produits de remplacement. Mais les étiquettes ne sont pas pour autant modifiées. Cette anomalie pose un problème d’information, et présente aussi un risque sanitaire.
L’industrie agroalimentaire française est très dépendante du tournesol d’Ukraine et de Russie. Les éleveurs l’utilisent sous forme de tourteau pour l’alimentation du bétail. Les fabricants l’incorporent en lécithine dans un grand nombre de leurs productions. 80 % de nos importations de sous-produits du tournesol provenaient des deux pays en guerre.
Ainsi, leurs fournisseurs doivent trouver des solutions de remplacement, dans l’urgence. Elles se trouvent dans le soja et le colza, par exemple. Mais les emballages, commandés avec plusieurs mois d’avance, ne seront pas modifiés dès l’application des nouvelles recettes.
Les produits concernés sont très nombreux :
  • Margarines et huiles à base de tournesol.
  • Aliments cuits ou panés à l’huile, comme les chips et les poissons.
  • Gâteaux secs et plats préparés avec de l’huile de tournesol.
Les conséquences portent sur la conformité de l’étiquetage, la présence d’OGM dans les produits de remplacement, et les risques d’allergie au soja comme au colza.
La Direction générale de la concurrence, consommation et répression des fraudes (DGCCRF) est alertée :
  • Une information des clients pourrait être imposée aux magasins, à l’approche des rayons alimentaires, précisant les modifications de recettes et leurs conséquences éventuelles.
  • Des dérogations temporaires ont été prononcées pour des appellations contrôlées comme LABEL ROUGE et bio, qui doivent être sans OGM.
  • Le risque allergène, plus préoccupant, devrait faire l’objet d’un étiquetage complémentaire sur chaque emballage. C’est le cas pour les biscuits et chocolats.

Mai 2022 par l’UFC-Que Choisir de Nantes