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Santé

Santé : des vieux remèdes indésirables

Des médicaments sont régulièrement retirés du marché, faute d’efficacité scientifiquement confirmée. La pratique médicale a disqualifié aussi certains remèdes, largement prescrits autrefois. Quelques exemples de ces revirements peuvent faire sourire. D’autres relèvent des scandales pharmaceutiques, souvent révélés trop tard, après de nombreuses victimes.
L’huile de foie de morue a été un cauchemar de l’enfance, pour des générations du siècle dernier. C’était à l’époque le seul moyen connu d’apport en vitamine D. On a découvert depuis des compléments spécifiques, et les bienfaits du soleil ou des fruits secs. L’un des problèmes posés par l’huile de foie de morue est sa forte teneur en vitamine A, nocive à haute dose.
Le flacon d’éther figurait dans toutes les armoires à pharmacie d’autrefois. Il était couramment utilisé comme solvant sur les traces de pansements. On croyait à tort qu’il était antiseptique. Il n’est plus en vente libre, car le respirer constitue un danger pour les poumons.
La poudre de talc a été durablement la solution pour garantir la peau du bébé au sec, et empêcher l’irritation. Là encore, le risque d’inhalation de ce produit potentiellement toxique a précipité son remplacement par des cosmétiques adaptés aux soins des petits.
L’histoire du médicament montre par ailleurs que les erreurs de laboratoires restent trop longtemps méconnues. Certains produits sont retirés du marché en raison de leur efficacité médiocre, selon des études scientifiques concurrentes de celles des industriels. D’autres se révèlent contre-indiqués par leurs effets secondaires. Ce fut le cas du GLIFANAN, un antidouleur suspendu en 1992.
Mais de véritables poisons aux noms de DÉPAKINE, DISTILBÈNE, ou MÉDIATOR, ont causé de graves dommages pour d’innombrables victimes. Ces affaires ont montré trop souvent des pratiques commerciales inacceptables, des conflits d’intérêts occultés chez les experts, une lenteur anormale des organismes de pharmacovigilance.
Depuis 2012, la revue PRESCRIRE publie tous les ans une liste de médicaments inutiles, ou même dangereux. Son édition 2022 en compte encore 89. Ce sont autant de produits dont le retrait prendra plusieurs années. Il faut attendre que les études scientifiques s’accumulent, que les autorités françaises et européennes s’accordent. Les pouvoirs publics prennent alors tardivement les décisions qui s’imposaient depuis déjà trop longtemps.

Juin 2022 par l’UFC-Que Choisir de Nantes