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Commerce : le gouvernement s’attaque vraiment aux prix

Les mesures prises jusqu’ici pour limiter les hausses de prix des produits alimentaires ont été peu efficaces. Le gouvernement a voulu marquer sa volonté d’aller plus loin. L’avenir dira s’il s’agit de communication ou de véritable contrainte.
Les ministres concernés ont convoqué fin août les représentants de l’industrie et du commerce pour exiger de sérieuses mesures de réduction des prix, et dénoncer quelques dérives récentes.
La précédente formule, dite du « trimestre anti-inflation« , laissait aux professionnels toute latitude pour calmer la fièvre des hausses dans les achats du quotidien. Le résultat a été plutôt un florilège de publicités tapageuses ou de promotions en trompe-l’œil. En effet, les consommateurs n’ont pas perçu de réelle accalmie, et les chiffres officiels sont restés alarmants.
Selon le ministre lui-même, « quelques prix ont baissé, mais pas beaucoup« . Il est allé jusqu’à désigner les plus mauvais élèves. Par exemple, de grandes marques comme NESTLÉ, UNILEVER ou PEPSI n’ont pas fait suffisamment d’efforts. Aussi, les distributeurs n’ont pas répercuté des réductions de prix, comme celles de DANONE ou LESIEUR.
Bruno LE MAIRE et Olivia GRÉGOIRE ont donc voulu se montrer nettement plus exigeants avec les deux filières concernées : les industriels fournisseurs et les enseignes de grands magasins.
Les engagements pris par les professionnels après cette conférence ne sont pas vraiment convaincants. Ils ont promis ainsi de doubler le nombre de produits qui ne vont pas augmenter, ou même baisser. Mais tout dépend des articles choisis : s’ils ne sont pas très utiles au quotidien, ou pas fréquemment achetés, l’effet sur le budget des ménages sera faible.
Le ministre a exigé aussi une véritable et immédiate répercussion en rayon lorsque le fournisseur réduit ses tarifs. On verra si les contrôles de l’administration confirmeront cette autre obligation.

October 2023 par Hervé LE BORGNE