Santé
PROBLEMES D’ACCES AUX SOINS EN LOIRE-ATLANTIQUE : Les associations UFC-Que Choisir de NANTES et SAINT-NAZAIRE passent à l’action
L’UFC-Que Choisir en LOIRE-ATLANTIQUE rend publics les chiffres affolants de la désertification médicale qui frappe notre département, révélée par l’actualisation de la carte de la fracture sanitaire. Face à l’inaction coupable du gouvernement, notre fédération l’attaque aujourd’hui devant le Conseil d’État. L’UFC-Que Choisir soutient cette démarche et invite les habitants de LOIRE-ATLANTIQUE à également la soutenir en signant et en partageant massivement la pétition « Accès soins – J’accuse l’État » dans le cadre de la campagne #MaSanteNattendPlus.
Un accès territorial aux soins dégradé dans notre département
L’accès géographique à la médecine de ville reste dégradé en LOIRE-ATLANTIQUE. Notre analyse montre en effet que 4,3 % des habitants du département résident dans un désert médical(1) pour l’ophtalmologie, et que 30 % des femmes et 42 % des enfants qui y habitent sont respectivement dans un désert médical gynécologique et pédiatrique.
Bien que les déserts médicaux soient moins répandus pour les généralistes (0,6 % de la population départementale), la situation reste tout de même tendue pour 14 % des usagers du département qui ont d’importantes difficultés(2) pour accéder à ce pilier du parcours de soins(3).
Avec la dimension économique, les déserts médicaux s’étendent dramatiquement
En combinant la dimension géographique et financière de l’accès aux soins, c’est-à-dire en ne prenant en compte que l’accès à des médecins ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires, la situation se détériore très fortement en ce qui concerne l’accès aux spécialistes. Les déserts médicaux se retrouvent alors aussi bien les zones urbaines que les zones rurales de notre département.
En LOIRE-ATLANTIQUE, ce sont ainsi 64 % des femmes qui résident dans un désert médical pour les gynécologues, 76 % des enfants qui sont dans un désert médical pour les pédiatres, et 35 % des personnes qui vivent dans une commune où trouver un ophtalmologue respectant le tarif de la sécurité sociale relève de la gageure.
Obtenir un rendez-vous médical est souvent impossible
Pour illustrer les conséquences concrètes des difficultés d’accès aux soins, les bénévoles des associations locales de l’UFC-Que Choisir, dont ceux de NANTES et SAINT-NAZAIRE, ont contacté anonymement 2 642 médecins généralistes présents dans 70 départements pour savoir s’ils acceptaient de les suivre en tant que médecin traitant.
Alors qu’au niveau du pays dans 51,5 % des cas les médecins ont refusé la demande de nos bénévoles, à l’échelle de notre région ce pourcentage se monte à 63 %, un chiffre en hausse par rapport à une enquête identique que nous avions réalisée il y a 4 ans (52 %).
Également, 761 ophtalmologues présents dans 65 départements ont été contactés afin de leur demander s’il était possible d’obtenir un rendez-vous pour une visite de contrôle, en tant que nouveau patient. Dans 25 % des cas, les professionnels interrogés dans notre région ont refusé de planifier un rendez-vous (contre 28 % à l’échelle nationale).
Quant aux délais d’attente constatés quand il est possible d’avoir un rendez-vous, ils sont extrêmement importants : dans notre région, dans 28 % des cas, il faut attendre entre 1 et 3 mois, et dans 39 % des cas ils sont supérieurs à 3 mois.
Avec la campagne #MaSanteNattendPlus, notre association mobilise les consommateurs de LOIRE-ATLANTIQUE
Devant l’urgence à mettre fin aux inégalités territoriales sur l’accès aux soins et refusant d’assister plus longtemps à l’immobilisme du gouvernement qui refuse de prendre les mesures courageuses de nature à résorber la fracture sanitaire (régulation de l’installation des médecins et fin des dépassements d’honoraires incontrôlés), la fédération UFC-Que Choisir dépose ce jour un recours devant le Conseil d’État pour que la plus haute autorité administrative du pays constate et sanctionne l’inaction du gouvernement, mais également qu’elle l’enjoigne à prendre sans délai les mesures courageuses permettant de résorber la fracture sanitaire.
Les associations ’UFC-Que Choisir de NANTES et SAINT-NAZAIRE soutiennent ce recours et appellent l’ensemble des habitants de LOIRE-ATLANTIQUE à en faire autant en signant et partageant massivement la pétition nationale « Accès soins – J’accuse l’État ».
Nous invitons également les habitants du département à consulter la carte interactive gratuite sur l’état de l’accès aux soins dans leurs communes.
Enfin, notre association lance une action de terrain dans le cadre de la campagne #MaSanteNattendPlus. Elle est présente aujourd’hui boulevard Gaëtan Rondeau, devant la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM 44) pour sensibiliser et mobiliser les habitants de notre département contre les déserts médicaux auxquels ils sont confrontés.
Nous étions sur Télénantes pour débattre sur le sujet avec Fabienne Yvon, déléguée nationale du syndicat MG France :
Vous pouvez consulter :
- la motion déposée au directeur de la Caisse d’assurance maladie de notre département ici : Motion CPAM 21 nov 2023
- les explications sur nos demandes ici : Commentaires Fracture sanitaire
(1) Un désert médical est caractérisé ici par une accessibilité médicale au moins 60 % inférieure à la moyenne nationale.
(2) Un accès difficile est caractérisé ici par une accessibilité médicale au moins 30 % inférieure à la moyenne nationale.
(3) Précisons que depuis 2021, en LOIRE-ATLANTIQUE l’accès territorial à un généraliste s’est dégradé pour 22 % de la population.
November 2023 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |