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Automobile : triche générale sur les consommations de carburant
Les consommations de carburant annoncées par les constructeurs d’automobiles sont toujours optimistes, et bien inférieures à la réalité. C’est vrai depuis longtemps, mais le protocole réglementaire a été modifié en 2018, et la Commission européenne a voulu mesurer les progrès. Malheureusement, rien n’a changé.
Le protocole de mesure des consommations de carburant des automobiles qui était en vigueur jusqu’en 2018 faisait l’objet de vives critiques. Ses allures de roulage sur tapis avaient peu de rapport avec les conditions réelles de conduite. La nouvelle formule, depuis 2018, impose des accélérations franches, et des vitesses de croisière correspondant aux limites fixées dans la plupart des pays européens.
Pour vérifier la fiabilité de cette homologation, la Commission européenne a consulté les données enregistrées dans près d’un million de véhicules neufs, vendus en 2021. Cet échantillon représente 10 % du marché, mais il a été considéré comme significatif pour effectuer cette mesure.
L’étude consistait donc à comparer les volumes de carburant annoncés par les constructeurs avec ceux constatés dans les voitures.
Les résultats montrent que ces essais de laboratoire, sur rouleaux, restent encore éloignés de la réalité. La moyenne des écarts observés est de 23 % avec l’essence et de 18 % en diesel. Mais certains constructeurs sont très mauvais élèves, notamment tous les modèles du groupe RENAULT-NISSAN.
Il y a des raisons objectives pour expliquer une consommation simulée plus économe. Ainsi, la climatisation n’est pas activée, la température est constante et modérée, et le poids moyen des véhicules en circulation est généralement supérieur à celui déclaré pour l’homologation.
Enfin, cette étude montre que les moteurs hybrides (rechargeables ou non) sont invraisemblablement avantagés par le nouveau protocole. Leur consommation réelle peut être plus de 100 fois supérieure à celle annoncée.
June 2024 | par Hervé LE BORGNE |