UFC-Que Choisir de Nantes

On a gagné en justice : MISTER TOITURE condamné : on peut faire annuler un contrat signé en foire

Pour une commande passée dans une foire ou un salon, le client ne peut pas se rétracter dans les jours qui suivent. Mais tout n’est pas perdu pour autant : il existe plusieurs moyens pour faire annuler purement et simplement ces engagements souvent ruineux et souscrits sous pression.
De nombreux clients se laissent tenter par un commercial entreprenant, alors que le « prix foire » est une grossière tromperie (c’est toujours plus cher qu’en magasin, compte tenu des frais de location du stand), et que les produits ou travaux présentés se révèlent inadaptés, ou de mauvaise qualité.
Nous constatons une augmentation spectaculaire de ces dossiers après la foire de printemps à Nantes, par exemple. Nous avons donc recherché et développé des arguments pour sauver la mise, lorsque c’est encore possible :
· D’abord, la validité du contrat : l’absence de rétractation doit être mentionnée clairement sur le document signé par le client, pour éviter tout malentendu. A défaut, le contrat est annulable, au besoin en justice, pour défaut de consentement éclairé (articles 1112-1 et 1130 du Code civil).
· Ensuite, la régularité de la commande : des meubles de cuisine sur mesures, des travaux immobiliers de surface (toiture, façade, combles) ne peuvent valablement faire l’objet d’un contrat valide au sens du Code civil. En effet, ces prestations nécessitent une prise de cotes sur place, et sous la responsabilité du professionnel lui-même (le plan même technique présenté par le client ne peut dispenser l’entrepreneur de cette responsabilité). Le prix dépend en effet des dimensions du logement, et les mentions d’un devis doivent être conformes aux volumes réels pour engager valablement le client.
· Enfin, la conformité des travaux : foire ou pas, un chantier mal fait peut justifier par sa gravité le remboursement du prix sans autre contrepartie. Le jugement commenté ici en est l’illustration.
La société MISTER TOITURE NANTES NORD avait convaincu un couple de nos adhérents de commander à la foire de Nantes l’isolation des combles et des murs extérieurs de leur maison. Le prix de 42 274 € comportait un acompte de 163 €, payé le jour même. Une partie des travaux a été réalisée, et la facture de 6 489 € payée en presque totalité. Mais les choses se sont manifestement envenimées par la suite. L’entreprise a réussi à faire signer au domicile un nouveau contrat pour l’achèvement du programme. Les clients ont invoqué la nullité de ce démarchage d’une part, et la mauvaise qualité de l’isolation déjà effectuée d’autre part.
L’annulation du démarchage était acquise à l’amiable, mais le professionnel refusait d’admettre que ses travaux n’étaient pas conformes.
A ce stade, une expertise était donc nécessaire, compte tenu de la contestation, qui ne portait pas seulement sur les mesures réelles, mais aussi et surtout sur les malfaçons (condensation et humidité).
Le juge a retenu le rapport de l’expert, non contesté par MISTER TOITURE. Il souligne alors la gravité des manquements : défauts de mise en œuvre, non-respect des règles de l’art, superficie facturée supérieure à celle mesurée, épaisseur de l’isolant très inférieure à celle commandée… Le tribunal considère que ces anomalies « sont suffisamment graves pour justifier la résolution du contrat ». Mais il n’est ni possible ni réaliste de restituer les matériaux incorporés : les clients sont donc dispensés de contrepartie, alors que l’entreprise est condamnée au remboursement intégral du prix.
Jugement du tribunal judiciaire de Nantes du 7 juin 2024 (N° 24-00636)

January 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
31 janvier 2025

Automobile – Arnaque au stage de récupération de points

Les stages assurés par des organismes officiels pour récupérer des points en permis de conduire sont proposés par des intermédiaires qui, eux, sont peu contrôlés. Les escroqueries sont de plus en plus nombreuses.
Après une infraction au Code de la route, des automobilistes cherchent à récupérer leurs points en suivant une formation dispensée sous le contrôle du ministère de l’Intérieur. Mais les centres agréés sous-traitent la fonction administrative, sans contrôle de l’administration.
L’État délègue à des sociétés agréées les stages de sensibilisation qui permettent de récupérer des points avant le terme du délai légal. Mais si leurs conditions d’exercice sont strictes, les contrôles sont rares. En effet, ce sont les inspecteurs chargés de la délivrance du permis de conduire qui sont seuls préposés à ces vérifications, alors que leur priorité est d’assurer le nombre de places pour faire passer l’examen.
En outre, ces organismes confient la gestion des sessions (informations, inscriptions, encaissements) à des courtiers. Aucune habilitation n’est exigée pour les plateformes de commercialisation, qui se disputent un marché très lucratif.
Ainsi, le site « Permislib.fr » a été fermé par les services de répression des fraudes récemment. Cette plateforme utilisait un signe officiel sans autorisation, et n’était mandatée par aucun organisateur habilité pour des sessions de rattrapage. La société encaissait le prix sans inscription effective, puis reportait ou annulait sans motif réel. Ce cas n’est pas isolé.

January 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
28 janvier 2025

Alimentation – Reprise des titres restaurants pour les achats alimentaires

La loi dite « pouvoir d’achat » de 2022 autorisait l’usage de titres restaurants pour les achats alimentaires en magasins. Cette mesure provisoire avait pris fin au 1er janvier, mais elle vient d’être reconduite.
Le ticket restaurant est un avantage pour les salariés qui en bénéficient : l’employeur prend en charge leurs frais de repas à l’extérieur de l’entreprise pendant les horaires de travail.
Ces titres sont utilisables dans tout établissement de restauration rapide ou snacking, comme les boulangeries, mais aussi en magasin pour les plats préparés comme les sandwichs ou salades. Pour faire face à l’inflation, une mesure provisoire avait étendu leur usage jusqu’à fin 2024. D’une part, au paiement de tout achat alimentaire (même de produit brut, comme le riz, la viande, les légumes frais). D’autre part, avec une augmentation du plafond de 19 à 25 €.
La reconduction de cette mesure, paralysée par la crise gouvernementale, vient d’être votée.
Mais c’est une vaste réforme du système que le gouvernement et les parlementaires voudraient engager :
  • Les usages alimentaires ont bien changé : on ne s’assoit plus forcément dans un vrai restaurant pour déjeuner.
  • Le télétravail ne doit pas priver les salariés de cet avantage.
  • Les titres en papier sont dépassés par les solutions numériques.
En effet, ce moyen de paiement très intéressant pour plus de 5 millions de bénéficiaires pose quelques problèmes :
  • La technologie est en pleine mutation : les cartes magnétiques ou applications remplacent les chèques.
  • La concurrence fait rage entre les émetteurs historiques et les nouveaux opérateurs.
  • Les professionnels de la restauration voient leur part de marché absorbé par la grande distribution.

January 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
24 janvier 2025

Sensibilisation au gaz RADON

Respirez-vous du radon dans votre maison ? Le Radon c’est quoi ?
Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui se trouve naturellement dans le sol et les roches. Il peut s’infiltrer dans les bâtiments et constituer un risque pour la santé s’il est inhalé en grande quantité.
Reconnu cancérigène pulmonaire pour l’homme depuis 1987, il constitue en France la principale source d’exposition aux rayonnements ionisants et le second facteur de risque de cancer du poumon après le tabagisme.
Contre le radon 1 solution = mesurons !
Le radon se trouve dans les sous-sols granitiques et vous le savez, ils sont nombreux dans notre département. Pour identifier ce gaz et se prémunir de ses dangers, l’UFC-Que Choisir sensibilise les habitants et distribue des dosimètres chaque année.
Dans le cadre de la campagne de sensibilisation au gaz RADON menée depuis 10 ans par l’UFC-Que Choisir de Nantes, les adhérents intéressés peuvent demander à recevoir un dosimètre pour mesurer le niveau de RADON dans leur habitation.

Voici les dates et lieux des prochaines distributions : 

  • Réunion d’information le mardi 4 février à 18h30, siège de Pornic agglo Pays de Retz à Pornic.
  • Ateliers Qualité de l’air intérieur et Radon (sur inscription) : mardi 25 février, de 18h30 à 20h, à Villeneuve-en-Retz.
  • Permanence de distribution des dosimètres : mercredi 26 février, de 14h à 17h, siège de Pornic agglo Pays de Retz, à Pornic.
  • Ateliers Qualité de l’air intérieur et Radon (sur inscription) : mardi 4 mars, de 18h30 à 20h, à La Bernerie-en-Retz.
  • Permanence de distribution de dosimètres : mercredi 5 mars de 16h à 19h Salle du Cercle Olivier de Clisson 1 place Jacques Demy, Clisson.
Si vous êtes intéressé et que vous ne pouvez pas vous rendre à l’une de ces réunions, vous pouvez faire votre demande rapidement. Les dosimètres doivent être distribués avant le 28 février 2025. Cette demande est à faire par mail à l’adresse contact@nantes.ufcquechoisir.fr
Les demandeurs seront contactés par Bruno LE LAY avant l’envoi du dosimètre pour valider l’éligibilité de l’habitation et recevoir les explications nécessaires à sa mise en place.

January 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
23 janvier 2025

Point actu février : Changer de complémentaire santé, cela peut être intéressant !

L’UFC-Que Choisir de NANTES vous propose un nouveau Point Actu le mardi 4 février à 10h30 pour faire le point sur le choix d’une complémentaire santé.
Depuis plusieurs années désormais, notre juriste experte en assurance, Liliane BLIN, publie un comparatif des mutuelles. Vous pouvez retrouver le dernier comparatif directement en ligne (tarifs 2024).
Tout récemment, nous avons mis à jour ce comparatif en y intégrant la mutuelle MBA. En effet, cette mutuelle propose un contrat de type « Commune » pour les villes de Nantes, Saint-Herblain et Saint-Sébastien-sur-Loire. C’est pourquoi Liliane BLIN a pris contact avec l’agence nantaise pour offrir un contrat semblable aux adhérents de notre association qui résident en dehors de ces communes. Après une rencontre, un de type « Associations » a été négocié et il peut vous intéresser.
Par ailleurs, les tarifs ont évolué pour la plupart au 1er janvier 2025 : c’est l’occasion de se pencher sur son contrat.
Nous vous proposons alors d’échanger ensemble sur les formules proposées par les différentes mutuelles retenues dans notre comparatif, suivant leurs garanties et tarifs applicables pour l’année 2025.
Pour cela, nous vous invitons à vous inscrire gratuitement par mail à contact@nantes.ufcquechoisir.fr ou au 09 53 75 15 94 -07 68 03 54 74 (du lundi au vendredi, de 9h à 12h et de 14h à 18h).
Cette réunion d’information et d’échanges se déroulera dans la salle de l’accueil de loisirs ACCOORD Le Martray située 8 allée Maud Mannoni (à deux pas du local), votre inscription vous sera confirmée par email quelques jours avant le 4 février.

January 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
21 janvier 2025

Santé – Publicités alimentaires, toujours non réglementées

La promotion de friandises et plats préparés augmente le phénomène d’obésité, en particulier chez les enfants. Les professionnels du secteur ont obtenu de signer une charte de bonne conduite, pour éviter l’interdiction de ce matraquage publicitaire.
Les publicités pour des aliments trop gras ou trop sucrés prolifèrent à la télévision, sur internet et les applications pour mobiles. Il a été démontré pourtant que cette industrie favorise le développement de l’obésité en France.
L’UFC-Que Choisir et d’autres organismes préoccupés par la santé des enfants, alertent régulièrement les pouvoirs publics sur la nécessité de réguler ou supprimer ces promotions.
Mais une fois de plus, les professionnels ont exercé une pression plus forte, pour éviter des restrictions ou une interdiction légale. Ils ont obtenu de remplacer la loi par un engagement volontaire, sous la forme d’une charte dont l’application est contrôlée par l’Autorité des communications (ARCOM). Les industriels de l’agroalimentaire, les chaînes de radio et télé, les agences de publicité, les réseaux sociaux et même des syndicats d’influenceurs sont signataires.
Cette formule n’est pas la première, et les précédentes ont montré plusieurs fois leur inefficacité. Il s’agit de propagande sans critères chiffrés. Ainsi, plus d’une annonce sur deux vante un aliment de score D ou E sur le plan nutritionnel dans le principal créneau regardé par les enfants à la télévision.
L’Angleterre est beaucoup plus volontariste, et depuis longtemps. Les préparations trop grasses, salées ou sucrées ne peuvent pas être mises en avant dans les rayons, en tête de gondole, près des caisses ou même des files d’attente. Il est prévu d’étendre l’interdiction de la publicité pour les aliments de mauvaise qualité nutritionnelle jusqu’à 21 h à la télévision.

January 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
20 janvier 2025

Internet – Encore trop de traçage illégal sur le web

Selon la règlementation européenne sur les données personnelles, c’est à l’internaute de décider des options qu’il accepte ou non. Plusieurs plateformes ont été sanctionnées pour n’avoir pas respecté ce principe.
En Europe, tous les sites doivent proposer dès leur page d’accueil une bannière affichant les options fixées par la loi, pour accepter ou refuser le pistage.
La Commission nationale informatique et libertés (CNIL) contrôle le respect des règles applicables sur le web, et peut sanctionner lourdement les infractions.
Il ne faut donc pas hésiter à signaler des pratiques qui détournent ou empêchent le consentement des internautes au traçage de leur navigation.
Mais des éditeurs mettent en avant les choix qui les arrangent, ou utilisent des procédés d’influence du comportement.
La CNIL a ainsi mis en demeure plusieurs opérateurs français ou européens, après signalement en ligne par des utilisateurs agacés.
Leurs bannières étaient trompeuses, car si la loi n’impose pas une manière particulière de recueillir le consentement du visiteur, les présentations doivent lui permettre de décider clairement et facilement.
Selon la règlementation, refuser le pistage doit être aussi simple que de le tolérer. Parmi les pratiques non conformes, l’autorité a relevé des disparités d’apparence énormes et injustifiées entre les options d’acceptation et de refus. Elle sanctionne également le bouton de refus qui se confond avec les mentions d’informations, ou encore des formules incompréhensibles, comme « Je décline les finalités non essentielles« , au lieu de « Refuser » ou « Continuer sans accepter« .

January 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
20 janvier 2025

Mardi 21 janvier à 16h30 : le rendez-vous des Haubans sur l’énergie

L’UFC-Que Choisir de NANTES vous donne rendez-vous à la Maison des Haubans, mardi 21 janvier à partir de 16h30 pour échanger sur la fourniture de gaz et d’électricité : l’énergie, ça s’économise ?
Avec l’Eco’appart et l’APIB (Agir pour l’intégration bancaire), nous serons présents à la maison de quartier des Haubans pour le rendez-vous mensuel thématique : ce mois-ci, nous échangerons sur la fourniture d’énergie pour son logement.
Venez nous rencontrer pour :
– Choisir votre fournisseur d’énergie, comprendre les différentes offres, changer facilement de fournisseur d’énergie
– Comprendre sa facture d’énergie et le vocabulaire, comparer sa facture avec la consommation moyenne française
– Comprendre pourquoi mensualiser sa facture d’énergie
– Tester vos connaissances sur l’énergie, échanger sur les usages et les éco-équipements adaptés

January 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
17 janvier 2025

Transports – Fin des aides publiques pour l’achat de vélo

La subvention versée par l’État pour l’achat d’un vélo devait durer jusqu’en 2027, mais elle prend fin dès le 14 février 2025, sans doute définitivement compte tenu du budget national.
Le bonus vélo était réservé aux revenus modestes, ou sans condition de ressources aux personnes en situation de handicap.
Il permettait d’obtenir entre 1 500 € et 3 000 € par personne, selon la situation des demandeurs. Les habitants dans une zone à faible émission (ZFE) pouvaient aussi prétendre à une rallonge du même montant pour le remplacement d’une voiture par une bicyclette.
Cette mesure, pérennisée en février 2024, et normalement prévue jusqu’en 2027, a été supprimée à partir de février 2025 par un nouveau décret du gouvernement démissionnaire en novembre dernier.
Il reste des aides financières proposées par des collectivités locales : il faut se renseigner directement auprès des commerçants, qui sont les mieux informés.
Les montants sont variables, et assez modestes (plafond de 200 € pour la région Pays de la Loire). Ils dépendent souvent du type de véhicule, avec un maximum pour les modèles cargo, par exemple.
Il est aussi possible de financer l’achat d’un vélo électrique neuf avec l’épargne salariale avant le délai habituel de 5 ans. C’est l’un des nouveaux cas de déblocage anticipé introduit dans ce dispositif en juillet 2024.

January 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
16 janvier 2025

On a gagné en justice : RÉNOSTYL encore condamné : mensonges et intimidations n’ont pas payé

L’entreprise RÉNOSTYL établie à Basse-Goulaine est bien connue pour ses pratiques commerciales en démarchage et ses chantiers calamiteux : les chroniques de notre association en témoignent régulièrement. Dans la présente affaire, l’intérêt pour les consommateurs est d’illustrer plusieurs règles qui les protègent en cas de commande avec crédit.
Notre adhérente AP. avait été démarchée à son domicile pour rénover sa toiture. Le prix de 12 900 € était financé par un un acompte immédiat de 200 €, et le solde avec un crédit FINANCO. Suite au passage du métreur pour prendre les dimensions exactes, le commercial a dû revenir un mois plus tard pour faire signer un nouveau contrat, au prix de 17 900 €, avec donc une autre offre de prêt pour le solde, majoré de 5 000 €.
La cliente aurait dû se méfier de cet amateurisme, mais son chèque remis la première fois était déjà encaissé : du banditisme amateur, en somme.
Il s’en est suivi un invraisemblable enchaînement à propos de l’exécution des travaux, prévus pour fin juillet sur les deux bons de commande. L’entreprise annonçait un mois après cette date qu’elle était contrainte de reporter de « fin août à fin décembre ». La cliente a perdu patience et annulé l’affaire en réclamant le remboursement de l’avance versée. Mais RÉNOSTYL, qui ne recule devant rien, a prétendu par courrier d’avocat que les travaux avaient bien été fixés au 31 août, joignant à l’appui de ce mensonge une copie sur laquelle le 7 était grossièrement maquillé en 8. Pourtant, l’exemplaire de Madame AP. prévalait évidemment contre cet artifice : du banditisme bricolé, toujours.
Lorsqu’elle a soumis cette situation à l’association, nous avons cherché un moyen plus radical pour faire annuler la commande avec crédit. C’est en général assez facile, en raison de l’irrégularité congénitale des formulaires de démarchage RÉNOSTYL, que nous connaissons bien. Mais dans cette histoire, il y avait mieux et plus efficace.
En effet, l’offre de prêt acceptée par la cliente n’avait pas été confirmée dans les 7 jours par FINANCO, comme l’exige la loi (article L 312-24 du Code de la consommation). Si le client ne maintient pas ensuite son accord pour l’exécution du contrat, le crédit est caduc et la commande qu’il finance est nulle.
Nous avions pris soin d’expliquer ce raisonnement à l’adversaire, et réclamé le remboursement de 200 €. Mais notre adhérente préférait s’en tenir là, sans engager de procès.
C’est finalement l’inénarrable société RÉNOSTYL et ses bras cassés qui ont voulu terroriser leur victime, ignorer la loi, et braver la réputation de notre association. Madame AP. a été assignée en justice pour paiement de la pénalité prévue en cas de rupture injustifiée, soit 4 881 €, ainsi qu’une indemnité de 100 € pour « exécution déloyale ».
Cette démarche s’est révélée une mauvaise idée : le banditisme a ses limites, devant la justice.
Nous avons préparé le dossier en défense et notre adhérente s’est présentée seule au tribunal, face à l’avocat de l’entreprise, mais bien armée par nos explications et encouragements.
Dans sa décision, le magistrat ne s’encombre pas des péripéties sur le délai des travaux, ni sur la validité du refus de la cliente. Il constate simplement, comme nous l’avions suggéré à titre principal, que FINANCO n’avait pas transmis dans le délai de 7 jours sa décision d’accorder le crédit. Cette condition est pourtant formellement exigée par la loi, et la conséquence est mécaniquement une double annulation des deux contrats (le juge n’a pas le choix). L’avocat s’appuyait pourtant sur un courrier RÉNOSTYL à sa cliente, affirmant que « un financement de 17 700 € est accepté par l’organisme » (autre procédé de trucage pitoyable) : cette manœuvre minable est écartée en deux lignes.
C’est ainsi que Madame AP. a récupéré ses 200 €, ainsi que 500 € (le maximum demandé) pour ses frais et déplacements.
Ce qu’il faut retenir de cette lamentable affaire : lorsqu’une commande ou un devis est financé par un prêt mentionné au contrat, l’organisme de crédit doit confirmer son accord dans les 7 jours de la signature de son offre par l’emprunteur. A défaut, celui-ci peut ensuite faire annuler toute l’opération, en particulier si le délai de rétractation est dépassé, mais avant toute exécution des travaux.
Jugement du tribunal judiciaire de Nantes du 16 février 2024 (N° 23-2660).

January 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
14 janvier 2025