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Notre enquête : Interactions médicamenteuses, liaisons dangereuses
Utiles, indispensables, voire vitaux, pas automatiques comme nous disait le slogan concernant certains d’entre eux, les médicaments sont là pour nous soigner et nous aider à recouvrer une meilleure santé. Hélas, les composés actifs qui entrent dans leurs formulations ne font parfois pas bon ménage entre eux. Il faut donc faire attention, lorsque l’on doit prendre plusieurs spécialités pharmaceutiques, à vérifier les éventuelles interactions médicamenteuses. Les médecins et pharmaciens sont normalement là pour veiller au grain, mais lorsque l’ordonnance contient beaucoup de produits, c’est là que leurs effets combinés peuvent échapper à leur vigilance.
L’UFC-Que Choisir s’est intéressée à ce sujet afin de faire un état des lieux des prescriptions médicales. Pour ce faire, un appel aux adhérents des associations locales a été réalisé.
L’échantillon :
Les volontaires devaient faire parvenir une ordonnance anonymisée de moins d’un an et répondre à un questionnaire simple (date de l’ordonnance, type de médecin consulté, prescriptions, âge et sexe). Les ordonnances contenant au minimum 5 spécialités ont été analysées, soit 375 documents.
Le panel des bénévoles comporte (à parts presque égales) des hommes (56 %) et des femmes (44 %). L’âge moyen des participants est de 71 ans (l’écart est de 4 à 100 ans). Ce sont principalement des généralistes qui ont établi les ordonnances (87 % des documents reçus).
Le protocole :
Afin d’analyser les interactions entre spécialités pharmaceutiques, l’onglet « analyse d’ordonnance » du site VIDAL.fr a été utilisé. Les interactions ont été classées en quatre types de risques : « à prendre en compte », « précaution d’emploi », « déconseillé », « contre-indiqué ».
Les résultats :
L’analyse a montré que 30 % des ordonnances ne comportaient aucune interaction entre les médicaments prescrits, 37 % présentent entre une et deux interactions, 28 % de 3 à 10 interactions et 5 % plus de 10 interactions. Ces chiffres peuvent sembler affolants, mais la distribution dans les catégories de risques permet de les nuancer. En effet, la majorité des alertes correspondent en réalité à une recommandation de « précaution d’emploi » (53 %) ou « à prendre en compte » (40 %). Une faible proportion relève de la classe « déconseillé » (14 %). Plus rares encore sont les cas rangés dans la mention « contre-indiqué » (0,3 %).
Le plus souvent, les médecins n’ont pas émis de mise en garde particulière par rapport aux spécialités prescrites. Mais une partie d’entre eux l’a fait pour certains produits, et ils ont parfois précisé les effets secondaires possibles.
La conclusion :
Afin d’éviter les problèmes dus aux interactions entre médicaments, n’hésitez jamais à demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien. Les notices obligatoires dans les boîtes sont également à consulter, car vous y trouverez les contre-indications éventuelles et les effets secondaires possibles. En cas d’automédication, il faut toujours indiquer au pharmacien quels autres médicaments vous prenez, car certaines spécialités sans ordonnances peuvent interagir de façon néfaste avec le traitement prescrit.
July 2024 | par Stéphanie LEDRU |