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La goutte de trop : Les consommateurs de Loire-Atlantique refusent de payer seuls la note de la dépollution de l’eau du robinet !

A l’occasion de la publication de la 5e version de la carte interactive1 de l’UFC-Que Choisir, les associations locales de Nantes et Saint Nazaire dénoncent les menaces que les pesticides, les nitrates et autres produits toxiques issus de l’industrie font peser sur l’eau du robinet de Loire-Atlantique et réclament une véritable protection des sources du département. Ces associations demandent en outre, la mise en oeuvre du principe pollueur payeur par un relèvement de la taxe sur les pesticides agricoles, afin d’aider les collectivités en charge de la gestion de l’eau, à financer les traitements de dépollution qui vont considérablement augmenter la facture d’eau dans les prochaines années.
18 ans après le lancement d’Ecophyto qui prétendait diviser par deux l’utilisation de pesticides (coût pour la collectivité d’1 milliard d’euros) et plus de 30 ans après ‘Fertimieux’ qui promettait une utilisation raisonnée des engrais, l’agriculture industrielle n’a aucunement changé ces pratiques et continue à polluer massivement les nappes phréatiques, les cours d’eau, les fleuves.
Des pollutions agricoles massives dans le département
Désormais :
Désormais :
- Plus de 60% des cours d’eau de notre département ont un Indice de Pression Toxique Cumulé2 (IPTC) en pesticides supérieur à 1, traduisant un niveau de toxicité élevé.
- 100% du département est classé en zone vulnérable au regard des nitrates.
C’est dans ce contexte très préoccupant que les associations locales UFC-Que Choisir de Nantes et de Saint Nazaire, s’appuyant sur la carte interactive réactualisée, publient leur analyse sur la qualité de l’eau du robinet du département.
Si l’eau est globalement conforme en Loire-Atlantique c’est que les consommateurs payent la note
Si en 2025 l’eau distribuée dans notre département est conforme aux normes réglementaires, c’est qu’elle est dépolluée et ce sont les consommateurs qui payent intégralement la note à travers leur facture d’eau. Faut-il rappeler que lors d’une précédente campagne de nos associations sur ce sujet en 2021, nous dénoncions de très fréquents dépassements des normes dans l’eau distribuée sur plusieurs territoires ?
Si en 2025 l’eau distribuée dans notre département est conforme aux normes réglementaires, c’est qu’elle est dépolluée et ce sont les consommateurs qui payent intégralement la note à travers leur facture d’eau. Faut-il rappeler que lors d’une précédente campagne de nos associations sur ce sujet en 2021, nous dénoncions de très fréquents dépassements des normes dans l’eau distribuée sur plusieurs territoires ?
L’amélioration de ces résultats est due :
- Au rehaussement des seuils de conformité de certains métabolites de pesticides sur décision ministérielle. Ex avec le esa métolachore : l’acceptabilité est passée de 0.1 μg/L à 0.9 μg/L
- Aux investissements importants faits par les gestionnaires de distribution dans les usines de production. Ex avec Nort-sur-Erdre : plus de 6 millions.
- Au renforcement des traitements dans ces usines de production. Ex avec le charbon actif : coût supplémentaire estimé à 2 millions d’euros sur le département.
A partir de ces deux derniers exemples, nous dénonçons que seul l’usager quotidien paie la facture, alors qu’il est pour très peu responsable dans l’origine des pollutions.
Les services de l’Etat estimaient les coûts de la dépollution en pesticides et en nitrates à plus d’un milliard d’euros par an en France, intégralement payés par les consommateurs. Mais au vu des nouveaux contaminants tels que les polluants éternels (PFAS) qui seront recherchés dans l’eau potable dès l’année prochaine, il est clair qu’à l’avenir ces estimations vont être largement dépassées, car les techniques de filtration classiques atteignent leurs limites. Si les nouvelles technologies membranaires sont plus efficaces, elles sont également beaucoup plus coûteuses : jusqu’à quatre fois plus cher pour des petites collectivités !
D’ailleurs, les conséquences se font déjà sentir sur la facture d’eau : en deux ans et demi, le prix moyen au niveau national a déjà augmenté de 16% (source Insee) et en Loire-Atlantique il est à craindre que les hausses sur l’eau potable dépassent 10% pour certaines collectivités.
Les sources d’eau potable sans protection face aux pollutions
Dans notre département, plusieurs captages ont été déclarés comme prioritaires pour mettre en oeuvre des mesures de protection afin de limiter les pollutions. Pour certains, comme Nort-sur-Erdre, nous attendons toujours la concrétisation de la mise en place de mesures réelles. Pour d’autres, comme Machecoul, nous ne voyons pas l’efficacité des mesures prises.
Dans notre département, plusieurs captages ont été déclarés comme prioritaires pour mettre en oeuvre des mesures de protection afin de limiter les pollutions. Pour certains, comme Nort-sur-Erdre, nous attendons toujours la concrétisation de la mise en place de mesures réelles. Pour d’autres, comme Machecoul, nous ne voyons pas l’efficacité des mesures prises.
Pourtant, des solutions existent ailleurs, comme à Lons-le Saunier où seule l’agriculture biologique est autorisée dans la zone la plus sensible du captage. Les indemnisations versées aux agriculteurs sont largement compensées par les gains pour les consommateurs puisque le coût de ces mesures, revient seulement à 3 centimes d’euros par m3 d’eau distribuée3. Pour la qualité de notre eau, privilégions le préventif plutôt que le curatif.
Refusant que les consommateurs de Loire-Atlantique continuent à être les seuls à payer le traitement des pollutions qu’ils subissent, les associations locales UFC-Que Choisir de Nantes et de Saint-Nazaire partent en campagne et demandent :
- Que le Préfet de notre département impose des mesures obligatoires de protection des captages ;
- Que la taxe sur les pesticides agricoles soit augmentée pour aider les petites communes à faire face aux coûts croissants de la dépollution.
Ensemble, refusons de payer à la place des pollueurs
Ras-le-bol de payer à la place des responsables ? Agissez avec nous contre cette injustice en renvoyant symboliquement votre facture d’eau aux véritables responsables en cliquant ICI.
Connaissez-vous vraiment la qualité de l’eau de votre commune ? Rendez-vous sur notre nouvelle carte interactive de la qualité de l’eau, mise à jour avec plus de 30 millions d’analyses officielles en cliquant ICI.

1 Les données présentées sur cette carte traduisent la fréquence de dépassement des valeurs réglementaire pour la cinquantaine de critères officiels contrôlés dans le cadre du suivi sanitaire officiel permanent pour le compte des Agences Régionales de Santé. Le plan de contrôle officiel français ne prévoyant pas de rechercher les PFAS (polluants éternels) avant janvier 2026, les résultats de notre carte interactive ne donnent pas d’information sur la présence et les dépassements éventuels sur ces molécules. D’autres substances problématiques non prises en compte par la réglementation européenne et pouvant être recherchées dans le cadre de contrôles plus spécifiques répondant à des problématiques ponctuelles ou locales (comme les perchlorates par exemple), ne figurent pas non plus dans cette carte interactive. Les résultats de ces analyses complémentaires peuvent être trouvés en mairie, sur les sites des Agences Régionales de Santé ou sur le site du Ministère de la Santé.
2 L’indice des pressions toxiques cumulées (IPTC) est un indice définit par les services de l’Etat permettant d’estimer les risques de toxicité des pesticides. Lorsque cet indice dépasse 1, on considère alors que le niveau de risque devient inacceptable du fait des effets néfastes potentiels sur l’environnement. Source : état de l’environnement en France Rapport 2024 -Ministère de la transition Ecologique – Mars 2025
3 Les risques liés à la présence de pesticides dans l’eau destinée à la consommation humaine’ -Rapport Igas-IGEDD-CGAAER – Novembre 2024
| November 2025 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |


