UFC-Que Choisir de Nantes

Alerte, Eau, Santé - Environnement

Eau du robinet : Découvrez le niveau de conformité de votre commune

Ce 18 novembre 2025, à l’occasion du lancement de la nouvelle campagne nationale UFC-Que Choisir « La goutte de trop », la carte interactive de la conformité de l’eau est mise à jour. Une 5ème version qui prend en compte de nouvelles données rendues accessibles avec la généralisation de contrôles officiels sur de nouvelles substances nuisibles. Comment se renseigner sur la potabilité de l’eau de son robinet et quels gestes adopter.
Une carte de conformité de l’eau mise à jour depuis 2021
Les données mises en ligne sont recueillies grâce aux analyses officielles relevées par les Agences Régionales de Santé (ARS). Des analyses qui prennent en compte une cinquantaine de critères réglementaires :
  • Polluants : agricoles (pesticides et nitrates), industriels et domestiques (résidus chlorés, bore…)
  • Défauts de traitement de potabilisation : bactéries, aluminium, chlorites…
  • Aspects naturels de la ressource : radioactivité, arsenic, fer…
  • Composants toxiques des canalisations : plomb, cuivre, nickel…
A partir de 2023, un plus grand nombre de résidus de pesticides sont recherchés dans les analyses officielles des eaux brutes et de l’eau potable. Apparaissent ainsi dans ces relevés, de nouveaux métabolites de pesticides néfastes :
  • Chloridazone desphényl et chloridazone méthyl desphényl : métabolites de la chloridazone, herbicide utilisé principalement dans la culture des betteraves, interdit depuis 2021.
  • Chlorothalonil r417888 et chlorothalonil r471811 : métabolites d’un fongicide interdit en 2020
  • Oxa alachlore : métabolite pertinent herbicide utilisé notamment dans la culture du maïs interdit depuis 2008
Certaines données n’étant pas nationalisées, les critères supplémentaires définis par les ARS (PFAS, perchlorates…) ne sont pour l’instant pas pris en compte.
Au niveau national, nous constatons ainsi que seuls 85% des réseaux de distribution d’eau potable sont aujourd’hui conformes à l’ensemble des critères réglementaires. Un recul de 10 points par rapport à la précédente enquête de 2021.
Les données de la carte sur la conformité de l’eau en Pays de la Loire
Dans notre région, l’eau reste globalement conforme même si dans certaines agglomérations comme Le Mans, la présence du chlorure de vinyle due à la dégradation des canalisations est à surveiller. Notons tout de même que c’est dans le nord et l’est de la Sarthe que les pollutions agricoles sont les plus importantes.
En Loire-Atlantique, la situation s’est améliorée depuis 2021. Quand l’eau n’est pas d’une qualité optimale, ce sont bien souvent les paramètres physico-chimiques qui sont responsables. Ici, des matières organiques d’origines naturelles, agricoles ou urbaines, sans toxicité. Elles peuvent engendrer un mauvais goût comme le développement de microbes et d’algues.
Communes concernées : Saint-Mars-du-désert, Saint-Brevin-les-Pins, Pornic, Saint-Michel-Chef-Chef, Plaine-sur-Mer, Préfailles, Trans-sur-Erdre, Les Touches, Ligné, Saint-Vincent-des-Landes, Louisfert, Issé, Moisdon-La-Rivière, Erbray, Grand-Auverne, Petit-Auverne, Saint-Julien-de-Vouvantes, Juigne-des-Moutiers Châteaubriant, Abbaretz.
Rappelons-le, dans la très grande majorité des cas, l’eau peut continuer à être bue : la marge entre la limite réglementaire protectrice définie par la réglementation européenne et les valeurs sanitaires est importante.
Comment lire la carte pour connaître le niveau de conformité de l’eau que vous buvez
Les critères sont classés réglementairement selon leur importance en deux groupes.
  • Limite de qualité : les non-respects des normes peuvent avoir un impact sur la santé, selon le niveau de dépassement et la fréquence. Critères microbiologiques (Escherichia coli, entérocoques) et substances toxiques (pesticides, nitrates, plomb, nickel, cuivre, arsenic, solvants chlorés…).
  • Référence de qualité : les dépassements n’ont pas d’impact direct sur la santé. Ils traduisent des dysfonctionnements du traitement pour rendre l’eau potable et peuvent être à l’origine de désagréments pour le consommateur (certains critères microbiologiques, chlore, aluminium, eau trouble, eau acide, présence de fer, radioactivité…)
Pour une lecture efficace et compréhensible de tous, notre carte interactive présente une information synthétique et lisible.
  1. Dans la barre de recherche, indiquez votre commune ou code postal.
  2. Précisez ensuite le rayon pour élargir votre recherche entre 5km et 20km.
  3. En fonction de la qualité de l’eau, des icônes de couleurs apparaissent, de bonne à très faible. Si l’icône est hachurée, c’est que le secteur présente des niveaux différents.
  4. En cliquant sur l’icône, le détail des catégories s’affiche : qualité bactériologique, pollution agricole (nitrates et pesticides), radioactivité, paramètres physico-chimiques (bromates, fer, matières organiques, etc…).
Concernant le plomb, le cuivre, le nickel, le chlorure de vinyle et l’épichlorhydrine, le prélèvement de l’eau se fait principalement au robinet du consommateur. Leur présence ne signifie donc pas que cette pollution affecte l’ensemble du réseau ou de la ville. Elle peut ne concerner que certaines portions du réseau, immeubles ou logements.
Après avoir regardé la carte, faut-il arrêter de boire l’eau de son robinet ?
Non. Dans la majorité des cas, l’eau du robinet est à privilégier à l’eau en bouteille. C’est une eau potable conforme aux exigences sanitaires, soumise à des contrôles réguliers par les ARS. Depuis les années 1990, les stations de traitement se sont multipliées, la réglementation sur le plomb s’est durcie et si les rivières et nappes phréatiques sont contaminées par les pesticides, les dépassements des normes sont globalement peu fréquents.
Les eaux de source sont soumises à la même réglementation que l’eau du robinet mais les eaux minérales quant à elles, ne répondent pas aux mêmes règles. Certaines seraient refusées en réseau public de distribution, car elles ne sont pas conformes aux critères qui définissent une eau potable.
Nos conseils :
  • Laissez couler l’eau quelques instants avant de la boire.
  • Si l’odeur est marquée, laissez l’eau s’aérer dans une carafe ouverte par exemple.
  • Quand l’eau est très alcaline (pH supérieur à 9), il est déconseillé de l’utiliser pour la toilette, car elle peut être irritante pour l’oeil ou la peau.
Concentrations en nitrates :
  • Si elle est comprise entre 50 et 100 mg/l, l’eau ne doit pas être consommée par les femmes enceintes et nourrissons
  • Si elle est égale ou supérieure à 100 mg/l, l’eau ne doit être utilisée pour aucun usage alimentaire.
Et si l’eau du robinet est conforme malgré toutes les substances à y enlever, c’est que les traitements sont nombreux. Le prix de cette dépollution est élevé, il est absorbé par les consommateurs et il ne cesse de croître.
➔ Retrouvez notre communiqué de presse sur la campagne « La goutte de trop ».
➔ Retrouvez notre action de mobilisation du vendredi 21 novembre.

November 2025 par l’UFC-Que Choisir de Nantes