On a gagné
FIL’IMMO donne du fil à retordre
Cette fausse agence immobilière est aussi une fausse officine de locations entre particuliers.
Depuis des années, nous dénonçons les pratiques déloyales de FIL’IMMO, éternelle vitrine proche du quai de la Fosse à NANTES : on n’y trouve que des listes bidon, payées sans garantie aucune, à un prix extravagant, par de malheureux candidats au logement.
Une fois de plus, un futur locataire s’est fait piéger : Monsieur A a signé un improbable contrat et payé 185 € pour une (pauvre) liste de 17 logements (prétendus) disponibles, et correspondant (soi-disant) à ses critères de recherche…
Pour encourager ce nouveau client, l’agence FIL’IMMO a proposé aussitôt un avenant, prévoyant que si le candidat trouvait un logement par ses propres moyens le jour même, il serait remboursé. Cela peut paraître correct, mais cela ne laissait tout de même qu’une petite journée, pour relever le défi !
Monsieur A a donc négocié un délai plus réaliste : il a ainsi obtenu 4 jours supplémentaires pour ce remboursement, en cas de réussite sans FIL’IMMO. La date limite a été rectifiée sur son exemplaire, à la main.
Finalement, ce client a trouvé un logement au bout de 3 jours, qui ne figurait pas sur la liste FIL’IMMO (cela n’étonnera aucune victime de cette officine).
Restait à obtenir le remboursement promis dans cette situation : Monsieur A adresse donc copie de son nouveau bail, le dernier jour du délai prévu dans son contrat, pour réclamer la somme de 185 €. N’ayant pas de réponse, il écrit à nouveau 3 mois plus tard : cette fois, FIL’IMMO lui écrit que son remboursement est refusé, parce que son contrat prévoyait cette possibilité seulement jusqu’au jour même de la souscription, et que le client aurait lui-même modifié la date butoir, sans l’accord de l’employé…
C’est en cet état que nous avons reçu Monsieur A, bien décidé à se défendre.
Nous avons utilisé la règle du Code de la consommation selon laquelle, en cas de doute sur le sens d’une clause, le contrat doit s’interpréter en faveur du client consommateur, et contre le professionnel.
Mais le courrier de mise en demeure sur cet argumentaire n’a pas suffi : FIL’IMMO n’a pas réagi.
Dans ce cas, l’association propose à ses adhérents de présenter l’affaire au Juge. Devant le Tribunal d’instance, l’avocat n’est pas obligatoire, mais la juridiction de NANTES exige désormais une première tentative amiable, c’est-à-dire l’intervention du Conciliateur de justice.
Cette démarche a été engagée pour Monsieur A, mais il n’a pas eu besoin de se rendre devant le Conciliateur : la convocation au Tribunal a dû faire son effet sur FIL’IMMO, qui a jeté l’éponge.
Le remboursement réclamé depuis plus de 6 mois a été effectué la veille de la date fixée pour l’audience.
Si FIL’IMMO a voulu s’éviter une mauvaise publicité, c’est raté : ce récit devrait ajouter à sa réputation d’agence infréquentable.
Août 2018 | Marie PELCÉ |