En fait, la SNCF arrive à être beaucoup plus ponctuelle, et moins chère, à l’étranger : cherchez l’erreur !

Dans cette campagne, l’UFC-QUE CHOISIR de NANTES a constaté que les élus de la Région Pays de la Loire ont été plus exigeants et vigilants avec la SNCF, que dans d’autres régions : la convention TER de notre Région comporte deux dispositions prévues pour inciter l’opérateur à la ponctualité (pénalité contractuelle, remboursement des abonnés).

Pourtant, il y a encore trop d’usagers qui supportent des annulations de trains, et en moyenne un retard par semaine. Beaucoup de défauts subsistent dans l’organisation des TER :

• On mesure les trains à l’heure, mais pas les voyageurs en retard. En Île-de-France, la Région exige des données beaucoup plus précises (heures de pointe et heures creuses, stations intermédiaires).
• Les pénalités appliquées sont dérisoires, donc sans réelle vertu incitative. En gare, les employés ne savent pas renseigner les abonnés TER sur la formule de remboursement prévue dans la convention.

C’est pourquoi nous allons interpeler lors des élections régionales tous nos candidats, pour une prestation de meilleure qualité, à un coût juste et maîtrisé.

Notre action a consisté à mobiliser l’opinion (média, élus), par communiqués de presse et interventions dans deux colloques régionaux sur les transports. Nous avons aussi sensibilisé les usagers, en recueillant des signatures en gare, et en diffusant une application mobile gratuite (« ANTI-RETARD »), qui permet de signaler les incidents plus systématiquement (sur le mode usager, et non plus exploitant).

La meilleure stratégie n’est pas, comme a cru bon de le faire un élu dans la presse locale, à l’occasion de notre campagne, de « louer la qualité des services de la SNCF en Pays de la Loire », ni de souligner (comme essaient de le faire croire aussi les responsables locaux de la SNCF) que « la ponctualité augmente » et que « le nombre de trains supprimés diminue ». En réalité, la ponctualité ne s’est améliorée que sur ces deux dernières années, et la réduction des suppressions de trains n’a pas été perçue ainsi par les usagers qui s’expriment en gare, en signant notre pétition (dont des cheminots déclarés).

Trois mesures nous paraissent importantes, dans la déclinaison de notre campagne nationale en région PAYS DE LA LOIRE :

• D’abord, la convention d’exploitation du service TER n’est pas vraiment publique, puisqu’aucun internaute moyen n’est capable d’en prendre connaissance, ni sur une requête par un moteur puissant (la communication de la SNCF vient en troisième rang après celle de WIKIPEDIA et de la région…), ni sur le site de la Région (on ne peut pas dire qu’un document public est accessible quand il faut le chercher parmi 12 pages de délibérations…).
• Ensuite, la mesure de la qualité du service n’est pas davantage publique, puisque seule la commission transports de la Région a connaissance des résultats d’exploitation par ligne, par heure, par gare : un organisme comme le nôtre n’est pas en mesure d’exercer un contrôle citoyen sur la fréquence des retards aux heures de pointe, ni dans les arrêts intermédiaires, ni sur les lignes les plus préoccupantes.
• Enfin, l’amélioration de la régularité passe par une incitation financière significative : à cet égard, la SNCF s’efforce efficacement de ne rien faire pour informer les usagers et son personnel des modalités de remboursement en cas de retards constatés. Mais surtout, cette mesure conventionnelle méconnue est trop restrictive, donc sans effet.