UFC-Que Choisir de Nantes

CUISINELLA, vente forcée mais annulable

De Daniel, à VALLET
Nous avions pris rendez-vous au magasin CUISINELLA de BASSE-GOULAINE, pour faire établir un devis de notre future cuisine, prévue pour notre logement qui sera livré en 2022.
Après environ six heures d’échange avec la vendeuse, nous avons fini par craquer et signer un bon de commande, et payé un acompte de 30 % du prix total.
Pendant cette visite, nous avons plusieurs fois répété ne vouloir qu’un devis, mais la commerciale nous a martelé plusieurs fois que c’était aujourd’hui ou jamais. Elle insistait sur une offre promotionnelle pour les meubles, puis a parlé des soldes, et plus tard avancé une remise exceptionnelle sur l’électroménager par la directrice… Des techniques de ventes anciennes, mais qui ont réussi à nous abuser.
Nous aimerions revenir sur notre décision et annuler notre commande, ainsi que se faire rembourser l’acompte.
Notre assurance protection juridique nous a dit que nous ne pouvons pas car nous avons versé un acompte et nous nous sommes engagés, même si le métrage n’as pas été fait par eux, et même si l’appartement est encore en construction.
Pensez vous que quelque chose serait possible au niveau de la vente forcée ?
Notre réponse :
La vente forcée n’existe pas lorsqu’on signe un bon de commande : personne ne vous tient le stylo, vous êtes seulement sous forte pression psychologique, mais c’est difficile à prouver. Un contrat signé en magasin est une vente ferme et définitive : en principe, vous êtes donc engagés. Mais heureusement pour vous, la jurisprudence décide qu’une vente de cuisine aménagée sur mesures ne peut pas être définitive, avant les prises de mesures par le professionnel lui-même, sur place. Il sera donc possible de faire annuler cette commande

Mai 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
12 mai 2021

RÉNOSTYL, calamité mercantile inutile

De Véronique, à BASSE GOULAINE
 
Mes parents âgés de 75 et 80 ans se sont fait abuser par la société RENOSTYL de BASSE-GOULAINE, pour des travaux de rénovation réalisés fin 2020.
Il s’agit d’un changement de couverture totale en tuiles, zinguerie étanchéité. Le tout a été facturé pour 54 000 €, pour une surface traitée de 130 m². Le devis n’est pas du tout détaillé, si bien qu’on ne sait pas comment est composé ce prix.
J’ai adressé un courrier recommandé, resté sans suite. Ces travaux ont été intégralement payés.
Mes parents ne voudront pas aller au Tribunal. Pouvez-vous me dire quelle autre démarche je pourrais engager pour eux ?
Notre réponse :
Nous connaissons bien cette société en effet, que nous faisons condamner régulièrement en justice, au nom de nos adhérents. Ses bons de commande sont irréguliers. Ils sont toujours placés en démarchage, auprès de personnes plutôt âgées, avec des prix astronomiques, souvent à crédit. RÉNOSTYL a cru devoir faire appel contre l’une de ses condamnations. Mais la Cour de RENNES a confirmé le jugement qui a condamné RENOSTYL au paiement de 7186 €, pour démontage et remplacement d’équipements complètement inadaptés, ainsi qu’à 1600 € d’indemnités pour privation d’usage pendant le délai de recours. Dans votre cas, un procès sera sûrement nécessaire aussi. Mais en l’absence de crédit, le recours à un avocat sera obligatoire, pour ce montant supérieur à 10.000 €. En revanche, vos parents n’auront pas à se déplacer.l

Mai 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
12 mai 2021

Commerce : premières amendes pour démarchage en travaux de rénovation

Le démarchage téléphonique pour des travaux de rénovation énergétique au domicile est désormais interdit. Les appels pour ce motif ont certes diminué, mais des entreprises persistent. Les fonctionnaires de la répression des fraudes n’ont pas tardé à effectuer des contrôles, pour mettre fin à ce fléau.
Le démarchage téléphonique est devenu exaspérant pour des millions de Français, qui ne décrochent plus leur téléphone fixe, lassés d’être importunés.
Cette méthode ne peut pas être complètement éliminée des pratiques commerciales, car une interdiction générale serait contraire au principe constitutionnel de liberté du commerce.
En revanche, des mesures de limitation sont possibles. C’est ce qui a été obtenu déjà pour les services d’assurance en tous genres, dont les complémentaires en santé. Les professionnels de ce secteur ont pris des engagements en 2019, pour mettre fin aux pratiques les plus agressives.
Désormais, le démarchage téléphonique en assurance ne peut plus aboutir à la souscription d’un contrat lors de l’appel. Le client n’est engagé que s’il souscrit après avoir reçu la documentation annoncée par téléphone. En outre, l’assureur s’interdit de le relancer à défaut de réponse.
Pour les travaux de rénovation, il était impossible d’obtenir un engagement de cette nature. Les entreprises de ce secteur sont nombreuses, peu organisées, et elles n’ont aucune intention de moraliser leurs pratiques, ni celles de leurs plus mauvais élèves.
Aussi, le démarchage téléphonique « ayant pour objet la vente d’équipements ou la réalisation de travaux d’économies d’énergie ou la production d’énergies renouvelables est interdit » par le Code de la consommation.
Depuis son entrée en vigueur en juillet 2020, la Direction générale de la concurrence, consommation et répression des fraudes (la DGCCRF) a procédé à des contrôles, et sanctionné des récalcitrants. Cette administration annonce ainsi avoir, en 2020, avoir sanctionné plus d’une centaine de professionnels du démarchage, et infligé plus de 4 millions d’amendes.
Elle invite d’ailleurs les consommateurs encore importunés par ces pratiques à signaler le numéro de téléphone de l’appelant et si possible le nom de la société, sur la plateforme signal.conso.gouv.fr.

Mai 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
12 mai 2021

Alerte sur les crèmes solaires

Un composant très utilisé dans les crèmes solaires vient de faire l’objet d’une alerte sanitaire, suite à la publication d’une étude scientifique.
La plupart des crèmes solaires contiennent de l’octocrylène, un filtre chimique, jusque-là suspect pour la santé, mais sans démonstration formelle. Cette molécule est encore très répandue dans les crèmes hydratantes, les formules anti-âge et les produits solaires. Son dosage est souvent assez significatif, jusqu’à 10 %.
Une récente étude franco-américaine révèle que ce composant se transforme avec le temps. Il devient une molécule autre, connue comme un perturbateur endocrinien, génotoxique et cancérogène.
Ce composant était déjà pénalisé dans les applications d’évaluation par les utilisateurs, comme celle de QUE CHOISIR, en raison de ses dangers pour l’environnement. L’octocrylène est peu dégradable, et reste très toxique en milieu marin.
Il serait donc urgent de réévaluer ce composant, désormais à risque certain pour la santé humaine. Il existe d’ailleurs pour les industriels des molécules alternatives, sans danger pour l’environnement et la santé.
L’application QUELPRODUIT de QUE CHOISIR vient d’intégrer ce résultat scientifique dans son barème de notation des cosmétiques.
Malheureusement, cette alerte ne sera pas intégrée à la règlementation avant plusieurs années. En effet, la réglementation des cosmétiques est beaucoup moins stricte et réactive aux recherches que celle des médicaments ou des aliments.

Mai 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
12 mai 2021

Savon de Marseille sans miracle

Le savon de Marseille bénéficie d’une solide réputation, de naturel et d’efficacité. Pourtant, à défaut de protection, cette appellation n’est jamais garantie, et n’importe quel fabricant peut s’en prévaloir. Mais le véritable savon de Marseille n’est pas non plus très convaincant.
Le savon de Marseille désigne normalement un procédé de fabrication, plutôt qu’un produit fini. Quelques rares fabricants défendent cette tradition, et revendiquent ses qualités particulières.
Mais tous les industriels proposent aussi du « savon de Marseille », sans pour autant respecter une recette bien définie. La raison est dans l’absence de définition, et surtout de protection légale. Le savon de Marseille ne provient pas forcément de la ville de Marseille, il ne procède pas d’une méthode consacrée, et la liste de ses ingrédients n’est même pas définie officiellement.
Cela fait évidemment beaucoup d’approximations, pour une désignation pourtant largement connue et approuvée par les consommateurs, notamment pour des vertus supposées de retour au naturel.
Finalement, même le véritable savon de Marseille ne présente pas de qualités indiscutables :
  • D’abord, il n’est pas plus efficace que les autres savons pour la toilette, et les lessives avec copeaux de savon de Marseille nettoient nettement moins bien que d’autres produits en poudre.
  • Ensuite, le savon de Marseille n’est pas meilleur pour la peau que d’autres produits à formule courte. L’essentiel, dans les cosmétiques, est la composition : plus la liste d’ingrédients est mince, meilleur est le produit pour la santé. Pour les produits vendus en vrac sur les marchés, cette liste n’existe pas, faute d’emballage. Ce n’est pas du tout rassurant, et cela ne devrait pas inspirer confiance du tout.
  • Enfin, des savons de Marseille prétendument authentiques sont à base d’huile de palme, importée de Malaisie ou de Singapour, même s’ils sont fabriqués en France. D’ailleurs, dans la tradition millénaire de ce produit, les fabricants faisaient venir l’huile d’olive de toute la Méditerranée. Ce n’est donc pas du tout un produit de circuit court.

Mai 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
12 mai 2021