UFC-Que Choisir de Nantes

Santé

Alimentation : produits allégés, danger

Les aliments allégés, sans sucre ou sans gluten peuvent séduire, ou répondre à un effet de mode. Mais leur succès cache des risques réels, au moins pour certains profils. L’industrie et la publicité de l’alimentaire ne font pas bon ménage avec la santé.
Les produits allégés plaisent ou conviennent à des consommateurs inquiets. Leur promotion laisse entendre qu’ils sont meilleurs pour l’organisme. Beaucoup pensent alléger leur excès de boissons sucrées, par exemple. C’est ainsi que le Coca Light a envahi les rayons en France, depuis plus de 20 ans. Son nom de lancement aux États-Unis suggère même un produit de régime. Il est devenu le modèle emblématique des allégations de santé dans l’industrie alimentaire. Ainsi, c’est la deuxième boisson la plus consommée dans le monde, juste après sa version classique.
L’effet produit par la promotion des aliments et boissons allégés en sucres est très pervers. Puisque c’est un produit plus sain (ou présenté comme tel), on peut en absorber davantage, sans risques. Le piège est donc un supplément de consommation. C’est évidemment aussi l’objectif de la publicité.
En réalité, les édulcorants utilisés pour conserver la douceur sucrée n’apportent aucun effet profitable pour l’organisme. L’aspartame en particulier n’est même pas si neutre, puisqu’il peut provoquer surcharge pondérale et diabète.
Les produits sans gluten ne sont pas plus anodins. Leur prolifération soudaine dans les rayons résulte vraiment d’un effet de mode, encouragé par la publicité. En effet, seuls les patients atteints de maladie cœliaque (affection intestinale chronique et auto-immune) devraient éviter le gluten. Toutes les personnes qui se précipitent sur les versions sans gluten de l’industrie ont donc d’abord été convaincues d’une intolérance à ce composant. C’est une idée fausse, mais habilement diffusée par le marketing de l’alimentaire allégé. Pourtant, les panifications sans gluten sont nettement plus chères, et souvent plus caloriques, pour compenser ses qualités.
Ainsi, l’industrie agroalimentaire rend un bien mauvais service de santé publique, en développant des produits ultratransformés pour tous publics, alors qu’ils devraient être destinés uniquement à des personnes atteintes de maladies chroniques.

Novembre 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes