Pratique : porter plainte à distance
Le dépôt de plainte en ligne, avec un agent en visio, sera bientôt généralisé à toute la France après son expérimentation dans deux départements. Sans être obligatoire, cette formule devrait permettre de faciliter la démarche pour de nombreuses victimes.
Déposer plainte en ligne, depuis son domicile ou un endroit choisi, ne sera pas obligatoire. L’agent annoncera dès le début de l’entretien que le déplacement dans un service de police ou gendarmerie reste possible.
Cette fonction sera disponible sur ordinateur, tablette ou téléphone munis d’une caméra, avec l’application MaSécurité. La démarche se prépare avec une connexion sécurisée, puis une prise de rendez-vous, confirmé ensuite par message contenant le lien d’interface. Elle concerne tous les actes portant atteinte aux biens (vols, dégradations…) et aux personnes (violences, menaces, escroqueries…).
Après son récit, le plaignant reçoit le projet de procès-verbal, qu’il peut relire et valider, ou demander toute modification.
En attendant l’ouverture de cette formule à tout le territoire, prévue pour l’automne 2024, il est possible de porter plainte selon trois modalités
- Audition en commissariat ou gendarmerie (tous les jours et à toute heure).
- Courrier au procureur.
- En ligne, mais seulement pour les escroqueries sur internet ou pour les cas de vols et dégradations de biens sans auteur identifié. Dans ce dernier cas, il s’agit de préparer l’audition pour valider le vrai dépôt de plainte devant un agent des forces de l’ordre.
March 2024 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Commerce : les factures abusives d’ENI et ENGIE
De nombreux clients des fournisseurs ENI et ENGIE ont reçu des factures de régularisation exorbitantes. La raison se trouve souvent dans une hausse de prix mal expliquée, ou dans un système d’alerte défaillant. Ces sociétés sont critiquées par le Médiateur national pour leurs pratiques commerciales abusives.
Les témoignages et signalements auprès du Médiateur de l’énergie se sont accumulés à propos de factures ENGIE astronomiques. Des clients se sont vu réclamer plusieurs milliers d’euros pour régulariser des acomptes insuffisants, ou d’autres ont constaté l’explosion de leur facture mensuelle, sans explications par leurs habitudes de consommation.
La hausse des tarifs à partir de l’automne 2022 a provoqué beaucoup d’incidents de ce genre. Les contrats à prix fixe, arrivés à terme à cette époque ont été renouvelés par les fournisseurs sur les nouvelles conditions de marché. À cette occasion, le coût du kWh a été multiplié de trois à six fois.
Les sociétés ENI et ENGIE ont été particulièrement ciblées par des clients mécontents (plusieurs milliers sur des groupes FACEBOOK). Elles auraient placé de nouveaux contrats, à l’échéance du précédent ou lors d’un déménagement, sans alerter clairement sur la hausse phénoménale des prix pratiqués.
C’est en tout cas ce que leur reproche aussi le Médiateur de l’énergie. Il relève dans son dernier rapport d’activité que le changement de tarifs, très important, aurait dû être plus lisible auprès de l’abonné. Mais c’était évidemment, pour ENI et ENGIE, prendre le risque d’une fuite vers la concurrence.
L’organisme public qui traite des milliers de litiges d’usagers du gaz et de l’électricité, mentionne une autre pratique encore plus contestable. ENGIE et surtout ENI ont proposé la souscription d’un nouveau contrat à l’entrée dans un logement, en appliquant un échéancier minoré. Le montant de la mensualité rassurait le consommateur, qui ne découvrait qu’en fin d’année une facture cumulée sidérante.
Cette mésaventure est arrivée à une cliente d’ENGIE, destinataire d’une telle régularisation, pour 10 486 €. Curieusement, après publication de son témoignage dans la presse locale, ENGIE reconnaissait des « erreurs« , et lui annonçait une remise pour plus de 6 000 €.
March 2024 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Internet : très chères plateformes vidéo
Plus de 60 % des Français sont abonnés à une plateforme de vidéo sur demande, comme NETFLIX ou DISNEY+. Le développement de ce marché a été assez rapide, et brutalement accru lors de l’épidémie. On observe pourtant un essoufflement, une lassitude, mais aussi une hausse continue des tarifs.
NETFLIX a été lancé il y a dix ans : il dispose de 10 millions d’abonnés en France aujourd’hui, et 260 millions dans le monde. AMAZON PRIME VIDEO a suivi et tient la seconde place avec 6 millions de clients, tandis que DISNEY+ en revendique 4 millions.
Pourtant, le public se désengage ou marque sa déception, selon une récente enquête auprès des lecteurs de QUE CHOISIR.
Les réponses montrent que seuls deux diffuseurs obtiennent une note satisfaisante (supérieure à 7 sur 10) : NETFLIX et DISNEY+.
Le catalogue est souvent jugé trop limité. DISNEY+ manque de nouveautés, et AMAZON PRIME VIDEO fait payer nettement plus cher les programmes intéressants, en option.
Les recommandations ne sont pas convaincantes : au lieu de correspondre aux préférences de l’usager, elles font une part trop belle aux promotions de la maison.
La hausse du prix mensuel, brutale, répétée, inévitable, concentre les plus gros reproches, surtout en période d’inflation. Toutes les plateformes ont augmenté leurs tarifs, qui ont presque doublé pour certains, comme NETFLIX ou APPLE TV+. Ces majorations sont d’autant plus insupportables que les clients sont souvent abonnés de deux services.
Dans ce climat peu propice à leurs affaires, les diffuseurs tentent une parade avec les formules incluant la publicité, la limitation des partages de compte. Cette dernière solution a fait gagner près de 15 % d’abonnements supplémentaires à NETFLIX, avec des consommateurs qui ne pouvaient plus utiliser les codes de leurs proches.
March 2024 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Santé : les mots du médecin
Le langage des médecins est précis, technique, et c’est une nécessité dans leurs échanges entre scientifiques. Mais ce n’est pas une raison pour que les mots désignant leur maladie soient mystérieux auprès des patients.
Les patients ne comprennent pas toujours leur médecin, surtout lorsque celui-ci va leur annoncer pour la première fois une maladie. Mais l’échange sera plus facile au fur et à mesure du traitement d’une affection chronique.
Des professionnels de santé oublient parfois que leur langage n’est pas celui de tout le monde. Ils vont faire un effort pour traduire antalgique en antidouleur, ou asthénie en fatigue.
Dans le milieu médical, les termes techniques sont choisis pour permettre aux praticiens de traiter précisément les cas et leurs variantes. Mais beaucoup de ces termes ont un équivalent populaire, plus connu. Ainsi, on va consulter pour une rhinopharyngite, alors que le rhume se soigne tout seul.
Un courrier entre médecins dépourvu des termes appropriés à propos d’un patient ne serait pas pris au sérieux. Mais certains spécialistes vont jusqu’à employer des désignations rares ou très nouvelles, inconnues des généralistes.
Ce double niveau du langage médical produit divers effets, ou présente plusieurs versions.
Ainsi, le terme « exogénose » concerne un trouble de santé qui vient de l’extérieur, selon son étymologie. Il est utilisé en médecine, par convention, pour désigner la maladie de l’alcoolique.
Ou encore, un sujet est considéré comme séropositif lorsqu’il a été en contact avec un virus, quel qu’il soit. Mais notre histoire dans les années 80 a réduit le sens de ce terme au sida.
March 2024 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Le Printemps des Consommateurs 2024 est lancé, consommer mieux c’est possible !
L’UFC-Que Choisir promeut une consommation responsable, respectueuse des enjeux sanitaires, environnementaux et sociétaux. Elle agit pour l’accès de tous aux biens et services essentiels, au juste prix, dans un environnement sain et respectueux des humains.
La consommation responsable ne repose pas sur les seules épaules du consommateur. C’est aussi et avant tout au pouvoir public et aux entreprises de mettre en place le cadre et l’offre qui permettent à tous de mieux consommer. Dans ce sens, l’ensemble du réseau de l’UFC-Que Choisir se mobilise davantage pendant le Printemps des consommateurs pour la promotion d’une consommation responsable autour de ces enjeux majeurs.
- ALIMENTATION – nous militons pour une alimentation saine, respectueuse de l’environnement et au juste prix.
- TRANSPORT – nous exigeons des transports à moindre impact carbone.
- LOGEMENT – nous agissons pour des logements économes en énergie.
- ACCESSIBILITÉ – nous défendons l’accès de tous aux produits et services essentiels.
- DURABILITÉ – nous plaidons pour des biens durables, réparables et recyclables.
- DONNÉES PERSONNELLES – nous nous mobilisons pour que les consommateurs gardent la main sur leurs données personnelles.
Une ALIMENTATION saine, respectueuse de l’environnement, au juste prix
Le saviez-vous ?
Nutri-Score : Malgré un intense lobby de l’industrie agroalimentaire, l’UFC-Que Choisir a obtenu l’adoption du Nutri-Score comme modèle français officiel. Cependant, son affichage reste facultatif et de nombreuses marques s’y refusent. Lorsqu’il est utilisé, nous avons constaté que les recettes étaient améliorées sur le plan nutritionnel. C’est donc un repère indispensable qu’il faut rendre obligatoire.
Planet-Score : La loi Climat et Résilience a posé le principe d’un étiquetage qui informe sur l’impact environnemental des denrées alimentaires. Plusieurs modèles sont en compétition, mais la plupart s’appuient sur la méthode de l’analyse du cycle de vie, valorisant alors l’intensivité d’une production, ce qui ne prend pas en compte l’influence sur l’environnement. Le Planet-Score quant à lui repose sur des données scientifiques récentes. Il mesure clairement les impacts de la production sur le climat, la biodiversité, et le bien-être animal.
Pour faciliter l’accès à l’information et la lecture des indications en matière de santé et d’environnement, l’UFC-Que Choisir a développé l’application gratuite Quel Produit. Elle couvre les articles alimentaires, ménagers et cosmétiques pour permettre de faire ses courses de manière éclairée, en scannant les produits sur son smartphone.
Découvrez notre application ICI
Des TRANSPORTS à moindre impact carbone
Depuis 10 ans, la fréquentation du TER stagne et pour cause, la ponctualité du service. Le taux de fiabilité des TER n’est que de 80 % : un usager effectuant un aller/retour chaque jour de la semaine subira en moyenne deux annulations ou retards. L’intermodalité train/vélo reste quant à elle compliquée.
Pour autant, les Français aimeraient recourir davantage aux transports en commun. Mais pour cela, ils doivent disposer d’un réseau de TER régulier et pouvoir combiner les déplacements train/vélo. C’est une solution indispensable à une mobilité durable, sobre et économique.
Vous utilisez régulièrement les transports express régionaux ferroviaires (TER) et vous subissez des problèmes de qualité de service ? Faites-nous part de votre expérience pour contribuer à notre étude statistique ICI.
Un LOGEMENT à consommation énergétique réduite
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) établit la dépense en chauffage d’un logement, et ainsi le droit à le louer ou non. Réalisé par un professionnel certifié qui émet des recommandations d’amélioration de la performance énergétique de l’habitat, l’UFC-Que Choisir a constaté, dans son enquête fin 2023, que ces derniers n’étaient pas fiables. La classe attribuée au logement varie selon le diagnostiqueur, tout comme les estimations de travaux.
Les consommateurs, qu’ils soient vendeurs, acquéreurs ou locataires, ont besoin d’informations fiables et pertinentes pour engager des travaux utiles. Ils doivent pouvoir se fier au DPE.
L’ACCESSIBILITÉ à tous, des services essentiels, au juste prix
L’eau : 98 % des Français reçoivent une eau conforme à la réglementation, mais cette dernière présente des lacunes concernant les pesticides. Chaque agence régionale de l’eau fixe la liste des composants qu’elle va rechercher, en fonction des spécificités locales, notamment agricoles. Alors que 750 molécules différentes de produits phytosanitaires sont susceptibles de se retrouver dans l’eau potable, seulement 206 sont en moyenne analysées.
Les consommateurs ont le droit de disposer d’une eau du robinet véritablement sans pesticides.
Découvrez la carte interactive pour vérifier la qualité de l’eau potable de votre commune
Internet : En 2022, tous les Français auraient dû avoir accès au très haut débit (30 Mbit/s), nécessaire pour des utilisations courantes (télévision, visioconférence…). Cependant, la qualité de connexion est tellement dégradée que le débit est largement déficient, pour 12 millions de personnes. Les principales victimes de cette fracture numérique étant les territoires ruraux. La fibre, seule technologie avec une liaison satisfaisante, n’est pas toujours une solution, à cause des dysfonctionnements dans les raccordements.
Tout le monde doit avoir accès à un internet de qualité, avec un débit suffisant pour les usages courants.
La santé : L’accès à un médecin généraliste est problématique pour 19 millions de Français. Du côté des spécialistes, la situation est encore plus préoccupante puisque, par exemple, 47 % des enfants vivent dans un désert pédiatrique en France. Quelles sont les causes ? La liberté d’installation des médecins, qui aboutit à une mauvaise répartition. Côté budget, la proportion de praticiens en honoraires libres ne cesse d’augmenter. Bien que coûteuses, les mesures incitatives prises par les pouvoirs publics ont échoué.
Les consommateurs doivent pouvoir accéder à des professionnels de santé à un tarif conventionné, à une distance raisonnable de leur domicile.
Retrouvez ICI notre campagne nationale « Ma santé n’attend plus » et la carte interactive de la fracture sanitaire.
Des biens DURABLES, réparables, recyclables
Le saviez-vous ? La France était pionnière en reconnaissant l’obsolescence programmée comme un délit, mais dans les faits, il n’est pas facile de prouver son caractère intentionnel. Chacun constate que certaines pannes interviennent prématurément. Trop souvent, réparer ne vaut pas le coup, et c’est l’appareil qui part à la poubelle. L’UFC-Que Choisir s’est battue, aux niveaux français et européen, pour allonger l’extension à 2 ans, de la garantie légale de conformité, principale protection des consommateurs.
L’association s’est aussi impliquée dans les négociations de la loi Économie circulaire, promulguée en février 2020. De nouveaux droits ont ainsi été acquis : indice de réparabilité dès 2021 sur tous les appareils électriques et électroniques, meilleure information sur la durée de disponibilité des pièces détachées (au minimum 5 ans), garantie légale de 1 an au lieu de 6 mois pour les biens d’occasion, extension de 6 mois pour tout produit réparé sous garantie…
Les fabricants conçoivent-ils des produits avec un délai de vie volontairement limité, afin de pousser à la consommation ? Difficile de le prouver. Signalez votre appareil en rade sur l’observatoire des pannes.
Des DONNÉES PERSONNELLES sécurisées
Avez-vous déjà eu l’impression d’être écouté, suivi, analysé par des plateformes en ligne, des applications ou tout simplement en naviguant sur internet ? Vous avez bien raison et c’est pourquoi l’UFC-Que Choisir s’est impliquée dans la création du règlement général sur la protection des données (RGPD). Ce texte définit clairement les contours légaux de la collecte, du stockage et du traitement des datas de chacun. Il fixe un cadre juridique en matière de transparence, de confidentialité et de notification en cas de violation de leur sécurité. Les acteurs concernés sont ainsi contraints de s’adapter à ces exigences, afin d’assurer les droits des citoyens de l’Union européenne dont les données sont récoltées.
Pour autant, enjeu commercial et économique majeur des professionnels, la collecte et le traitement de ces données font désormais partie de notre quotidien et les dérives, les défaillances et les abus sont nombreux.
Découvrez ce que les géants du Web savent sur vous grâce à notre plateforme gratuite. Prenez connaissance de vos droits et exercez-les sur jenesuispasunedata.fr.
March 2024 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Foire de Nantes : méfiance !
La Foire internationale de Nantes revient du 5 au 9 avril 2024 et les problèmes avec !
Vous avez peut-être prévu de visiter la Foire de Nantes pour y faire de bonnes affaires, comme bien d’autres consommateurs, et les exposants le savent. On peut se rendre en foire pour regarder, s’informer, découvrir. Mais on ne signe rien : signer, c’est s’engager sur une commande, même quand le commercial assure qu’il ne s’agit que d’une étude.
Si vous comptez faire le tour des stands ces prochains jours, il vaut mieux garder en tête certains points
Pas de droit de rétractation
En foires et salons, si vous signez un bon de commande ou un devis, vous n’aurez pas 14 jours pour vous rétracter. Si ce contrat est financé par un crédit affecté, vous bénéficierez d’un droit de rétractation, mais il faut que ce soit mentionné par écrit : vous aurez alors 14 jours à compter de la signature des contrats pour vous rétracter du crédit, ce qui annulera la commande principale.
Les stands doivent d’ailleurs afficher clairement l’absence de droit de rétractation, et le contrat doit aussi l’indiquer dans un encadré.
Comparer, sans rien signer
Les prix sont librement fixés par les professionnels, si bien que les tarifs proposés en foires, tout comme en démarchage à domicile, sont très souvent bien au-dessus des prix proposés par une entreprise sérieuse que vous pourriez contacter par ailleurs.
Aussi, si certaines prestations vous intéressent, le mieux est de prendre les informations, mais de ne rien signer. Un commercial vous incite à signer une simple étude, qui se révèle ensuite un bon de commande : trop tard.
Il n’y a aucune urgence à s’engager sur un contrat (devis ou bon de commande) le jour-même, ni d’y revenir le lendemain : une prétendue ristourne commerciale valable seulement la semaine de la Foire doit plutôt vous inciter à aller comparer les prix ailleurs.
Surtout, pour les travaux de rénovation de l’habitat, il est préférable de se rapprocher de France Rénov’ avant de débuter un nouveau projet. Ces conseillers très compétents pourront vous aider gratuitement et vous orienter sur les démarches à réaliser pour obtenir les aides de toutes sortes.
On évitera surtout de s’arrêter au stand TECHNITOIT (LA MAISON AUTO-NETTOYANTE), dont les diverses franchises arpentent bien souvent les foires et salons, et que notre association ne connaît que trop bien.
Pas de métré, pas de vente
Si malgré tout un contrat a été signé sur place, il est parfois possible de le faire annuler, et d’obtenir ainsi le remboursement de l’acompte versé. C’est le cas par exemple de la commande d’une cuisine aménagée en magasin ou dur stand de foire. Ce contrat ne peut pas être une commande ferme et définitive avant prise de meures sur place (même avec un plan du client). Notre association pourra aider alors à se tirer d’affaire, en refusant la visite technique.
Mars 2024 |
par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Ça s’est passé lundi au Bonne Garde : notre 3ème ciné-débat sur la protection données personnelles
Lundi 11 mars, vous étiez presque 80 à nous retrouver au cinéma associatif d’art et d’essai, le Bonne Garde à Nantes. La principale motivation de votre venue : « J’essaye de protéger mes données au maximum ».
Le saviez-vous ?
Cela fait maintenant plus d’un an que nous avons lancé au niveau national la campagne #jenesuispasunedata et depuis, ce sujet de gestion des données n’a pas cessé de faire parler de lui.
Avec ses 40 millions d’utilisateurs en France et son appétit vorace pour les données personnelles, Facebook en sait beaucoup sur nous. Centres d’intérêts, informations confidentielles, indications de navigations, interactions… Avec l’augmentation de la cybermalveillance, il est indispensable de se protéger, mais ce n’est pas tout.
Le groupe Meta a pendant des années collecté et traité des données privées sans motif juridique valable. Le règlement européen relatif aux marchés contestables et équitables dans le secteur numérique impose de nouvelles exigences à Meta depuis mars 2024. Ses plateformes doivent demander le consentement éclairé et univoque des consommateurs. Mais fin 2023, cette société trouve une échappatoire en transformant son obligation légale de demande de consentement en offre commerciale : souscrire un abonnement payant pour refuser le traitement de ses données personnelles.
En novembre 2023, l’UFC-Que Choisir dénonce alors ces pratiques commerciales trompeuses et participe à la plainte du BEUC déposée auprès de la Commission européenne et du réseau des autorités de protection des consommateurs (1). En février, l’action continue avec un nouveau recours contre Meta devant la CNIL pour non-respect du RGPD (2). En parallèle, L’UFC-Que Choisir publie une enquête alarmante sur la surveillance commerciale en ligne (3).
« Un consommateur qui consulte à peine dix sites web est pisté plus de 4 000 fois »
Notre action locale
C’est dans ce contexte que l’association UFC-Que Choisir de Nantes sensibilise localement pour mettre en lumière les dérives de ces géants du web et permettre aux utilisateurs d’y faire face. Dans la comédie française « Effacer l’historique » de Benoit DELEPINE et Gustave KERVERN, trois voisins se battent contre les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Bertrand est épris d’une démarcheuse téléphonique, sa fille est harcelée au lycée à cause d’une vidéo mise en ligne, Marie est victime de chantage suite à une sextape, le profil VTC de Christine est bloqué à une étoile…
Si les rires ont fusé pendant la projection devant ces situations aberrantes et improbables, le ton était beaucoup plus grave durant les échanges.
« J’ai trouvé le film plutôt effrayant, une bonne façon d’aborder le thème des données personnelles qui est très inquiétant« .
« Le ton est donné dès le début du film avec les « j’accepte les cookies », c’est un point d’entrée intéressant, les personnages acceptent eux-mêmes de se retrouver dans ces situations« .
« Sur Internet, il y a beaucoup de services positifs qui aident notre quotidien, mais malheureusement beaucoup ne savent pas comment se protéger, il faut être conscient des dangers, savoir comment paramétrer ses réglages, etc.« .
« Il ne faut pas tout jeter quand même, heureusement qu’il y a eu ces plateformes pendant le COVID notamment, elles ont permis à des personnes seules d’avoir des interactions sociales« .
« Nous avons quand même la chance d’être en Europe et en France où il y a des réglementations strictes qui protègent nos données, pas comme dans d’autres pays. En ce moment, l’État travaille notamment pour faire évoluer la directive NIS, qui va apporter des contraintes et exigences aux instances comme les hôpitaux, pour éviter le vol de données ».
Dans le public était présent quelqu’un de chez Amnesty International qui partage nos positions. Plusieurs enquêtes sont sorties sur la plateforme TikTok, un « espace qui peut se révéler toxique et addictif pour les enfants et les jeunes ». Pour signer leur pétition, rendez-vous sur : https://www.amnesty.fr/petitions/tiktok-doit-etre-plus-sure-pour-les-enfants-et-les-jeunes
Encore merci pour votre participation, vos interventions et vos encouragements.
Reprenez le contrôle de vos données sur : www.jenesuispasunedata.fr
March 2024 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Télénantes – Chronique conso du 13 mars 2024
Retrouvez toutes les deux semaines l’UFC-Que Choisir de NANTES sur Télénantes ! Nous vous parlons d’un sujet d’actualité et nous répondons à la question d’un consommateur : écrivez-nous sur contact@nantes.ufcquechoisir.fr
Actualité : les nouveautés 2024 du bonus réparation
Un décret a récemment été publié par le gouvernement pour renforcer le bonus réparation, plus d’un an après son entrée en vigueur
- Les démarches pour les professionnels qui veulent obtenir la labellisation QualiRépar sont simplifiées, avec la mise en place d’une plateforme unique en ligne.
- Les remboursements réclamés par les réparateurs devraient être traités plus rapidement, dans un délai de 15 jours. Ces deux mesures devraient faire adhérer un plus grand nombre d’entreprises, parfois réticentes compte tenu de la lourdeur des formalités et du délai de traitement pour toucher le reversement du bonus.
- La labellisation QualiRépar est désormais ouverte aux services de réparation à distance.
Depuis le début de l’année 2024, cet avantage a aussi été largement étendu en faveur des consommateurs qui souhaiteraient faire réparer leurs équipements
- Le bonus a doublé pour 5 appareils utilisés très couramment : les lave-linge, lave-vaisselle ou sèche-linge (50 € contre 25 € auparavant), aspirateurs (40 €) et téléviseurs (60 €).
- Il augmente de 5 € sur une vingtaine de produits, comme les ordinateurs portables (50 €), plaques de cuisson (25 €), perceuses/visseuses (20 €), ou encore fers à repasser (15 €).
- La formule s’étend désormais aux accidents, dont la casse des écrans de smartphone, très courante (25 €).
Vous retrouverez sur ce lien la liste de tous les appareils éligibles et le montant du bonus réparation.
Après la publication du dernier décret en février 2024, l’UFC-Que Choisir a souligné que les abonnements d’entretien annuel étaient exclus du bonus réparation, malgré l’intense pression exercée par le groupe FNAC-DARTY pour l’obtenir. L’UFC-Que Choisir était en effet totalement opposée à ce que ces abonnements entrent dans le périmètre de la mesure. Nous considérons que les distributeurs doivent avant tout permettre aux consommateurs de répondre à leurs besoins de réparation courants, en bénéficiant du bonus.
Nous défendons le libre choix laissé aux consommateurs entre une réparation ponctuelle et la souscription d’un abonnement de type assurantiel. Mais il s’agissait surtout pour DARTY d’une logique commerciale, incompatible avec la culture de la réparation. En effet, subventionner un abonnement de réparation revenait à financer une stratégie de fidélisation qui s’opérait à coups de promotions sur l’achat de produits neufs. Nous en parlions déjà l’année dernière, alertant d’ailleurs sur les nombreux signalements reçus par nos associations locales sur les pratiques de commercialisation de cet abonnement.
Nous vous répondons : « le vendeur en ligne a disparu »
Emeline nous a écrit après avoir commandé un robot de cuisine sur internet, qu’elle n’a jamais reçu.
« Nous avons passé une commande pour un robot de cuisine à 254 € sur un site internet. Nous n’avons jamais rien reçu, mais nous avons bien été débités le jour de la commande. Nous avons essayé de contacter le site, mais personne ne répond et le numéro est inconnu. Après recherches, nous nous sommes rendu compte que le site est un faux site. Nous avons donc déposé une plainte. Mais la banque ne veut rien rembourser. »
Notre réponse : Il y aura peu de recours malheureusement, si cette entreprise est réellement introuvable, puisque c’est le vendeur en ligne qui doit livrer ou rembourser. La banque d’Emeline n’aura effectivement aucune raison d’indemniser cet achat qui a bien été consenti, et le paiement validé pour en obtenir réception.
L’acheteuse pourrait peut-être bénéficier des garanties liées à la marque de sa carte bancaire, surement Visa ou Mastercard, avec la procédure de chargeback (rétrofacturation). Il faut le demander à sa banque directement, et cela peut aboutir au remboursement de cet achat en ligne, sous conditions. Notre article à ce sujet peut être utile.
Avant de passer commande sur un site marchand qu’on ne connaît pas, le mieux est de vérifier certains points, et c’est plutôt facile
- Examiner les conditions générales de vente ou les mentions légales du site (en général, cette rubrique est située au bas de la page d’accueil). Cela permet d’identifier le nom, l’adresse du siège social et le numéro SIRET du vendeur. L’absence de ces mentions obligatoires constitue un premier signal d’alerte.
- Consulter les publications gratuites des plateformes infogreffe.fr ou societe.com pour connaître les caractéristiques de l’entreprise de commerce en ligne (individuelle ou société) et son ancienneté. Ces analyses sont facilitées par le recours aux 9 premiers chiffres du numéro SIRET, ou RCS.
- Utiliser les moteurs de recherche sur le nom de l’enseigne et les avis publiés, pour détecter les expériences de consommateurs. Des commentaires négatifs en grand nombre constituent là aussi un indice de défiance.
- S’assurer que le site est sécurisé lors du paiement : vérifier la présence du verrou en préfixe de la zone d’adresse (« https »).
- Redoubler de vigilance avec les sites étrangers (tenir compte de la TVA et des taxes douanières exigibles en Europe, s’interroger sur la conformité aux normes françaises). Il faut aussi penser qu’un recours sera difficile auprès d’un vendeur installé hors de France, car aucune procédure judiciaire ne permettra efficacement d’obtenir un paiement dans ce cas.
March 2024 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Point Actu mars : la foire de Nantes
Le nouveau Point Actu mensuel de notre association locale aura lieu mercredi 20 mars à 16h !
Nous vous donnons rendez-vous au local de l’association pour échanger autour de la Foire de Nantes, qui se tiendra du 5 au 9 avril 2024.
Vous avez peut-être prévu de visiter la Foire de Nantes pour y faire de bonnes affaires, comme bien d’autres consommateurs, et les exposants le savent. On peut se rendre en foire pour regarder, s’informer, découvrir. Mais il vaut mieux ne rien signer : signer, c’est s’engager sur une commande, même quand le commercial assure qu’il ne s’agit que d’une étude.
Nous ferons donc le point sur la réglementation des achats en foires et salons, pour vous éviter de mauvaises surprises !
Nous vous attendons donc nombreux dans nos locaux, 1 place du Martray à Nantes mercredi 20 mars à 16h. Les places sont limitées : nous vous remercions de vous inscrire (gratuitement) par mail à contact@nantes.ufcquechoisir.fr ou au 09 53 75 15 94 (prix d’une communication normale) et 07 68 03 54 74 (du lundi au vendredi, de 9h à 12h et de 14h à 18h). Pour ceux qui le préfèrent, vous pouvez vous inscrire pour participer à cette réunion en visio (un lien vous sera communiqué la veille). Nous vous confirmerons votre inscription, et restons à votre écoute par mail, téléphone ou au local pour toute question.
March 2024 | par l’UFC-Que Choisir de Nantes |
Santé : l’eau de mer, meilleur moyen pour déboucher le nez
L’industrie pharmaceutique a multiplié les solutions pour soigner le nez bouché. Certains de ces produits sont déconseillés, d’autres inutiles. Le meilleur remède est la vaporisation à base d’eau de mer, efficace et peu coûteuse.
Les médicaments proposés en cas de nez bouché sont de plusieurs types : inhalateurs, huiles essentielles, tampons imbibés ou vaporisateurs. La forte senteur de leurs composants végétaux produit mécaniquement un effet de fraîcheur et de décongestion, mais très bref, et sans réelle efficacité.
Les inhalateurs ou tampons imprégnés sont souvent à base d’eucalyptol, camphre ou menthol. Ils contiennent des terpènes, qui comportent des risques, surtout pour les jeunes enfants. Les femmes enceintes et asthmatiques doivent également les éviter.
Les préparations pour inhalations se présentent sous forme de poudre ou cachets à dissoudre, ou de pommade pour le visage. Ils sont aussi composés de terpènes, avec les mêmes risques. De plus, la manipulation de l’eau chaude ou l’application prolongée sur la peau ont déjà provoqué des accidents.
Les sprays contenant des huiles essentielles sont également déconseillés, en raison là encore de leur teneur en terpènes indésirables.
En définitive, les études scientifiques démontrent une utilité réelle seulement pour les produits les plus simples, comme le sérum physiologique ou l’eau de mer. Les vaporisateurs de ce type sont à privilégier, mais uniquement s’ils sont sans ingrédient supplémentaire : moins chers, plus efficaces.
February 2024 | par Hervé LE BORGNE |