UFC-Que Choisir de Nantes

BRANDT met ses clients en attente

Selon le Code civil, on peut être tenu de payer une somme ou de faire quelque chose dès lors qu’on s’y engage clairement, même sans qu’un contrat soit signé par toutes les parties : il s’agit alors d’un « acte juridique unilatéral ».
Madame M. a acheté un panier pour son lave-vaisselle BRANDT, directement sur le site de la marque. Malheureusement, près d’un an et demi après cet achat, cet élément a présenté des défauts (rouille, déformations), qu’elle a signalés au vendeur en demandant un échange, comme le prévoit la garantie légale de conformité.
Le vendeur a confirmé, par mail, prendre en charge l’envoi d’un nouveau panier, entièrement à ses frais, ce que Madame M. a évidemment accepté. Quelques jours après, BRANDT a confirmé, toujours par mail, envoyer le panier pour lave-vaisselle, et même que cette commande arrivait dans les prochains jours.
N’ayant pas reçu son colis, Madame M. a consulté notre association pour connaitre ses droits. Certes, le produit était bien couvert par le Code de la consommation, au titre de la garantie légale de conformité, mais cette garantie prenait fin dans les jours à venir : en effet, la garantie légale de conformité est de deux ans à compter de la livraison du produit, mais elle ne s’interrompt qu’avec une procédure judiciaire (une réclamation, par mail ou courrier RAR, est insuffisante).
Par mise en demeure, nous avons donc rappelé à BRANDT que ses mails, par lesquels il confirmait prendre en charge l’envoi d’un nouveau panier de lave-vaisselle, constituaient des actes juridiques unilatéraux, qui l’engageaient donc à fournir le produit. Dans ces conditions, ce professionnel se devait, soit de livrer le panier comme il l’avait promis, soit de le rembourser s’il n’était pas en mesure de procéder à son remplacement.
Suite à ce courrier, BRANDT a annoncé rembourser le produit à son prix d’achat, ce qui convenait finalement tout à fait à notre adhérente.

Octobre 2021
Anaïs LAURY
31 octobre 2021

MOBILITIX ne garantit pas les défauts des trottinettes

De Marie-Agnès, à NANTES
Ma fille a commandé une trottinette électrique au magasin MOBILITIX de NANTES, au prix de 790 €.
La trottinette a été livrée sans son emballage, ce qui nous a semblé étonnant. C’était la dernière en stock lors de l’achat, selon le magasin.
Dès les premiers essais, ma fille s’est rendu compte que la vitesse n’était pas réglable en mode 3 (le mode 3 est le mode de vitesse qui permet d’aller de 13 à 25 km/heure, 25 étant la vitesse maximale réglementaire pour ce type de cycle).
Devant ce problème, elle est retournée immédiatement au magasin, qui lui assure que tout est normal.
Pourtant un autre revendeur chez un concurrent a constaté qu’il y avait effectivement un défaut.
Le problème exact est le suivant : en mode 3, peu importe de combien de millimètres on enfonce la gâchette, la trottinette accélère continuellement jusqu’à atteindre sa vitesse maximale. On ne peut pas se stabiliser à une vitesse inférieure à 25 km/h.
Sollicitée à trois reprises à ce sujet, la boutique assure qu’il n’y a pas de problème, au motif que c’est la puissance de la trottinette qui veut ça. La directrice du service après-vente assure également la même chose. Cependant, un autre revendeur, une personne du SAV de la marque, ainsi que le chef d’atelier concurrent, affirment le contraire.
Qui croire et quel recours a-t-elle ? En effet, elle se sent en danger sur cette trottinette, ne pouvant pas du tout moduler la vitesse entre 13 et 25 km/heure.
Le magasin MOBILITIX refuse le remboursement.
Notre réponse :
Cette trottinette est couverte par la garantie légale de conformité, pendant deux ans à compter de la livraison. Dans votre cas, il faut tracer davantage votre réclamation, sinon les professionnels vont vous balader. Vous devez donc signaler ce défaut par écrit au vendeur (courrier recommandé ou mail), en lui demandant de réparer ou d’échanger le produit sous 30 jours. À défaut de solution dans ce délai, la reprise de la trottinette et son remboursement sont exigibles, selon le Code de la consommation.
Le vendeur ne peut refuser de garantir que s’il apporte la preuve que le problème est mineur, conforme aux normes, ou qu’il résulte d’une mauvaise utilisation de votre part. Mais il ne peut pas se contenter de l’affirmer, surtout verbalement : il doit démontrer par une expertise, ou un document officiel, que ce n’est pas un défaut.

Octobre 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
31 octobre 2021

Ne pas se laisser faire

De Richard, à REZÉ
Pour mes abonnements de mobiles l’année dernière, l’affaire a été réglée assez vite après l’envoi de mes recommandés et le silence radio que vous m’avez conseillé.
Puis, j’ai reçu une lettre SFR me notifiant une régularisation au dossier, en ma faveur bien sûr, puisque j’étais dans mes droits. Il s’agissait de quelques centimes, c’était risible et je pouvais m’en passer. Mais cela mettait au moins un terme à cette histoire.
Il me restait ma Box SFR, équipée en fibre et que je venais de souscrire. J’ai donc préféré cette fois-ci une portabilité avec un autre opérateur. J’ai demandé une étiquette de retour pour renvoyer le matériel, que j’ai reçue de SFR. J’ai renvoyé le tout par le biais d’un point relais, sans problème. Puis j’ai reçu un mail me signalant qu’il manquait le décodeur, d’une valeur de 150 €. Alors là, plus d’accord du tout : j’ai tout renvoyé, câbles compris. Je n’avais plus rien à faire de ce décodeur, spécifique à SFR. Aujourd’hui, j’en ai un autre, avec un nouvel opérateur.
Donc du coup, j’ai reçu une facture où figurent les frais de résiliation : je suis d’accord, je la règle, mais comment puis-je me défendre de ce décodeur soi-disant manquant qu’ils vont bientôt, comme ils l’ont fait l’année dernière, essayer de me faire payer ?
Notre réponse :
Il ne faut pas ou il ne fallait pas payer ces frais de résiliation, dont la facturation est toujours irrégulière : l’opérateur ne peut se contenter de les réclamer en application de ses conditions contractuelles, il doit aussi justifier ces frais économiquement, selon la loi.
Il ne faut rien payer du tout, et laisser sans réponse toutes les relances que vous recevrez : il n’y aura jamais de poursuite sérieuse, pour ces facturations par nature contestables.l

Octobre 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
31 octobre 2021

Vol annulé par le transporteur : à lui de rembourser, toujours

De Salomé, à THOUARÉ
J’ai acheté un billet AIR FRANCE pour un vol CALVI-NANTES sur le site du comparateur EDREAMS.
Cependant, AIR FRANCE a annulé ce vol, et m’annonce qu’il sera opéré deux jours avant, sans me proposer aucune autre solution.
EDREAMS considère que le premier vol est toujours maintenu (ce qui n’est pas le cas), et ne veut donc pas me rembourser.
Comme le vol a été annulé par la compagnie, mais que le comparateur n’a pas été prévenu de cette annulation, quels sont mes droits ? 
Notre réponse :
Le courtier EDREAMS ne vous doit plus rien : il vous a délivré des billets valides, a encaissé sa commission, et il n’est pas à l’origine de cette annulation.
Selon le Règlement européen, lorsque le transporteur annule un vol, il doit vous laisser le choix entre report, avoir, ou remboursement. Si vous préférez cette dernière solution, il est seul redevable du remboursement du prix total des billets intégrés dans une même réservation (aller et retour, et commission EDREAMS comprise). Il ne peut pas imposer l’une ou l’autre option aux voyageurs.

Octobre 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
31 octobre 2021

Télénantes – Construction : nos conseils pour éviter les arnaques

L’UFC-Que Choisir de NANTES était sur Télénantes mercredi 27 octobre 2021 pour vous parler des travaux de construction d’une maison d’habitation. La chronique conso débute à 2’45 :

Pour faire construire sa maison, il faut veiller par choisir son contrat : vous avez le choix entre un contrat de construction de maison individuelle (CCMI) ou des travaux sur devis, auprès de plusieurs entreprises réalisatrices, en se rapprochant dans ce cas d’un architecte ou d’un maître d’œuvre.

Le CCMI est un contrat clé en main, très protecteur du client : c’est le constructeur qui sera le seul interlocuteur du client, tout retard de livraison sera sanctionné par des pénalités de retard et l’assureur dommages-ouvrage permettra d’indemniser rapidement le client en cas de désordre grave.

Vous retrouverez toutes les informations importantes pour vos travaux de rénovation ou de construction dans notre guide des travaux immobiliers, disponible gratuitement en ligne.

Vous pouvez aussi télécharger la chronique en cliquant sur ce lien.

Rendez-vous dans 15 jours !

Octobre 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
29 octobre 2021

Réunion publique Radon à Sainte-Pazanne

Prévention risques RADON
L’association UFC-Que Choisir de Nantes en partenariat avec la Commune de Sainte-Pazanne, organise une réunion d’information sur le risque sanitaire lié à la présence de radon dans certaines habitations :
 Mardi 9 novembre 20201 à 20h salle l’Escale de Retz à Sainte-Pazanne
Le Radon est un gaz naturel inodore, incolore mais radioactif. Il provient de sous-sols riches en roches granitiques. Lorsqu’il se trouve piégé dans une pièce, il peut atteindre des concentrations de nature à poser un risque pour la santé.
En Loire Atlantique,  165 communes ont été classées comme étant à potentiel “moyen à élevé”, ce qui signifie que la probabilité de trouver du radon dans nos habitats est importante.
Dans plus de 75% des cas, des mesures simples suffisent à réduire le niveau d’exposition.
Afin de mesurer la concentration dans les habitations, des dosimètres pourront être remis gratuitement aux personnes volontaires à la suite de la réunion d’informations.
Renseignements : 06 19 45 01 65

Octobre 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
26 octobre 2021

Énergie : le prix du gaz flambe

Le prix du gaz sur les marchés privés connait depuis plusieurs mois une hausse spectaculaire, qui devrait encore se poursuivre. Presque tous les abonnés en font les frais, sauf ceux qui ont souscrit une offre à prix fixe, souvent sur un ou deux ans. Mais à la fin de cette période, la hausse risque d’être brutale.
Les réserves de gaz en Europe sont anormalement faibles dans les aires de stockage, alors que la relance de l’économie après l’épidémie provoque une surchauffe des cours.
Seuls les abonnés qui sont en cours de contrat à prix fixe ne subissent pas d’augmentation, au moins jusqu’au terme de leur contrat. Ce sont généralement des offres sur un à trois ans.
En revanche, les usagers du gaz de ville qui sont au tarif réglementé (l’un des plus élevé), ou un contrat à prix indexé, voient leur facture augmenter chaque mois depuis un an, et ce n’est pas fini.
Pour les heureux titulaires d’un prix fixe sur la durée, la hausse interviendra à l’échéance du contrat, et elle risque d’être élevée, dans ce contexte de marché.
Ainsi, la campagne engagée par l’UFC-Que Choisir pour un achat groupé doit être reportée, car aucune offre sérieuse n’a été déposée dans le délai fixé au 20 septembre : les clients inscrits vont recevoir toutes les explications utiles.
Pour autant, le gaz de ville reste l’énergie la moins coûteuse, après le bois de chauffage dans un insert ou un poêle. Mais ce dernier combustible, de prix très accessible même en granulés, suppose un logement bien conçu pour que la chaleur dispensée soit efficace. Dans un logement ancien, le chauffage central au gaz reste une excellente solution, même si son prix augmente.
En outre, les réserves mondiales ne sont pas épuisées, et les cours peuvent revenir à un niveau plus raisonnable après la conjoncture défavorable actuelle. Mais il faudra sans doute passer l’hiver au prix fort.

Octobre 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
10 octobre 2021

Les droits des usagers du système de santé

Chaque année, la Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie (CRSA) rédige un rapport sur le respect des droits des usagers du système de santé, dans la région des Pays de la Loire. Cet article reprend un certain nombre de thèmes du rapport, avec des données portant sur l’année 2019.
À la lecture du dernier rapport de cette conférence, plusieurs constats se dégagent :
  • Les conditions de traitement des plaintes et réclamations s’améliorent sensiblement. On observe ainsi un fonctionnement globalement bon des procédures de conciliation et de médiation. Mais des difficultés persistent dans le secteur médico-social (EHPAD en particulier).
  • La qualité de la prise en charge des usagers dans les établissements de santé ressort à un niveau évalué souvent supérieur à la moyenne nationale. Mais des écarts importants demeurent entre établissements.
  • L’accessibilité financière aux soins revient régulièrement dans les préoccupations des usagers.
  • L’accès aux soins reste un problème récurrent dans beaucoup de territoires de la région (disposer d’un médecin traitant, en particulier).
  • Dans le domaine de la prévention, le pourcentage de la population dépistée au cancer connaît une baisse continue et préoccupante.
Satisfaction des patients à l’égard des établissements de santé
L’indice de satisfaction recueilli auprès des usagers s’établit à 75,2 sur 100 (moyenne nationale : 73,6).
Des écarts importants entre établissements persistent tout de même : 82 pour ICO Gauducheau Saint-Herblain à 69 pour le CHU d’Angers. En outre, les repas (61,8) et les conditions de sortie d’hospitalisation (65) méritent des améliorations.
Les données recueillies indiquent également une bonne note globale de satisfaction de l’hospitalisation en ambulatoire (sur une journée). Cet indicateur est en progression par rapport aux années précédentes (78,4).
L’accessibilité financière aux soins
L’accessibilité financière aux soins revient régulièrement dans le questionnement des usagers. Ainsi, selon l’Agence régionale de santé,  » 37 % des ligériens déclarent avoir renoncé à certains soins parce que le remboursement en était trop limité, ce chiffre atteint 51 % pour les personnes en situation de perte d’autonomie qui ont souvent des difficultés à l’achat de dispositifs de réduction de leur handicap (mobilité, vision, audition)”.
Les dépassements d’honoraires des médecins ne constituent pas l’unique cause de l’augmentation des restes à charge, mais ils en représentent la vision la plus ressentie par les usagers. Sur ce sujet, le rapport détaille les constats suivants :
  • Une très faible part de généralistes pratique les dépassements d’honoraires (3 % contre 9,5 % au niveau national).
  • Une part importante du nombre de médecins spécialistes font le choix de cette pratique (36 %).
  • Un taux d’adhésion des médecins aux contrats de maîtrise des dépassements d’honoraires en augmentation (43 % des médecins pratiquant des dépassements) avec néanmoins des taux de différences d’adhésion très importantes entre spécialités.
Le rapport note que la région Pays de la Loire se situe au-dessus de la moyenne nationale (environ + 10 %) en pourcentage de médecins spécialistes pratiquant une modération des dépassements.
En ce qui concerne les actes chirurgicaux réalisés dans les établissements privés, le rapport souligne une croissance continue du nombre d’actes réalisés avec suppléments, avec une hausse importante des dépassements moyens pour certains actes.
À titre d’exemple, 54 % des actes médicaux réalisés sur le bulbe oculaire sont réalisés avec supplément (32,5 % en 2012) et le dépassement moyen se situe à 146 € (125 € en 2012).
Le rapport conclut que si effectivement les contrats de maîtrise de dépassements d’honoraires ont permis de stopper leur croissance continue, à la fois en nombre d’actes et en montants individuels depuis 15 ans, il reste que cette pratique tarifaire pèse de façon importante dans le reste à charge des patients.
« Cette banalisation du dépassement d’honoraires, cumulée avec la hausse des coûts des complémentaires de santé, en particulier pour les personnes âgées, pose la question du reste à charge, question liée naturellement à celle du renoncement aux soins ».
La démographie médicale
Les précédents rapports ont pointé les difficultés d’accès à un médecin, qu’il soit généraliste ou spécialiste, avec de fortes inégalités géographiques. Le même constat pourrait d’ailleurs être fait pour d’autres professions médicales comme les chirurgiens-dentistes, ou les infirmiers.
La légère augmentation du nombre de médecins généralistes dans la région ces dernières années (1 % sur 5 ans) est souvent mise en avant. Mais force est de constater que certains territoires ruraux ou de périphérie d’agglomération urbaine enregistrent toujours des baisses du nombre de médecins, malgré toutes les incitations financières mises en place.
L’accès à un médecin spécialiste interpelle également dans huit des neuf spécialités les plus fréquemment consultées : les densités de professionnels sont inférieures de 24 à 31 % à celles enregistrées au niveau national.
De nombreuses mesures sont prévues dans le Projet régional de santé, pour tenter d’améliorer la situation (exercices coordonnés, mise en place d’assistants médicaux, transferts de tâches, incitation financière à l’installation). Mais ces mesures auront-elles un impact pour permettre à chaque Ligérien d’avoir accès à un médecin traitant, à un spécialiste, voire à des professions paramédicales ?
Le fonctionnement des services d’urgences
La croissance continue depuis plusieurs années du nombre de visites aux urgences (encore + 2 % en 2019) place les services des urgences de notre région en extrême tension. Cela ne contribue pas à améliorer les conditions de séjours et de soins des patients concernés.
Cette tension sur l’activité des urgences s’est traduite par des mouvements sociaux dans ces services en 2019. Ils ont conduit le gouvernement à prendre des engagements. Ainsi, le programme de mesures appelé « pacte de refondation des urgences » est en cours de déploiement en Pays de la Loire. Il comporte plusieurs mesures susceptibles d’améliorer la prise en charge des usagers ayant besoin d’un recours non programmé aux soins : mise en place d’un service d’accès aux soins, renforcement des compétences des professionnels paramédicaux dans les services des urgences, amélioration de la prise en charge des personnes âgées en amont et en aval des urgences, développement des maisons médicales de garde à proximité directe des services d’urgence.
Ces mesures n’auront un réel impact que si tous les professionnels libéraux et hospitaliers ont la volonté de travailler en interaction, pour répondre aux besoins réels de la population.
Droit à l’information
En ce qui concerne l’accès au dossier médical dans les établissements de santé, les procédures d’accès se sont améliorées depuis plusieurs années (11 100 demandes en 2019). On observe toujours quelques difficultés pour respecter les délais de transmission prévus, et quelques incompréhensions lors de demandes d’accès par les ayants droit.
En revanche, la remise de la lettre de liaison à la sortie d’hospitalisation est insuffisamment pratiquée. Les indicateurs de qualité montrent des évaluations à la fois inférieures aux résultats nationaux et une notation éloignée des standards attendus, pour les établissements concernés des Pays de la Loire. Il reste pour ces établissements de très importants progrès à réaliser pour faire de la lettre de liaison un outil complet et efficace, pour les usagers comme pour les professionnels de santé.
Le déploiement du dossier médical partagé (DMP)
Un important travail de fond est actuellement réalisé par l’assurance maladie pour mettre en place les conditions d’un véritable outil numérique de santé, au service des professionnels de santé et des usagers, afin d’améliorer en particulier la coordination des soins.
L’adhésion à l’extension de la messagerie sécurisée et le réflexe d’alimentation du DMP par les professionnels révèlent qu’un travail important reste encore à réaliser.
Pour l’usager, l’enjeu pour le DMP n’est désormais plus son ouverture (d’autant que celle-ci sera automatique dans quelques mois, sauf refus explicite de l’usager). Le problème demeure plutôt l’alimentation par les professionnels et les établissements, car aujourd’hui seulement 8 % des 500 000 DMP ouverts dans la région sont complétés par des informations médicales.
Avec la mise en place de « Mon espace santé » dans quelques mois, une nouvelle étape va être franchie vers la numérisation de nos données de santé. Un travail d’information, de conviction, d’accompagnement des usagers va être nécessaire.
Aujourd’hui, de nombreux freins existent pour le développement d’un espace numérique de santé. D’une part, les professionnels et établissements sont confrontés à des difficultés techniques, au manque de temps et d’adhésion à ces évolutions. D’autre part, on observe des difficultés d’adhésion, des doutes sur la sécurité des données, une fracture numérique, chez les usagers.
La participation au dépistage du cancer
Pour le dépistage du cancer du sein chez les femmes de 50 à 74 ans, le taux national de participation au dépistage est de 48,6 %. Après avoir augmenté jusqu’en 2011-2012 pour atteindre un pic à 52,4 %, la participation diminue lentement depuis. Cette baisse s’observe pour toutes les tranches d’âge. Elle est particulièrement marquée chez les 55-59 ans, dont le taux de participation est le plus bas. Au niveau régional, le taux de participation est de 56,4 %, supérieur à la moyenne nationale, mais également en baisse au fil des années (64 % en 2012).
Pour la participation au dépistage du cancer colorectal chez les 50 à 74 ans, le taux national de participation reste de 30,5 % (très inférieur à l’objectif européen de 45 %). L’amélioration de la participation, qui était attendue avec le passage au test immunologique, ne s’est donc pas confirmée.
Dans la région, le taux de participation s’établit à 36 %. Le taux de personnes révélant un test immunologique positif se monte à 3,8 %, ce qui montre la nécessité d’opérer les tests préconisés.
Les pénuries de médicaments
Le collectif France Assos Santé des Pays de la Loire a conduit une enquête sur les pénuries de médicaments dans la région, en décembre 2020 et janvier 2021, avec l’appui d’un groupe d’étudiants de master 2 “Pilotage des politiques et actions en santé publique”. L’enquête incluait des entretiens avec des acteurs régionaux et nationaux, des questionnaires en ligne auxquels ont répondu 101 pharmaciens d’officine et 115 médecins généralistes de la région. 
L’enquête révèle des tensions d’approvisionnements importantes au sein des Pays de la Loire : tous les pharmaciens interrogés ont affirmé y être confrontés au moins une fois par semaine en officine (notamment pour les vaccins, certains antibiotiques, antiparkinsoniens, et certains anticancéreux). Les pharmaciens arrivent à pallier ces dysfonctionnements par leurs connaissances des circuits d’approvisionnement, avec la commande de stocks plus importants, changement de traitement, “dépannage” entre pharmaciens. En revanche, les médecins sont moins au fait de celui-ci, quoique 40 % d’entre eux soient confrontés à cette difficulté au moins une fois par semaine. 
E-Santé et fracture numérique
De nouveaux usages attestent d’une dématérialisation de plus en plus importante des données de santé. Parmi ceux-ci : la prise de rendez-vous en ligne (majoritairement sur DOCTOLIB), les téléconsultations, le dossier médical partagé (DMP), l’accès aux résultats d’examens ou de prescriptions médicales sur les plateformes des laboratoires, la réponse au questionnaire de satisfaction suite à une hospitalisation, la question du passe sanitaire et notamment de l’utilisation d’un QR-code avec son téléphone.
Cette dématérialisation peut permettre une amélioration de l’accès et du suivi des soins, si celle-ci est systématisée par tous les acteurs et professionnels de santé, et bien encadrée.
Toutefois, elle pose plusieurs questions éthiques. Parmi celles-ci, la fracture numérique apparaît comme un point particulièrement sensible à prendre en compte : il faut désormais être doté (et savoir se servir) d’un ordinateur, d’internet, d’un smartphone, d’une imprimante à son domicile afin d’accéder à un parcours de soin. Selon l’INSEE, 17 % de la population n’a pas accès à internet ou ne sait pas utiliser les outils numériques.
La dématérialisation peut ainsi renforcer les inégalités sociales d’accès aux soins.
Des accompagnements, formations, doivent être réalisés afin d’éviter les non-recours aux droits des personnes âgées, ou moins diplômées, à revenus modestes, étrangères, sans domicile fixe.
De plus, la dématérialisation pose la question de l’évolution du rapport des patients aux professionnels et lieux de santé, ainsi que celle de l’injonction progressive et affirmée d’être acteur et autonome dans sa santé.
En conclusion
Ce rapport montre que des progrès ont été réalisés au cours de ces 20 dernières années dans le respect du droit des usagers, notamment l’information ou la prise en considération des choix des patients. Mais il souligne aussi toute la fragilité organisationnelle de notre système de santé, encore plus mise en évidence par la crise sanitaire. De nombreuses actions sont mises en place par l’Agence régionale de santé pour répondre aux défis, comme l’implantation des professionnels de santé dans les territoires en déficit. Mais l’impact des mesures prises dans plusieurs domaines n’est pas concrètement perçu par les Ligériens.l

Octobre 2021 par Gérard ALLARD
10 octobre 2021

Alimentation et biodiversité

Pour mémoire, le PAT est le Programme Alimentaire Territorial, auquel notre association participe pour aller vers une alimentation saine et si possible de proximité. Je ne prétends pas vous établir une revue de détail de tous les sujets qui y sont abordés, mais quelques points ont retenu mon attention.
Lors d’une séance d’élaboration du programme, vint à l’ordre du jour le sujet de « la vache nantaise ». On agita tellement la pauvre bête qu’elle en cailla son lait. Il faut savoir que la vache nantaise est issue d’une race supérieure, hélas disparue à ce jour, qui fut la vache du Mézenc (en Ardèche : bassin des sources de la Loire). Avides de voir où se rendait l’eau de cette petite rivière, de rudes paysans, géographes, explorateurs, philosophes et artistes décidèrent d’en descendre le cours, accompagnés de quelques bêtes sur pieds pour assurer leur pitance. Arrivés sur la mer d’alors, sensiblement identique à la mer d’aujourd’hui, les bovins résiduels se répandirent dans la pampa, engendrant ainsi une nouvelle race que les tribus locales adoptèrent puis baptisèrent quelques siècles plus tard du nom de vache nantaise. Ah ! la vache.
Pour anecdote, la vache du Mézenc, dans sa version contemporaine, broute gaiement au printemps et à l’été un fourrage très dense en diverses fleurettes, procurant à sa viande un goût somptueux. C’est dans cette région que venaient s’approvisionner les parfumeurs de Grasse. Le dernier camion chargé de 7 tonnes de fleurs séchées a parcouru son ultime voyage il y a quelques années.
Mais revenons à la vache nantaise. Lors d’une séance consacrée au programme alimentaire territorial, donc, un obscur membre alternatif de ce cercle avisé s’avisa de se prononcer sur cet honorable animal. Il affirmait que, pour le bon équilibre de la prairie et de la vache, il y avait lieu de respecter un taux d’occupation de 2 bêtes par hectare, dans les zones humides et autres prairies inondables. On imagine alors que, pour nourrir les 754 231 habitants de notre agglomération avec cette viande, il faudrait disposer de milliers d’hectares en prairies.
Je voulais ajouter quelques observations concernant la lamproie, qui nous est vantée sans ménagement alors qu’il s’agit d’un dangereux prédateur. Ce poisson bouleverse les fonds de rivière en déplaçant les cailloux. Ce n’est pas sans conséquences nocives sur la qualité des eaux. Mais je ne m’étendrai pas, risquant d’en contrarier certains. Créons aussi un zoo de la lamproie. Quant à y être, retenons aussi le silure, gros et quelquefois très gros poisson de Loire, dont les vertus commencent à être remises en valeur.
Mais venons-en maintenant à la plus fantastique contrevérité entendue ce jour-là. Dans un souci d’apaisement, j’avais proposé que les zones humides ou inondables puissent avoir plusieurs vocations : élevage, conservation en l’état, discrets aménagements en vue de préserver la biodiversité. Et voilà-t-il pas que l’éventualité d’une conservation en l’état fut dézinguée avec une violence inouïe, qui ne manqua pas de m’étonner de la part de leurs auteurs. Le coup de massue résulta d’un argument aussi stupide que catégorique : en aucun cas les espaces de type mangrove ne sont des réservoirs de biodiversité, bien au contraire, il s’agirait de zones mortes, foutues, bannies.
Cette sottise révèle en réalité l’ignorance de l’histoire ancienne de notre planète et de l’homme. Alors, rétablissons la vérité.
Il ne faut pas remonter jusqu’au déluge, mais juste avant. À cette époque vivait un certain Noé qui, selon la rumeur, était un cas. Il mit donc sur l’eau une arche qu’il emplit de toutes les races animales qu’il put trouver. La pluie tomba. L’eau monta. Il appareilla. Puis il put enfin mettre pied à terre, perché dans le plateau arménien, sur le mont Ararat. Ce fut une grande satisfaction pour lui, car on lui avait refusé l’embarquement de rats, prétextant qu’il n’en manquerait pas sur ledit mont. La population locale, dont la reine Sémiramis (de passage pour un séjour balnéaire), lui confirma qu’il avait eu bien de la chance, arrivant au moment de la décrue. En effet, toutes les terres environnantes n’étaient que mangroves peuplées (tenez-vous bien) entre autres de la tétraogalle de Perse, de perdrix Bartavelles, et sur quelques ilots, de nombreuses variétés de trèfle et de vésor, de fétuque du mouton, d’anudonnier sauvages, d’espèce d’élymus, et même suprême bonheur, de cornifle immergé.
En d’autres termes, cette mangrove donna naissance à ce que l’on appelle aujourd’hui communément la biodiversité. Dans nos contrées, ce phénomène fut concrétisé par la création d’un parc naturel de 87.000 ha, essentiellement de zones humides. Et ce ne sont pas les affirmations fantaisistes d’ignares patentés qui vont combattre cette évidence.
Ainsi se résume l’évolution de nos sociétés : mangrove, zones humides, drainage, bétonnage, immeubles de grande hauteur, espaces verts et terres arables sur les toits des mêmes immeubles.
J’espère avoir ainsi déjoué les tentatives de manipulation orchestrées dans le cadre du programme alimentaire territorial. Cette magistrale démonstration nous permettra, entre autres, d’harmoniser nos vues avec celles du comité permanent Loire. Cela devrait enfin encourager une alimentation saine et abondante, dans un milieu préservé de biodiversité.
Si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé.
Bien à vous, bonnes vacances tardives, joyeuses fêtes, et toutes ces sortes de choses.

Octobre 2021 par Jean BOURDELIN
10 octobre 2021

Santé : trop de publicités pour enfants

La France est à la traîne en Europe, pour la réglementation des publicités destinées aux enfants. Les émissions de télévision sont un filon incroyable pour l’industrie alimentaire, depuis longtemps. Malheureusement, ce n’est pas près de s’arrêter, si le gouvernement ne prend pas des mesures.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) déplore dans son dernier rapport que les enfants soient largement exposés à des messages de promotion pour des friandises de mauvaise qualité nutritionnelle.
Pourtant, l’obésité infantile est devenue un vrai problème de santé publique, et la consommation importante de produits trop gras ou trop sucrés en est la cause principale.
Le harcèlement publicitaire télévisuel pour les friandises HARIBO ou FERRERO est une calamité pour la santé des enfants.
Mais le poids de ces industriels est considérable dans l’économie : le chiffre d’affaires est colossal, et justifie d’importantes pressions sur les autorités de régulation.
En France, aucune réglementation sérieuse ne vise à réduire l’exposition des enfants à la tentation des aliments trop gras ou trop sucrés. La seule mesure obligatoire est le rappel des recommandations nutritionnelles classiques (ne pas grignoter, faire de l’exercice, manger des fruits et légumes…). Ces messages sont une sorte d’humour glacial, puisqu’ils sont le plus souvent en contradiction avec le matraquage promotionnel.
L’UFC-Que Choisir réclame du gouvernement des dispositions plus fermes en ce domaine :
  • Interdire la promotion des friandises pendant les programmes destinés aux enfants.
  • Publier davantage d’informations aux parents pour limiter le recours aux aliments industriels en général (qui présentent trop souvent des excès de gras, de sel, ou de sucre).
  • Diffuser gratuitement des publicités sur l’équilibre nutritionnel, élaborées par les organismes de santé publique.

Octobre 2021 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
6 octobre 2021