UFC-Que Choisir de Nantes

Litige express …

Monsieur E-R a acheté un spa gonflable auprès de la société CASH PISCINES de NANTES.
Dès le lendemain de l’achat, le client constate que le panneau de contrôle s’allume, mais qu’il ne programme plus le lancement des jets.
Il contacte  immédiatement le professionnel, qui le renvoie vers le fabricant INTEX.
Le client vient alors à l’association, prend rendez-vous avec un juriste et un courrier de signalement est adressé le jour même à CASH PISCINES, vendeur et garant du produit en première approche.
Curieusement, la société répond dès le lendemain qu’elle prend en charge le spa, sous garantie, et précise qu’elle ne comprend pas pourquoi le client ne l’a pas contactée en premier !
Ce qu’il faut savoir : Tout produit vendu par un professionnel bénéficie, outre la garantie contractuelle (facultative mais parfois payante), des garanties légales (obligatoires et gratuites). La plus simple à mettre en œuvre est celle des articles L 217-4 et suivants du Code de la consommation (garantie de conformité), dont la durée est de 2 ans : tout défaut survenant dans les 24 mois de la livraison (depuis le 18 mars 2016, le délai était de 6 mois pour les achats antérieurs à cette date) est présumé avoir existé avant la vente, et c’est le vendeur (pas le fabricant) professionnel qui est tenu, soit de réparer ou remplacer le produit, ou (à défaut, après 30 jours) rembourser le prix, soit démontrer (pas seulement affirmer) que ce défaut est imputable au client

Sur un appel téléphonique, Monsieur Y-G avait souscrit un contrat d’assurance complémentaire santé auprès de SAMASSUR. Mais il n’a pas compris sur le coup qu’il s’agissait d’un démarchage en vue d’un engagement ferme et définitif. Comprenant son erreur, il a adressé sous trois jours un courrier en recommandé, exprimant sa volonté de se rétracter.
Néanmoins, il a préféré nous consulter pour avis, et le juriste lui a proposé d’adresser un courrier de signalement à l’assureur, afin de réclamer une confirmation de la démarche effectuée.
Une semaine plus tard, SAMASSUR nous adressait un courrier confirmant les effets de la rétractation de l’assuré (annulation du contrat).
Ce qu’il faut savoir : lors d’un démarchage téléphonique, toute personne qui souscrit un contrat d’assurance dispose d’un délai de rétractation de 14 jours, sans avoir à préciser les motifs de sa décision ; un modèle de lettre de renonciation doit être prévu au contrat écrit qui a nécessairement été transmis au client pour confirmer la souscription, à défaut de quoi le contrat est nul. C’est la date d’envoi du courrier qui détermine le point de départ du délai (article L 112-9 du Code des assurances).

Pour profiter d’un week-end prolongé du mois de mai, ce couple d’adhérents avait loué un véhicule pendant trois jours, auprès d’une agence GOLDCAR de NICE.
Après avoir parcouru quelques kilomètres, la voiture est tombée en panne sur une route escarpée. Un dépanneur est intervenu et a réussi à redémarrer le véhicule.
Mais le lendemain, de nouveau, la voiture tombe en panne en dégageant de grosses fumées noires. Le véhicule est déposé dans un garage pour réparation, et les clients réussissent à rentrer sur leur lieu de vacances grâce à des amis. L’agence de location leur propose un autre véhicule, mais il faut retourner à NICE et les vacanciers n’ont matériellement pas le temps de faire ce trajet.
A leur retour à NANTES, ils constatent avec surprise un débit de 1.204 € sur leur compte bancaire. Contactée par téléphone, l’agence leur indique qu’une expertise va être effectuée car un mauvais carburant est peut-être à l’origine de la panne. Or, nos adhérents n’avaient même pas eu le temps de remettre de l’essence dans le véhicule…
Heureusement, après avoir été reçus en entretien par un juriste, un premier courrier de signalement adressé à l’agence a suffi pour que les clients soient remboursés !
Ce qu’il faut savoir : En matière de location de véhicule, le locataire est responsable de l’état dans lequel il restitue la voiture qu’il a utilisée. Mais il appartient au loueur de prouver que les dégradations qu’il impute au locataire sont intervenues alors que le véhicule était sous sa garde : c’est normalement le constat amiable en début et fin de location qui en atteste, à condition d’être vigilant… Au cas particulier, il n’y avait pas eu de constat final, en raison des avaries constatées.

Octobre 2017 d’Agnès RINGARD
27 octobre 2017

Chantage aux clés

de Julie
Je vous adresse un petit message afin de vous remercier pour la publication sur votre site, dans la rubrique « Méfiez-vous », de l’article sur le chantage à la réception de construction.
En effet, j’ai réceptionné ma maison individuelle hier avec le constructeur BABEAU SEGUIN, et cela n’a pas loupé : chantage sur le paiement du solde intégral et le PV sans réserve, contre la remise des clés.
Je n’ai pas cédé, malgré la grosse pression du conducteur de travaux, je lui ai rappelé mes droits en tant que maître d’ouvrage, mais cela ne l’a pas empêché de continuer à m’intimider, en me menaçant de repousser la réception.
J’ai suivi vos conseils : signer le PV sans réserve et récupérer son double, puis refuser de remettre le chèque. Juste après, il s’est en effet senti coincé, parce que je lui annonçais que je ferai remplacer les serrures en retenant leur coût sur le solde. Il m’a donc donné les clés, et j’ai gardé mes 5 % pour le moment.
Je suis en pleine rédaction du courrier pour lister les réserves. Le pire dans tout ça, c’est que cette pratique est une politique d’entreprise, et non pas celle d’un conducteur de travaux peu scrupuleux. En effet, quelques jours avant la réception, nous avons reçu un courrier qui nous demandait d’apporter le jour de la réception le chèque de solde, pour le remettre au conducteur de travaux.
Encore merci de nous aider à faire valoir nos droits !

Notre réponse
Merci pour vos encouragements, mais sachez encore que le courrier de ce constructeur permettrait sans doute de le faire condamner pour ce procédé systématique, car il est précisément interdit par la loi, et sanctionné pénalement : dans votre cas (réception non assistée par expert), « le solde du prix n’est payable que dans les huit jours qui suivent la réception » (Chambre criminelle, 17 décembre 2003, N° 02-87852).

Octobre 2017 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
27 octobre 2017

Vos chroniques du 28 et 29 octobre

Chronique « Quick Conso » (7 h 15 -8 h 15 -9 h 15 -15 h 15 le samedi et le dimanche) :
28/10 : Internet : Arnaque FACEBOOK fausses célébrités.
29/10 : Internet : Se connecter en fibre.

Internet arnaques aux fausses célébrités sur FACEBOOK
Il suffit de peu de choses pour se laisser prendre, et cela peut coûter cher.
A partir d’un faux compte de célébrité, un escroc va vous ternir en ligne pendant des heures, pour vous convaincre d’appeler des numéros surtaxés, transmettre des codes enfin « gagnants ». Résultat : la facture peut dépasser 400 € hors forfait …
Il faut se méfier des offres de rêve, incroyables, surtout si elles proviennent de gens très connus. Les célébrités n’ont pas besoin de faire des cadeaux, on les apprécie pour d’autres raisons.
Il faut surtout ne jamais appeler des numéros de téléphone surtaxés : il s’agit toujours d’une arnaque, à 3 € l’appel environ.
Les faux comptes prolifèrent sur FACEBOOK : le mot « officiel » est le signe d’un compte frauduleux, puisque le vrai compte, certifié, est marqué d’un cercle en bleu, coché en blanc.
Si vous êtes victimes de ces pratiques, vous pouvez essayer le site infosva.org, avec la date et le numéro en 08 des appels passés. Cela permet d’identifier le prestataire de ces numéros. Il faut expliquer ce qui s’est passé : la plupart de ces professionnels remboursent, à titre commercial, au moins une partie des frais.

Internet se connecter en fibre
Quel que soit l’installateur de la fibre dans la rue ou dans l’immeuble, chaque client a le choix de son fournisseur d’accès.
En principe, il n’y a pas de frais, sauf au premier raccordement du logement, s’il n’a pas été réalisé par l’installateur commun dès le départ.
Cette opération est  fixe et définitive, même en cas de changements de fournisseurs par la suite.
Pour savoir si la fibre est accessible, il faut soumettre son numéro de téléphone fixe et son adresse, sur le site de l’opérateur de son choix.
L’abonnement fibre est souvent plus coûteux que celui du téléphone fixe, mais il faut comparer les services fournis (débits annoncés).

Octobre 2017 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
27 octobre 2017

Vos chroniques du 21 et 22 octobre

Chronique « Quick Conso » (7 h 15 -8 h 15 -9 h 15 -15 h 15 le samedi et le dimanche) :
21/10 : Internet -Déploiement de la fibre.
22/10 : Santé -Réglementation des cosmétiques.

Internet : déploiement de la fibre optique
Un peu plus de la moitié du territoire français est couvert en fibre optique, et des fournisseurs font la course pour équiper les immeubles en copropriété et les grands axes urbains.
En territoire rural, ce sont les communes et départements qui vont aider au financement de ce déploiement : chacun peut se renseigner auprès de la Mairie pour connaître l’état ou le programme d’installation de la fibre optique.
En ville, on peut consulter le site des opérateurs, avec son adresse et son numéro de téléphone fixe.
Les opérateurs vont de plus en plus inciter leurs nouveaux clients à souscrire un abonnement « fibre », quand le logement est équipé.
C’est déjà ce que fait ORANGE, qui ne propose plus d’abonnement classique (ADSL, par la ligne téléphonique fixe) dans les « zones fibrées ». Les prix sont plus élevés que pour les abonnements ADSL, mais les débits sont plus importants.
Cela veut dire que bientôt, le réseau téléphonique historique (en cuivre) pourrait être abandonné, au moins dans les agglomérations.

Santé : du mieux dans les cosmétiques
La réglementation des cosmétiques est très insuffisante, en Europe : la loi se préoccupe plutôt bien de ce qu’on absorbe (comme les médicaments, les aliments), mais très peu des produits en contact avec la peau, les poumons.
Le résultat est affligeant, depuis des dizaines d’années : les enfants et les femmes principalement ont été exposés à des molécules chimiques aux effets néfastes ou suspects, sans que l’industrie s’en préoccupe.
L’industrie a ses raisons : la chimie améliore l’aspect, la tenue, la texture des crèmes et lingettes. Mais les enjeux de santé devraient prévaloir sur ces préoccupations purement commerciales.
Enfin, cette réglementation des cosmétiques vient d’évoluer dans le bon sens : un conservateur très allergisant (la MIT), mais aussi le formaldéhyde, ou encore l’oxyde de zinc, ne peuvent plus être incorporés dans les produits solaires en général, et les vaporisateurs en particulier.
Il serait bon d’éliminer de ses placards les produits solaires utilisés cette saison, pour en racheter l’an prochain, quand les anciens stocks auront été épuisés !

Octobre 2017 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
20 octobre 2017

Vos chroniques du 14 et 15 octobre

Chronique « Quick Conso » (7 h 15 -8 h 15 -9 h 15 -15 h 15 le samedi et le dimanche) :
14-10 : Commerce : LIDL condamné.
15-10 : Assurances : Garantie SFAM des appareils électroniques.

Commerce LIDL condamné pour publicité trompeuse
L’enseigne de distribution LIDL annonçait dans une campagne être « Élue meilleure chaîne de magasins ».
Mais le Tribunal correctionnel d’ÉVRY considère que cette affirmation est inexacte.
En effet, ce titre a été décerné à LIDL « à l’issue d’une démarche commerciale, qui n’a pas grand-chose à voir avec une élection ou avec les résultats d’une large consultation de la clientèle ».
Les juges ont estimé que cette enseigne avait été plutôt « élue chaîne de magasins qui a déployé les plus gros efforts de communication pour inciter ses clients satisfaits à voter pour elle ».
Le Tribunal conclut que des termes comme « élu », « reconnu », « distingué » évoquant un processus basé sur l’avis d’un grand nombre de consommateurs, alors que ce n’est pas le cas, caractérise une publicité trompeuse.
LIDL a fait appel.

Assurances les promesses de SFAM
Notre association recueille beaucoup de signalements concernant l’assureur SFAM, spécialisé dans la garantie des objets connectés.
C’est une offre spéciale très avantageuse présentée par le vendeur du téléphone, de la tablette, ou de l’ordinateur dans les boutiques d’opérateurs, ou sur CDISCOUNT, PIXMANIA, FNAC et DARTY : réduction de 30 € sur l’achat de l’appareil, un premier mois gratuit, et la possibilité de résilier à tout moment.
Le client est tenté de signer, pour profiter de la remise, et il prévoit de résilier au bout d’un mois, puisque c’est possible.
Mais les témoignages montrent que la résiliation n’est pas toujours effectuée, et le prélèvement de 15 € est difficile à récupérer.
L’UFC-Que Choisir a démontré depuis longtemps le caractère inutile, en tout cas très décevant de ces assurances domestiques sur les appareils électroniques : c’est finalement très coûteux, pour un risque peu fréquent, ou une indemnité illusoire parce qu’il y a beaucoup d’exclusion (dans la garantie vol, ou accident).

Octobre 2017 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
13 octobre 2017

Vos chroniques du 7 et 8 octobre

Chronique « Quick Conso » (7 h 15 -8 h 15 -9 h 15 -15 h 15 le samedi et le dimanche) :
07-10 : Banques, la mobilité s’accélère
08-10 : Énergie -régularisations et corrections

Banques : la mobilité s’accélère
Selon près de 5.000 consommateurs interrogés par QUE CHOISIR, le nombre de clients qui ont changé de banque a triplé entre 2012 et 2016.
Mais c’est un phénomène encore limité 3 % de la clientèle.
Ce sont les banques en ligne qui profitent de cette mobilité, même si leur part de marché reste, elle aussi, encore bien modeste (8 %).
La loi oblige désormais tout banquier à faciliter le changement d’établissement pour un compte bancaire
  • C’est le nouveau banquier qui doit réaliser toutes les démarches nécessaires, dans un délai de 10 jours.
  • Il obtient du banquier précédent la liste de toutes les opérations périodiques, en débit ou crédit (prélèvements des fournisseurs, virements des revenus et allocations).
  • Puis il informe ces entreprises ou administrations des nouvelles références du compte à débiter ou créditer.
  • Ensuite, le client peut prendre le temps de clore (ou pas) son ancien compte, même en conservant un crédit en cours, qu’il rembourse par un virement de sa nouvelle banque.

Énergie : régularisations de factures
Les « régularisations » de factures en gaz ou électricité, c’est parfois régulier, parfois abusif : précisions pour s’y retrouver.
Les régularisations suite à augmentation légale refusée par le Ministre
EDF procède à des vagues de régularisations de ses facturations, en application d’un arrêté récent du Ministre, selon une décision du Conseil d’État, parce que le gouvernement n’avait pas voulu appliquer en 2014 l’augmentation légale.
Ces opérations sont annoncées par un courrier, si vous n’êtes plus client EDF, et appliquée sur votre facture, si EDF est toujours votre fournisseur.
Le montant est de l’ordre de 30 à 70 €, et c’est parfaitement justifié.
Les régularisations pour erreurs du fournisseur
Des abonnés peuvent recevoir une ou plusieurs factures de « régularisation », en gaz ou électricité, parce que le distributeur a négligé ses relevés, ou constaté tardivement un défaut du compteur, ou encore il a oublié de rappeler au locataire parti sa consommation impayée.
Dans ce cas, en revanche, il faut être exigeant, car les montants sont élevés (1.000 à 2.000 €).
Notre association a le plus souvent obtenu la réduction de la facture, parce que
  • D’abord, ces « corrections » doivent être justifiées, par la comparaison avec la consommation d’un ménage comparable sur la même période.
  • Ensuite, le délai de recouvrement est de 14 mois maximum : toute consommation constatée mais non facturée dans ce délai reste à la charge du distributeur.

Octobre 2017 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
6 octobre 2017

SEMITAN : TAN et plus ?

Depuis janvier 2016 (mais également en 2013), la SEMITAN a profondément modifié ses barèmes de réduction pour les transports en commun.
Nous avons mené l’enquête, pour savoir ce qu’il en coûte désormais, et quel est l’état de ce service public, pour les usagers de l’agglomération nantaise.
Notre étude repose sur plusieurs éléments recueillis : un examen des conditions contractuelles et tarifaires (sur plusieurs années, comparées aux autres agglomérations des PAYS de la LOIRE), les rapports d’activité annuels de la SEMITAN, et un entretien avec les responsables des transports.
Le plein tarif :
Il faut distinguer dans les tarifs, entre le prix normal et les réductions (à titre « commercial » ou « social »).
Les prix les plus significatifs et les plus comparables sont ceux du ticket, du carnet de 10, et les abonnements au mois ou à l’année.
Ces tarifs ont connu à NANTES les évolutions suivantes :
ANNÉE
2010
2014
2015
2016
2017
Ticket unitaire 1 h (*)
1,50 €
1,50 €
=
1,60 €
+ 6 %
1,60 €
=
1,60 €
=
Carnet 10 tickets
12,30 €
14 €
+ 14 %
14,50 €
+ 4 %
14,70 €
+ 1 %
14,90 €
+ 1 %
Abonnement/mois (**)
49,90 €
58 €
+ 16 %
63 €
+ 9 %
64 €
+ 2 %
66 €
+ 3 %
Abonnement/année (**)
480 €
545 €
+ 14 %
582 €
+ 7 %
592 €
+ 2 %
592 €
=
(*) : valable 1 heure, mais 2 € si acheté dans le bus (depuis 2013) -(**) : 26 à 59 ans
La comparaison avec les villes voisines n’est pas à l’avantage de NANTES :
VILLE
NANTES
LAVAL
ANGERS
LA ROCHE/YON
LE MANS
PARIS
Ticket unitaire
1,60 €
1,15 €
1,50 €
1,30 €
1,50 €
1,90 €
Carnet 10 tickets
14,90 €
9,65 €
12,50 €
10,90 €
13,40 €
14,90 €
Abonnement/mois
66 €
25 €
43 €
33 €
40 €
77 €
Abonnement/année
592 €
235 €
450 €
305 €
433 €
760 €
Les réductions commerciales :
Le barème commercial a été simplifié en 2009, mais révolutionné en 2013 avec le compostage électronique. Ce procédé a permis d’offrir aux abonnés (qui payaient jusque là un tarif forfaitaire, mensuel ou annuel) d’ajuster leur dépense au nombre réel de voyages effectués : règlement par prélèvement le mois suivant ; aucun paiement en l’absence totale de trajet ; prix total plafonné au montant de l’abonnement forfaitaire mensuel correspondant au profil tarifaire de l’usager.
Ces réductions sont présentées par la TAN comme fonction de l’âge, mais cet affichage traduit plutôt un statut des personnes : les jeunes ont leurs tarifs les moins élevés (enfants, lycéens, étudiants), mais les salariés (26 -60 ans) paient un tarif élevé, en raison de la participation de 50 % des employeurs, admet NANTES METROPOLE. Cette pratique des collectivités est assez générale : cela veut dire que les administrations et les entreprises financent les transports publics urbains. Mais du coup, cet avantage social n’en est plus un pour les salariés, puisque la moitié qui leur reste à charge équivaut au prix normal. On imagine mal, pourtant, que les restaurants fassent payer plus cher le repas des salariés qui règlent en chèque-déjeuner ?
Il n’y a plus de réduction commerciale pour les retraités à faibles revenus : leur situation relève des tarifs sociaux, en fonction de leur quotient familial.
Les tarifs sociaux :
Les règles ont changé à partir de janvier 2016. Des Nantais ont alors réagi, y compris l’opposition municipale, à cause de certains effets secondaires. Après enquête approfondie, on observe que NANTES METROPOLE a adopté un nouveau principe politique pour ses tarifs sociaux, qui repose désormais sur les ressources du ménage, et non plus sur le revenu ou le statut individuel des personnes (retraité, chômeur, étudiant…).
Il y a deux principaux changements : c’est le quotient familial qui devient le critère (et pas seulement le revenu), et le tarif s’applique à tous les membres du ménage (allocataires CAF) ou du foyer fiscal (avis d’imposition), pendant un an.
Il y a 3 paliers de prix : gratuité, 70 à 90 % (en 2018), ou 50 à 70 % de réduction sur le tarif de base. Selon les responsables de NANTES METROPOLE, on serait passé ainsi de 3.500 à 5.500 bénéficiaires de ces régimes.
Ces tarifs sont en réalité gérés par les communes de l’agglomération, et non par NANTES MÉTROPOLE. Ce sont les services municipaux (le plus souvent ceux des CCAS) qui attestent des conditions permettant la gratuité ou le prix spécialement bas des transports. La TAN remet aux bénéficiaires leur titre de transport, à réception du dossier (transmis directement par la Mairie).
Ce qui nous avait alertés (l’augmentation du coût réel pour des personnes à revenus modestes) s’explique par le quotient familial : les ménages sont très favorisés par ce critère, au détriment des personnes seules. C’est un choix politique en faveur des familles, plutôt que des célibataires. La métropole a décidé aussi d’accorder la gratuité totale à deux catégories d’usagers : les adultes handicapés (titulaires de l’allocation), et les étrangers en cours de régularisation ou hébergés en foyers (sous convention NANTES MÉTROPOLE).
Ce qui agace…
Le paiement bancaire :
A partir de 2013, le prélèvement est devenu le seul moyen de paiement pour la formule « sur mesure ». Depuis 2016, c’est aussi le seul mode de paiement possible pour les tarifs sociaux : le dossier présenté aux services municipaux comporte obligatoirement un RIB, nécessairement pour le compte du demandeur, et les titres de transports sont forcément des cartes LIBERTAN. Les responsables de NANTES METROPOLE justifient cette option par le grand nombre d’usagers concernés, ce qui rendrait la gestion des chèques plus coûteuse pour la collectivité, donc le contribuable.
Les ratés du cadencement :
L’expression spontanée des habitués des transports nantais manifeste des mouvements d’humeur à propos de la régularité des horaires : deux trams se succèdent à 3 mn, mais le suivant est dans 10 ou 15 mn, et de même pour certains bus. Par ailleurs, l’intensification du trafic et la fréquence des thromboses circulatoires rend de plus en plus incertaines rapidité et ponctualité des CHRONOBUS. NANTES METROPOLE parle plutôt de problèmes de « régularité », qui s’expliqueraient par des incidents de parcours, retards au démarrage, cumul de plusieurs trams sur certaines « branches » à destinations différentes.
Les formules « magiques » :
La TAN présente ses tarifs « sur mesure » avec l’appellation « LIBERTAN » (tarification au voyage, assez souple pour tous les usagers, ce qui explique sa généralisation). C’est du marketing, pour faire envie, mais il est vrai que c’est une formule avantageuse.
D’autres appellations peuvent paraître assez curieuses, comme les « tarifs illimités », qui  désignent en réalité, et uniquement, les abonnements annuels.
La nouvelle formule des tarifs sociaux 2016 a été largement vendue comme « solidaire » (en réalité, c’est un nouveau critère d’attribution, différent du précédent), et « simple » (en fait, elle est obligatoirement « sur mesure »).
Les augmentations « systématiques » :
La délégation de service public pour la gestion des transports, de NANTES MÉTROPOLE à la société SEMITAN, prévoit une fois par an l’ajustement des tarifs, soumis au vote des élus de la communauté de communes. Le délégataire SEMITAN, titulaire du marché depuis près de 40 ans (janvier 1979), présente donc chaque année à la délibération publique sa tarification pour juillet. Mais la collectivité arbitre en réalité entre la subvention au gestionnaire et la tarification répercutée aux usagers.
Les prix varient ainsi une fois par an, avec des ampleurs variables, pour les montants et les titres concernés. On observe que les prix ont beaucoup augmenté entre 2014 et 2015 (surtout l’année 2015 : en début de mandat ?), comme le montre notre tableau. Les hausses sont modérées depuis (2016 et 2017). Mais le prix du ticket unitaire a peu varié sur cette période : c’est le plus visible, le plus commun, donc le plus sensible pour l’opinion…
A propos des changements majeurs intervenus dans la tarification (LIBERTAN en 2013, « solidaires » en 2016), on lit dans le récent rapport (2017) de la délégation de service public à SEMITAN par NANTES METROPOLE: « Ces modifications de la typologie des recettes de trafic ont eu pour conséquence d’augmenter sensiblement la recette moyenne au déplacement (+ 15,8 % sur la période 2010-2016). On ne sait plus très bien qui devrait s’en réjouir, mais ce n’est sans doute pas l’usager ?
Nous avons interrogé NANTES METROPOLE sur l’articulation du financement public, dans l’organisation respective du stationnement automobile et des transports : il nous a été répondu que le produit des parcmètres et parkings finance notamment l’extension des places de stationnement en parking-relais, en périphérie d’agglomération.
En tout cas, notre tableau montre que les transports en commun sont chers à NANTES, même si son réseau n’est pas comparable à celui des autres agglomérations des PAYS de la LOIRE. Il n’est pas comparable non plus à PARIS : pourtant, le carnet de 10 tickets est au même prix, avec TAN ou RATP !
La SEMITAN assure elle-même plus de 20 millions de km de transports par an, avec plus de 130 millions de voyages, dont 5 millions par le tramway, et 1 million par le busway, pour environ 160.000 abonnés réguliers (chiffres 2016). La formule LIBERTAN concernerait 210.000 usagers en 2017.

Octobre 2017 par Hervé LE BORGNE
4 octobre 2017

Cosmétiques : la menace

Notre association s’intéresse depuis plusieurs années à la présence de la chimie dans notre vie quotidienne.
Le domaine dans lequel cette réalité est la plus inquiétante est celle des cosmétiques, et plus généralement de tous les produits de soins pour le corps.
Ce problème ne concerne pas seulement les femmes, même si elles représentent la majorité des personnes exposées. Il intéresse aussi les jeunes (garçons et filles), comme les hommes en général, nouvelles cibles publicitaires pour cette industrie. Mais le risque est surtout préoccupant pour les enfants, en particulier les tout-petits, plus vulnérables que les adultes (en proportion de leur poids, les quantités de substances nocives absorbées par la peau sont plus importantes que chez un adulte).
Les dangers de certaines molécules ont été soulignés par des études scientifiques, comme pour les parabens, les phtalates, des allergènes ou des perturbateurs endocriniens. Pourtant, l’industrie a besoin de ces matières premières, pour des raisons le plus souvent commerciales (aspect, conservation, efficacité…), qui ne prennent pas en considération les contraintes de santé. Il y a donc un vrai problème : des composants dangereux persistent dans nos produits de soins, et ni les pouvoirs publics, ni les professionnels ne font grand-chose pour nous en protéger.
On sait désormais, par exemple, que les perturbateurs endocriniens susceptibles de se retrouver dans les produits cosmétiques ne restent pas à la surface de la peau, mais franchissent la barrière cutanée. Le pire est sans doute le vernis à ongles : solvants, plastifiants, résines, agent filmogène, parfums, colorants : difficile de trouver au rayon cosmétique pire concentré de chimie. Des analyses américaines ont montré que les molécules se retrouvent dans les urines, à des concentrations importantes, quelques heures après l’application du vernis.
Il faut cependant distinguer parmi les risques auxquels nous exposent ces produits chimiques :
  • Les allergènes sont des composants très répandus dans les cosmétiques, y compris bio, et plusieurs sont présents dans des huiles essentielles. Les fabricants ont beaucoup de mal à s’en passer. S’il est souhaitable de les éviter autant que possible, surtout dans le contexte actuel d’explosion des allergies en tous genres, il n’est pas réaliste de vouloir les éliminer totalement de son nécessaire de toilette. En réalité, il vaut mieux agir en fonction du risque : quelqu’un qui n’a jamais présenté de réaction en les utilisant au quotidien n’a pas besoin de mettre à la poubelle les cosmétiques contenant des allergènes. Mieux vaut être plus vigilant et restrictif au moment de les remplacer.
  •  En revanche, les perturbateurs endocriniens, eux devraient être absolument évités, surtout chez les femmes enceintes, les bébés, mais aussi pour les adolescents et adolescentes. Les jeunes filles qui se maquillent ou se vernissent les ongles sont donc particulièrement concernées. Les perturbateurs endocriniens peuvent agir à dose infinitésimale. Avec eux, le principe selon lequel « la dose fait le poison » est inexact : dans certains cas, ils sont plus toxiques à faibles doses qu’en plus grande quantité.
Même les cosmétiques affichés comme « bio » ne sont pas vraiment convaincants, faute de cahier des charges encadré par la loi. Il existe bien  des référentiels assortis de logos, mais aucune certification fiable ne permet d’en garantir la neutralité en termes d’effets indésirables. La référence la plus crédible est sans doute « Nature et Progrès » : ses normes sont les plus exigeantes du marché en matière de cosmétiques, car elles imposent de recourir uniquement aux ingrédients naturels (sauf trois conservateurs synthétiques), et à des composants bio s’ils sont disponibles. Elles interdisent aussi les tensioactifs sulfatés, autorisés par les autres références commerciales en bio, alors qu’ils sont irritants.
Les organisations professionnelles dépensent des sommes considérables en marketing, pour nous convaincre d’acheter ces produits flatteurs. Mais leurs lobbys sont encore plus mobilisés pour contrôler les normes ou éviter les contraintes règlementaires. On l’a vu avec l’interminable feuilleton de la définition des perturbateurs endocriniens : la Commission européenne a tergiversé pendant des années, sous la pression de l’industrie chimique, avant d’adopter des critères scientifiques pour la détermination des propriétés perturbant le système endocrinien, conformément au règlement international sur les biocides.
C’est une menace grave en raison de l’absence de réglementation comparable à celles des aliments ou des médicaments (les précautions et interdictions de substances dangereuses sont beaucoup plus exigeantes dans ces deux familles de produits). Les réglementations sont traditionnellement sévères pour les produits qu’on avale. En revanche, en ce qui concerne ceux qu’on absorbe par les poumons (l’air intérieur) ou l’épiderme (cosmétiques), les précautions par rapport au recours à la chimie sont dramatiquement insuffisantes.

Octobre 2017 d’ Hervé LE BORGNE
2 octobre 2017