UFC-Que Choisir de Nantes

Vos chroniques du 26 et 27 mai

Chronique « Quick Conso » (7 h 15 -8 h 15 -9 h 15 -15 h 15 le samedi et le dimanche) :
26/05 : Nouvelle étude sur les répartiteurs de frais de chauffage en copropriété
27/05 : Santé et cosmétiques bio

Copropriété : nouvelle étude sur les répartiteurs de frais de chauffage
L’efficacité des appareils individuels pour mesurer la répartition des frais de chauffage dans un immeuble collectif va être « réétudiée », après la polémique sur leur véritable intérêt dans les copropriétés,.
Beaucoup de copropriétaires s’interrogent depuis 2016 sur l’installation de répartiteurs de frais de chauffage dans chaque logement.
A vrai dire, les syndics et les industriels avaient tout intérêt à exagérer un peu cette obligation légale, dans les immeubles à chauffage collectif, car c’est un marché considérable. La décision avait été prise à l’époque par le ministère, sous l’influence des professionnels de la mesure (ISTA en particulier).
Les organismes HLM et des associations avaient très vite dénoncé l’inutilité de cette mesure : les répartiteurs posés sur chaque radiateur ne permettent pas une véritable économie sur la dépense globale de chauffage, alors que c’est bien l’objectif poursuivi.
Désormais, les pouvoirs publics annoncent une nouvelle étude sur le sujet : les copropriétés qui n’ont pas encore engagé cette dépense vont pouvoir souffler.

Santé : cosmétiques bio
Les cosmétiques sont bourrés de produits chimiques peu recommandables. Les cosmétiques bio sont rares, et surtout les tromperies sont très courantes.
Le problème provient largement de l’absence de règlementation : à la différence des médicaments ou des aliments, les cosmétiques ne sont pas ou sont peu réglementés. La composition des produits est donc à la convenance des industriels, et la chimie est la principale ressource pour mettre au point le produit flatteur, pratique, stable, agréable sur la peau.
Mais les alertes de l’UFC-Que Choisir à propos des dangers de nombreux produits cosmétiques commencent à modifier les pratiques des consommateurs, et les industriels s’inquiètent.
Alors, c’est la publicité qui vient au secours des marques, pour rassurer le client, au lieu de modifier les formules de fabrication.
Par exemple, COSMEBIO prétend « certifier et labelliser » des cosmétiques français « vraiment bio », alors qu’il s’agit d’un enfumage : COSMEBIO n’est pas du tout un organisme de certification, mais une association de producteurs !
Les vrais cosmétiques bio sont garantis par des organismes indépendants, comme ECOCERT ou QUALITÉ FRANCE. Les labels allemands sont aussi recommandables.

Mai 2018 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
25 mai 2018

MAISONSUR OUEST vend du vent

Madame B avait commandé à l’entreprise MAISONSUR OUEST (établissement à ORVAULT) une « ventilation positive hygrorégulée », au prix de 4.000 €.
Cette prestation prévoyait la fourniture de l’équipement de ventilation, son installation murale, et les branchements électriques.
Rapidement, Madame B a remarqué que la ventilation fonctionnait mal. En effet, du fait de cette nouvelle installation, des odeurs provenant de l’extérieur entraient et restaient dans son logement, ce qu’elle trouvait particulièrement déplaisant : elle a donc signalé ces problèmes à l’entreprise MAISONSUR OUEST par lettre recommandée avec accusé de réception.
L’association UFC-Que Choisir de Nantes a ensuite envoyé un courrier de signalement à l’entreprise (sans argumentaire). Celle-ci a répondu par un bobard, invoquant le « sens du vent », un « environnement olfactif extérieur », et un « possible problème d’odeur » dans le logement. Elle a tout de même accepté d’intervenir, mais sans succès.
Sur nos conseils, la cliente a donc organisé à ses frais une expertise, à laquelle l’entreprise MAISONSUR OUEST était convoquée, et représentée.
Selon le rapport de cette expertise, l’insuffisance de passage d’air sous les portes nuit au bon fonctionnement de la ventilation, la ventilation murale prévue au contrat n’a pas été installée (implantation dans les combles), et la maçonnerie devrait être modifiée pour respecter les énonciations de la commande.
Il apparaissait ainsi que MAISONSUR OUEST avait mal évalué ou mal réalisé les travaux à entreprendre pour installer cette ventilation, et éviter les désagréments constatés ensuite.
En tout cas, on disposait avec l’expertise de reproches objectifs et caractérisés : les défauts relevés étaient majeurs, et justifiaient l’annulation pure et simple du contrat.
L’association réclamait aussi le remboursement des frais d’expertise, dont le coût avait confirmé les défauts imputables au professionnel. En effet, la jurisprudence est constante en ce sens : les frais d’expertise sont finalement dus par celui qui n’a pas exécuté correctement ses obligations contractuelles.
L’entreprise MAISONSUR OUEST a finalement accepté : elle a procédé au retrait de la ventilation défectueuse et remboursé Madame B de l’intégralité de ce qu’elle avait payé.
L’histoire ne dit pas si MAISONSUR OUEST continue d’invoquer le sens du vent à chaque problème d’odeur rencontré par ses clients mécontents de sa ventilation très positive, mais dont on ne sait pas trop ce qu’elle ventile…

Mai 2018 par Marie PELCÉ
18 mai 2018

Vos chroniques du 19 et 20 mai

Chronique « Quick Conso » (7 h 15 -8 h 15 -9 h 15 -15 h 15 le samedi et le dimanche) :
19/05 : Banque, en cas de fraude,  vos droits, vos devoirs
20/05 : Comparer les devis d’opticiens

Banque : en cas de fraude, vos droits, vos devoirs
La législation européenne veut encourager les paiements dématérialisés. En contrepartie, le client est très protégé contre les fraudes, même en cas de vol ou perte.
Le porteur d’une carte bancaire a deux obligations : faire opposition rapidement en cas de perte ou vol, et dissimuler son code confidentiel.
La banque devra rembourser sans discussion tous les paiements ou débits frauduleux effectués avant l’opposition. Seule une franchise de 50 € (depuis avril 2018) est à la charge du client, mais à condition que le banquier prouve l’utilisation du code confidentiel pour valider l’opération.
C’est seulement si le banquier démontre une faute grave du client que la totalité des sommes litigieuses avant opposition reste à sa charge : une négligence dans la protection de la carte ou du code confidentiel.
Mais pour les paiements par carte sans contact, le client sera intégralement remboursé de tous les règlements faits sans contact, avant et après l’opposition : c’est la contrepartie de la facilité de ce mode de paiement.

Commerce : comparer les devis d’opticiens
Les professionnels de l’optique ont très mal supporté le comparateur de prix des verres et montures publiés par l’UFC-Que Choisir. Mais la justice vient de donner raison à notre association : c’est un marché ouvert à la concurrence, presque comme les autres.
Un groupement d’opticiens avait engagé un procès contre l’UFC-Que Choisir, pour interdire la publication de son nouveau comparateur sur les prix des lunettes. Il a perdu.
Ce comparateur montre que les devis d’opticiens, pour une même prescription de verres correcteurs, peuvent aller du simple au triple.
Chacun peut en faire facilement l’expérience : il suffit d’une ordonnance, de fixer ses préférences de verres (tel fournisseur français très connu, telles caractéristiques de confort visuel), et la monture (matériau et marque). Si l’on présente ces paramètres dans trois magasins différents, on obtiendra des écarts de prix invraisemblables (au moins du simple au double).
En 2019 au plus tard, cette profession sera soumise à une nouvelle obligation de devis préalable, à partir d’un modèle standard, facilitant les comparaisons.
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Mai 2018 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
18 mai 2018

BT CONCEPT ÉCO, toujours infréquentable

De Christian,
C’est seulement dans les heures qui ont suivi que j’ai pu mesurer la crédulité dont j’ai pu faire preuve. Je suis écœuré et à la fois en état de choc. Je me dis alors que certaines personnes âgées sont obligées de tomber dans leur piège.
Ça a commencé la veille, par un démarchage téléphonique. D’habitude je ne réponds jamais, ou alors je sors de mes gonds en leur répondant qu’il est inadmissible de harceler les gens chez eux par de la publicité, surtout quand on en reçoit une bonne quinzaine par jour.
C’est alors que mon interlocutrice réussit à me mettre progressivement en confiance. Elle me précise qu’elle est de l’environnement et qu’il s’agit là d’un bilan énergétique obligatoire pour tout le monde. Ayant donc conscience que la planète va mal, pollution, couche d’ozone… Je finis par accepter qu’un contrôleur passe chez moi le lendemain.
Arrivé chez moi à 16 heures, mon visiteur présente bien. Il m’explique alors qu’un bilan énergétique est obligatoire, au même titre que le contrôle antipollution d’une voiture, et qu’EDF établira ensuite un système de bonus-malus sur mes factures.
Il affirme aussi que je peux faire une demande auprès de l’État, gratuitement, pour une nouvelle isolation. De plus, vu ce que je paye en électricité et que ma laine de verre a plus de 20 ans, celle-ci aurait perdu toute ses propriétés isolantes.
C’est là que ce commercial est très fort (je réalise seulement quelques heures après que c’est en fait un commercial), c’est de faire celui qui n’a rien à vendre et qu’il fait le relais d’EDF, juste pour estimer les bilans énergétiques. Je le trouvais de plus en plus sympathique car il me proposait de monter le dossier concernant les aides. Après calculs il me prouve par A+B qu’au final, ça ne me coûterait pas plus de 16 € par mois, pour une isolation au top. Il fallait donc monter le dossier pour avoir la réponse. Le souci est qu’il était 16 h 35, et je devais partir absolument à 16 h 50 chercher mon fils à l’école.
Il me propose alors de remplir avec lui les rubriques pour aller plus vite, je m’exécute donc dans la hâte, pendant que lui rédige son devis. Je suis vraiment alors conscient de faire une demande de dossier concernant une offre que l’État me propose pour mon isolation. Je signe alors tout ce qu’il me demande, dans le stress d’arriver en retard à l’école ! Il me fait même mentir sur mon statut de salarié, pour le crédit à taux zéro SOFINCO.
C’est en rentrant chez moi que je m’aperçois que j’ai en fait, entre les mains, un devis avec signé “bon pour travaux “ sans les documents concernant toutes les aides qu’il m’a décrites. Je regarde alors sur internet ce qui se dit sur BT CONCEPT ÉCO, et je me sens alors comme épinglé et piégé, car je suis loin d’être le seul. En effet, tous les commentaires sont unanimes, comme quoi ce sont des arnaqueurs.
Je réalise aussi que ce Monsieur m’a dit qu’il fallait attendre au moins une dizaine de jours pour une réponse concernant les différentes aides. Certainement après le délai de rétractation…
Le lendemain matin, au téléphone, la secrétaire me dit qu’effectivement je peux me rétracter, et quand je lui parle des commentaires très désobligeants à l’égard de son entreprise, elle m’affirme ne pas être au courant, bien sûr. Le patron me rappelle ensuite, en voulant comprendre ce qui se passe, et me déclare que je ne peux pas me rétracter, qu’il a du travail, que je n’ai pas été correct, et que j’ai fait pleurer ses employés… Ensuite, le commercial intervient et affirme avoir tout fait dans les règles, que c’est inadmissible de ma part. Il veut alors repasser chez moi, soi-disant pour m’aider à annuler le devis. Je lui réponds que c’est hors de question et qu’il est vraiment très fort pour la manipulation. J’entends alors son patron crier : « Il faut qu’il paye ! » et qu’il va monter un dossier contre moi. Leur changement de ton me fait encore froid dans le dos. J’ai 46 ans, je suis pourtant plutôt baraqué, très sportif, et ne me laisse pas facilement intimider. Mais je ne sais plus trop de quoi ces gens-là peuvent être capables.
Maintenant, ça va mieux, car je sais que j’ai fait le nécessaire pour annuler tout cela. Heureusement que cette loi de rétractation existe, et qu’il y a des gens comme vous.

Notre réponse :

Votre témoignage est très intéressant pour tous les consommateurs, car il détaille les propos tenus et les méthodes employées par BT CONCEPT ÉCO, comme d’autres démarcheurs avec crédit du même style.
Nous avons pourtant reçu un courrier du patron de BT CONCEPT ÉCO, il y a quelques mois, reconnaissant de graves anomalies, assurant qu’il s’était séparé d’employés indélicats…
Nous pensons plutôt que tout cela est soigneusement organisé par l’encadrement, et surtout par le patron lui-même.

Mai 2018 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
11 mai 2018

Vos chroniques du 12 et 13 mai

Chronique « Quick Conso » (7 h 15 -8 h 15 -9 h 15 -15 h 15 le samedi et le dimanche) :
12/05 : Avion la galère de l’indemnisation.
13/05 : Une application pour repérer les cosmétiques sans danger.

Avion : la galère de l’indemnisation
L’indemnisation en cas de retard ou d’annulation de vol est bien prévue par la loi. Mais certaines compagnies résistent.
Les voyageurs victimes de retard, d’annulation, ou de surréservation, ont droit à une assistance pendant l’attente d’une solution (hébergement, restauration). Mais en outre, ces passagers doivent être indemnisés.
La réglementation européenne prévoit une indemnité (entre 250 € et 600 €) en fonction de la durée du retard (sachant qu’un retard de plus de 3 heures est assimilé à une annulation), et du trajet prévu.
Mais certaines compagnies sont particulièrement réticentes à payer l’indemnité exigible de plein droit : ce sont surtout IBERIA, AIGLE AZUR et XL AIRWAYS.
Ces trois compagnies laissent trop souvent leurs clients sans information ni assistance en escale. Elles invoquent de prétendues circonstances extraordinaires pour se dispenser d’indemnité. Elles obligent l’association à faire un procès pour obtenir justice.

Santé : une application pour repérer les cosmétiques sans danger
Les articles de QUE CHOISIR alertent depuis plusieurs années sur les dangers chimiques des cosmétiques. Une application sur mobile ou tablette permet d’y voir plus clair, en magasin.
Pour simplifier la sélection des produits les plus sains, QUE CHOISIR a mis au point une application gratuite, téléchargeable auprès des deux fournisseurs APPLE et GOOGLE.
Il suffit de flasher le code-barres sur l’emballage avec un smartphone ou une tablette pour obtenir sa notation par notre laboratoire indépendant.
L’appréciation repose uniquement sur les préconisations de santé, mais pas sur la qualité ou l’efficacité du produit.
La notation est expliquée en détail dans une fenêtre de commentaires.
L’application propose aussi des équivalents plus sains : lorsque le produit n’est pas recommandé, une option permet d’afficher une liste de produits similaires, mais sans danger.

Mai 2018 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
11 mai 2018

Litige express …

Début octobre 2017, Madame D a constaté 4 débits frauduleux sur son compte bancaire, pour un montant total de 580,85 €. Dès le lendemain, elle a pris contact avec sa banque et adressé un formulaire pour contester la régularité de ces opérations. Elle s’étonne à la fin du mois de n’avoir aucun remboursement, mais la banque lui indique, par téléphone, qu’un délai de 4 à 9 semaines est nécessaire pour le traitement de son dossier.
La cliente a pris rendez-vous avec un juriste de l’association, qui a adressé un premier courrier de signalement. Bien lui a pris, car la banque a procédé dans les jours qui ont suivi au remboursement attendu !
Ce qu’il faut savoir : en matière de prélèvement, lorsque l’opération n’a pas été acceptée formellement avec un formulaire de mandat (dit « SEPA »), il suffit pour le client de formuler une réclamation dans le délai de 13 mois ; si la banque n’apporte pas la preuve que le prélèvement a bien été autorisé, ou que le débit prétendument frauduleux résulte d’une faute grave du client, elle doit rembourser l’intégralité des sommes (article L 133-24 du Code monétaire et financier), immédiatement (L 133-18) et sans aucun frais pour le client (L 133-26).

Monsieur D a acheté un canapé dans le magasin MAISONS DU MONDE de GUERANDE en décembre 2016, au prix de 1.899 €. Il privilégiait un article de fabrication française et a donc sélectionné un canapé dont la fiche descriptive était assortie de la mention « fabriqué en France ».
Mais le jour de la livraison, il découvre avec stupeur que le produit a été fabriqué en Chine !
Il a beau faire un courrier de réclamation, le professionnel ne veut rien entendre et lui demande d’apporter la preuve du défaut prétendu, par rapport à la commande.
Pourtant, après l’envoi d’un premier courrier de signalement par notre association, MAISONS DU MONDE a offert au client un dédommagement de 150 €, jugé satisfaisant par l’intéressé.

Monsieur D avait prévu de passer un séjour à Paris début janvier avec des amis, pour aller voir l’exposition DEGAS au musée d’ORSAY, et l’exposition GAUGUIN au GRAND PALAIS. Il avait réservé dès septembre des billets sur le site du GRAND PALAIS pour le 14 janvier 2018, et passé commande sur le site DIGITICK pour 5 billets d’entrée au musée d’ORSAY, également pour janvier.
Mais lorsqu’il imprime ses billets pour ORSAY, il découvre qu’ils ont une validité de 3 mois seulement, soit jusqu’au 31 décembre 2017, ce qui est trop tard par rapport au programme de son séjour parisien !
Alors ce client consulte un juriste de l’association, qui adresse un premier courrier de signalement au prestataire. Après plusieurs échanges de courriels et quelques appels téléphoniques à DIGITICK, la validité des billets d’entrée pour le musée d’ORSAY a été prolongée.
Ce qu’il faut savoir : Selon l’article L 111-1 du Code de la consommation, préalablement à la signature du contrat, le vendeur est tenu de communiquer les informations relatives aux caractéristiques essentielles du produit. Ces dispositions étant d’ordre public, à défaut de rapporter la preuve par le professionnel qu’il a rempli cette obligation, le contrat est susceptible d’être annulé, en application de l’article 6 du Code civil.

Mai 2018 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
4 mai 2018

ED OUEST fait aussi dans l’arnaque

Un couple de consommateurs de CLISSON a voulu porter à notre connaissance une mésaventure dont a été victime une de leurs amies, habitant SAINTE-PAZANNE, par nature très soucieuse de l’état d’entretien de sa maison.
Contactée au téléphone par une personne qui se recommande d’EDF, cette personne vivant seule avait accepté un rendez-vous avec un technicien, dans le but de faire le point sur l’isolation de sa maison et, le cas échéant, de lui expliquer les aides dont elle pourrait bénéficier.
Le lendemain, le technicien se présente à son domicile et propose d’examiner les combles de sa maison : tout va bien côté isolation, mais il explique (à l’appui de photos prises avec son téléphone), que la charpente est infestée de cossons, et qu’il est donc urgent de la faire traiter.
La cliente formule un doute sur la provenance des photos, mais il lui montre par la date enregistrée dans le téléphone qu’elles ont bien été prises le jour même (?).
Il propose alors les services de sa société, ED OUEST (« Énergie durable de l’Ouest », à VERTOU), puis établit un « bon de commande » dont les délais d’exécution sont indiqués « à définir », au prix de 2.640 €.
Mais la cliente a regretté très vite d’avoir signé aussitôt, et s’est interrogée sur l’honnêteté du procédé, comme sur l’utilité véritable de ces travaux.
Elle a pris contact avec un artisan charpentier des environs, pour avoir son avis. Ce professionnel a visité lui aussi les combles, et lui a confirmé l’arnaque : l’ossature était en bon état, sans aucune infestation d’insectes quelconques, et le mieux était d’annuler cette commande sans objet.
C’est ce qu’a fait sans tarder la victime de ce procédé peu recommandable, en adressant un courrier… recommandé à l’entreprise ED OUEST.
Notre commentaire :
L’épisode relaté par nos correspondants montre bien ce qu’il y a de pire, dans les pratiques commerciales des entreprises du bâtiment qui procèdent par déplacement d’un commercial au domicile :
  • Solliciter chez eux des particuliers souvent sélectionnés dans l’annuaire (une femme seule, par exemple).
  • Se faire passer pour une entreprise qui inspire confiance (EDF).
  • Diagnostiquer un prétendu danger, à l’aide de procédés trompeurs.
  • Proposer des travaux inutiles à un prix élevé, avec une « remise » aussi improbable qu’inexpliquée (120 € ici).
Nous avons examiné le « bon de commande » rempli à la main par ce commercial. Tout y est foutraque :
  • Il s’agit d’un traitement des bois « préventifs » (sic), alors que s’il y a déjà infestation, c’est un traitement curatif qui est nécessaire.
  • Le délai d’exécution est « à définir », alors que la loi oblige tout professionnel à mentionner la date au plus tard qu’il propose pour la réalisation de son travail, surtout pour les travaux d’intérieur.
  • Le produit de traitement prévu (DALEP D’XYL) est annoncé comme « certifié label excelle + », alors que cette appellation n’existe pas (en tout cas pas dans le bâtiment), et que la fiche technique du fabricant ne mentionne aucun label ni certification de qualité.
Les travaux de rénovation ne sont pourtant pas la spécialité de l’entreprise ED OUEST, dont les activités déclarées sur son site se limitent à « Électricité, Ventilation, Chauffage, Plomberie ».
On se demande alors pourquoi cette société pratique le démarchage téléphonique pour des travaux d’isolation. On comprend encore moins en quoi un commercial de la société ED OUEST peut diagnostiquer ou conseiller un traitement contre les insectes xylophages.
Cherchez l’erreur, mais restez vigilants, comme cette habitante de SAINTE-PAZANNE.

Mai 2018 d’ Hervé LE BORGNE
4 mai 2018

Vos chroniques du 5 et 6 mai

Chronique « Quick Conso » (7 h 15 -8 h 15 -9 h 15 -15 h 15 le samedi et le dimanche) :
05/05 : Recouvrement amiable, l’arnaque
06/05 : Hygiène des bébés sans chimie

Pratique : recouvrement amiable, l’arnaque
Le recouvrement amiable est une spécialité très lucrative. C’est une arnaque lorsqu’il s’agit d’une somme contestée, donc sans réelle validité.
Beaucoup de gens sont effrayés par les menaces de sociétés de recouvrement, même lorsqu’ils n’ont rien à se reprocher.
Il ne faut jamais payer quand la « créance » est contestable : les sociétés de recouvrement ne servent qu’à intimider, mais elles n’engagent pas de procès (recouvrement « amiable », cela veut dire non judiciaire).
Il n’y aura donc jamais de vraie poursuite judiciaire, malgré les menaces en ce sens. Et sans jugement, un huissier ne peut opérer aucune saisie, ni sur les meubles ni sur un compte bancaire ou une voiture.
Ces entreprises ne servent qu’à faire des tentatives, pour attester ensuite de leur échec, et permettre au créancier principal de récupérer la TVA déjà payée au Trésor public, avec la facture litigieuse.

Santé : hygiène des bébés sans chimie
Il n’est pas nécessaire d’utiliser des produits chimiques pour l’hygiène courante d’un bébé. Le moins possible, les moins chimiques possibles, cela permet autant de propreté, avec davantage de sécurité.
Pour prendre soin tous les jours de son bébé, le plus sûr est de faire sobre et simple.
Désormais, les professionnels de santé recommandent la simplicité, en raison des allergies et d’autres risques pour l’enfant. Par exemple, il n’est pas nécessaire de laver le bébé tous les jours : on peut se limiter à trois fois par semaine, ou faire davantage, mais alors par plaisir (si c’est partagé).
Surtout, un seul produit d’hygiène suffit, pour le corps, les cheveux, et le siège au moment du change. Il faut choisir un gel lavant basique, avec le moins possible d’ingrédients (liste courte sur l’étiquette).
Enfin, ce sont les gestes qui comptent, beaucoup plus que les produits : un rinçage soigneux est très important ; le séchage doit être méticuleux, par tapotements lents, plutôt que par frottements vigoureux.

Mai 2018 par l’UFC-Que Choisir de Nantes
4 mai 2018